Chapitre 22

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J'étais terrorisée au fait d'abandonner mon rêve, j'avais peur de l'avenir si je ne le réalisais pas. Qu'est-ce que je deviendrais si mon père me tournait le dos ? Mon père. La seule personne en qui j'ai voué une confiance absolue toute ma vie, mon héro. C'est la seule personne pour qui je pourrais tout sacrifier. Toujours. Je pensais que c'était l'un des seuls qui m'encourageraient toujours, quoi qu'il arrive. Je le pensais vraiment. Mais j'avais peur que ça change. Il a toujours fait son maximum pour moi, toujours et je ne vois pas pourquoi ça devrait changer maintenant mais j'avais peur des sacrifices que je devrais faire pour lui. J'étais dans un coin du couloir, je sanglotais, je réfléchissais. Je sentis une main se poser sur mon épaule. 

-C'est la première fois que je te vois pleurer depuis que je te connais. Depuis le lycée.

-Finnick lâche-moi. 

-Non.

Il s'assit à côté de moi. 

-Explique-moi Arizona. 

-Je n'ai pas envie de t'expliquer, je n'ai pas envie de parler. Je n'ai pas envie de te voir, tu comprends ça?

-On peut faire une trêve dans cette guerre ?

-Non ! Je ne veux pas te voir, ni te parler, ni te sentir me toucher, je veux rien venant de toi c'est clair ?

-Si tu veux de moi. 

-Arrête de te faire des films de toi et moi je ne veux pas de toi. 

-Hé toi ! dit fortement Vaslin. Dégage. 

-Toi tu m'parles pas comme ça. dit finnick en se levant. 

-Ici on se bat pas. Alors remballe ton air d'enfant des cités ou je ne sais quoi. Si tu es arrogant c'est bien pour toi mais quand quelqu'un ne veut pas de toi tu dégages, tu forces pas.

-C'est bon, je e casse.

-C'est bien.

Finnick partit. Vaslin s’essaya devant moi. 

-Je te demande pas si ça va. 

-Tu connais déjà la réponse ?

-Ça se voit. Tu veux en parler ?

-Ça t'est déjà arrivé de te sentir abandonner par tous les gens que tu aimais?

-Oui, pourquoi ? 

-Mon père veut que je quitte cette école. 

-Quoi ? Ton père ? Genre on parle du même homme ?Celui qui revient toujours en vie, un "warrior" comme lui ?

-Oui, on parle du même homme, mais avec des points de vue différents. dis-je en souriant.

-Il est si terrible que ça ?
-Je suis sa fille. Il ne veut pas me voir gâcher ma vie...et c'est mon père je devrais probablement l'écouter, il en sait plus que moi sur ce sujet, il a plus d’expérience que moi.
-Il ne veut pas qu'un soldat arrive en lui annonçant ta mort. Mais il ne pense pas à l'inverse. C'est dur quand quelqu'un vient chez toi t'annoncer la mort d'un de tes proches. Moi je pense que tu devrais faire ce qui te rend heureuse toi. 
-Le truc c'est que j'arrive pas à m'accorder des instants de bonheurs. 
-Quand tu volais tu étais pourtant heureuse non ? 
-Oui. 
-Essaie de retrouver cette sensation. 
-J'ai l'impression de ne plus rien ressentir du tout, je sais pas si tu comprends. C'est mon père, pas n'importe qui. 
-Oui je sais. Mais t'en fais pas, ça ira laisse lui le temps. 
-C'est dur, je sais pas ce qui pourrait me faire retrouver des sensations...avant de lui parler tout allait bien et maintenant...
-Je sais ce qui pourrait te faire retrouver des sensations. 
-Ah oui quoi ? 
-Du sport collectif intensif. 
-Quel genre de sport ? 
-Aie l'esprit ouvert. 
-Vaslin ! dis-je en rigolant. 
-Quoi ? Tu m'as demandé ce qui pourrait te faire retrouver des sensations. 
-Quand même. 
-Prend une douche chaude ou froide. Et arrête de pleurer tu me fais flipper à pleurer. 
Vaslin m'aida à me relever et me prit dans ces bras. 
-Je veux pas paraître fleur bleue, ni eau de rose mais si tu veux parler je ne suis là. 
-Tu parais fleur bleue et eau de rose en me disant ça, mais merci.
-On peut retrouver cette dureté et cet humour en oubliant un peu ce genre de discours. 
-Si tu l 'souhaites.

La dernière fois qu'on m'avait dit quelque chose comme ça j'avais été bête d'y croire. J'avais réussi à croire finnick quand il me disait qu'il serait toujours là pour moi mais je le détestais de m'avoir abandonné. Je pouvais tout faire pour le détester, le haïr, je pourrais essayer de lui faire du mal le plus possible. J'aurais tout fait pour lui faire du mal autant qu'il m'en avait fait. Mais si je m'en foutais réellement de lui, pourquoi je continuerais de le faire payer. Après mon père, c'est lui qui compte plus que tout. J'ai beau essayer de cacher mon sentiment le plus profond possible je n'arrive pas à les oublier, j'arrive pas à passer à autre chose. 
En allant vers les toilettes, je le vis le long d'une fenêtre à regarder le dehors. Je ne sais pourquoi à cet instant même le désir d'aller le voir était plus fort, je n'arrivais pas à contrôler mon corps, ni mes paroles, je voulais lui parler, je le souhaitais plus que tout malgré toutes les atrocités que je lui avais dites. C'était probablement lui la clé de tout. 

-C'est à cause de toi. 

-Que...

-Tais-toi. Laisse-moi parler. 

-D'accord. 

-C'est à cause de toi. Tout ça. Tu m'as fait m'accrocher à toi, tu m'as fait t'apprécier, tu m'as fait t'aimer, je me suis attachée à toi et tu es parti. Tu m'as comme qui dirait laisser tomber quand tu as su que je voulais les mêmes choses que toi. J'arrête pas de penser que c'est à cause de toi de tout ça. Je te déteste, du moins j'essaie de te détester parce que je t'aime, je t'aile comme une dingue et je ne sais pas comment c'est arrivé. J'essaie de comprendre comment c'est arrivé mais j'y arrive pas. Parce que du jour au lendemain tu me dis que tu me détestes et après que tu m'aimes. Je pensais que tu me retiendrais. Je suis partie quand même parce que tu n'as rien fait. Tu m'as pas retenu.

Un silence s'installa. 


-C'est bon, là tu peux parler. 
-Je ne t'ai pas retenu parce que tu m'as bien fait sous-entendre que quoique je dise et quoi que je fasse tu partiras quand même. Et après tu es parti, tu m'as pas donné de nouvelles tu as préféré m'exclure de ta vie. Quand je suis arrivée ici j'ai cru que ça serait différent mais au final ça ne l'a pas été du tout. Alors dis-moi, à ma place t'aurais fait quoi ?
-J'aurais fait ça. 
Je mis ma main derrière sa tête et déposai un petit baiser sur ses lèvres.
-J'aurais fait ça, ça aurait été même la première chose à faire. 


Je me décalais et partis en direction des toilettes des filles. Mon téléphone vibra. J'avais reçu un message de Finnick. 


"J'aurais fait ça aussi. Je voulais le faire, sincèrement. Je le souhaitais mais je ne m'attendais pas à ce que tu me dises que tu m'aimes aussi. Je t'en prie, reprenons tout depuis le début. Je tiens à toi énormément."

"Je t'aurais cru avant, mais maintenant qu'est-ce qui me le prouve?"

"Moi, je te le prouve. Je t'aime Arizona Virgina Forbes et je t'aimerais toujours."

"Qu'est-ce que ça change?"


La porte des toilettes des filles s'ouvrit, finnick se précipita sur moi et me prit dans ses bras. Il m'embrassa. Un baiser fou, et bon à la fois. Il me regarda dans les yeux, mis son front sur le mien. 


-Je t'aime depuis toujours. dit-il.

-Je ne sais pas ce qui pourrait me pousser à te croire.

-Qu'est-ce qui pourrait te pousser à ne pas le faire ? Je suis dans les toilettes des filles, je t'ai embrassé. J'ai donc contourné toutes les règles, je pourrais me faire virer. Et j'ai pris ces risques pour t'embrasser. 

-Je devrais donc croire que tu as brisé les règles juste pour être avec moi. 

-Ce n'est pas une preuve suffisante ?

-Tu fais sans doute ce plan à toutes les filles.

-Non.

-Ah oui ? 

-Oui, car il n'y a qu'une fille qui compte vraiment. Une seule. 

-Qui ? 

-Toi.

« Je suis un soldat »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant