Chapitre 23

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Je tenais à éviter Finnick depuis ce qui s'est passé il y a trois jours. Je n'en avais pas parlé, à personne mais j'en restais gênée. J'avais baissé ma garde, j'avais montré preuve de faiblesse avec lui et je crois qu'il n'y a rien de pire que d'avoir été consciente de ce crime. Je ne pensais qu'à ça, c'était devenu une obsession. Je voyais queVaslin me regardait constamment, je l'entendais me demander ce qui n'allait pas mais je ne pouvais rien dire, j'étais beaucoup trop perdu pour en parler, j'avais juste besoin de ne plus y penser et de passer à autre chose comme d'habitude. Mais je ne pouvais y arriver. 

Il me suffisait d'attendre une semaine supplémentaire car avant les sessions de vols on aurait le droit de retourner chez nous pour nous reposer. J'allais retourner dans mon ancienne maison car je savais bien que mon père n'y serait pas. En fait, personne n'y serait. Je pourrais être au moins être seul pour réfléchir. Réfléchir à deux fois. Mais il fallait que j'attende encore, sept malheureux jours.

Je fuyais Finnick comme la peste. Je l'ignorais vraiment de toutes mes forces même si c'était très difficile pour moi de le voir sans aller vers lui. Et je me servais un peu de Vaslin pour essayer de le mettre le plus possible de côté.

-Arizona tu vas te décider à me dire ce qu'il y a .

-Vaslin...il n'y a rien. 

-L'autre jour tu pleures, tu renvoies bouler ce garçon, et maintenant tu l'évites. Alors soit c'est des problèmes de coeur soit je n'y connais absolument rien. 

-Alors tu n'y connais rien mon cher. 

-J'ai été amoureux tu sais. J'ai été vraiment très amoureux. 

-D'une fille ou d'un garçon ? dis-je en rigolant.

-Dit que je suis gay pendant que tu y es. 

-Tu t'appelles bien Ulysse. 

-C'est mes parents! dit-il en rigolant. 

-Elle s'appelait comment ?

-Alison. 

-Comment ça c'est fini ? 

-Elle est morte. D'un accident de voiture. 

-Oh, je suis désolée. 

-Ce n'est rien t'inquiète pas, mais c'était juste pour te dire que j'étais amoureux moi aussi. 

-Tu l'es toujours ?

-Non, plus maintenant. Disons qu'elle me manque un tout petit peu. Mais non, je n'ai plus aucun sentiment pour elle. Parle maintenant. 

-Je ne suis pas amoureuse, enfin je sais pas vraiment. Disons que je tiens à quelqu'un c'est tout et j'ai un peu peur de lui et ce que je pourrais éventuellement ressentir. 

-Éventuellement ? Tu n'es pas sûr ?

-Non, je ne suis pas vraiment sur.

-Tu veux vraiment pas m'expliquer ?

-Non, non c'est bon tu'en fais pas. 

-Tu ne me fais pas confiance ?

-Si je te fais confiance. 

-On ne dirait pas. 

-Allez, dis-moi.

-Non, je te promets que ce n'est rien.

-Ce "c'est rien" est un mensonge. 

-Non. 

-Si. 

-Non.

-Si.

-Non.

-Non.

-Si. 

-Tu vois il y a quelque chose. 

-Non, tu m'as eu c'est tout je déteste ce jeu. 

-Ce n'est pas un jeu mais une manipulation d'esprit. Tu sais je dis un mensonge après la vérité et hop tu dis automatiquement la vérité. 

-C'est un jeu pourri. 

-Tu cherches toujours à avoir raison. 

-Oui.

-Tu es chiante en fait. 

-Non, pas du tout. Je refuse juste de te dire une chose sur ma vie.

-Donc il y a quelque chose qui ne va pas. 

-Mais tout va!

-Tu t'énerves. 

-C'est normal. Tu m'énerves là.

-Bon, on va en simulation ?

-C'est une bonne idée.

Je ne pensais pas que c'était possible de faire comme ci de rien était. Mais si je me répétais constamment qu'il n'y avait rien, ça ne serait pas plus simple . Faire comme si rien n'avait existé. Ignorer tout ce qui s'est passé, ce ne serait pas plus simple ?

-Finnick, je peux te parler ?

-Oui, après m'avoir ignoré ça serait temps. 

-Je suis désolée, mais je ne sais pas si je suis prête pour ça...avec tout ce que j'ai dans la tête, je ne sais pas si j'aurais le courage de m'encombrer avec autre chose. 

-Alors c'est ça que je suis ? Un encombrement. 

-Je sais ce que je veux, je sais que je te veux. Mais le problème c'est que j'ai essayé de ne rien éprouver, de ne rien ressentir car j'avais peur que ce soit une faiblesse et j'ai peut-être besoin de temps. De temps à me consacrer pour réfléchir.

-Tu veux donc "une pause" avant même que notre relation commence ?

-Non, en fait ce que je veux c'est qu'on s'éloigne. Et si cet éloignement nous rapproche c'est qu'on aura une chance et sinon...

-Je ne veux pas de ça. Je ne veux pas d'une fille qui n'est pas stable. 

-Je suis stable. 

-Oui, sur le plan de la discipline et sur tes rêves tu es stable. Mais le problème c'est que tu n'as jamais eu de relation solide, sentimentalement parlant tu n'es pas stable. Et je ne veux pas de souffrance inutile. Le fait de s'éloigner c'est peut-être bon ouais, mais si je passe à autre chose pendant ce temps où on n'aura plus de contact, ne m'en veux pas. Parce que si je trouve quelqu'un qui est prêt à m'offrir ce que je veux, je ne ferais pas marche arrière. Je ne reviendrais pas vers toi.

-Tu veux dire que tu passeras à autre chose ?
-Oui. 
-Je te détesterais pour ça tu le sais. 
-C'est toi qui ne veux pas de moi pour l'instant, mais moi je ne veux plus de ça. J'en ai marre.
-Finnick. 
-Non. Le fait de me faire m'ouvrir à toi, m'a donné envie de te faire confiance. Mais à chaque fois c'est la même chose. Et moi j'en ai plus qu'assez. Vraiment, ma patience à des limites. 
-Arrête de tout dramatiser. 
-Alors arrête de tout compliquer !

Je le giflais. 

-Finnick je suis désolée, je sais pas ce qu'il m'a pris.

-Tu sais quoi ? Va te faire voir, j'en ai marre.

« Je suis un soldat »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant