Chapitre 38

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Mon matelas me manquait. Il était vraiment plus confortable chez Katherine. Les matelas de l'internat étaient vraiment trop durs, mais c'était la dernière fois que je me levais dans cet endroit. La dernière fois que je me réveillais dans la même chambre qu'Andy. Elle était assez triste car elle adorait m'avoir avec elle. Finalement c'est une fille avec qui j'aurai dû passer plus de temps. Nos valises étaient bouclées, nous les avions déposés dans les salles qui correspondaient à la base ou nous étions affectés. Il n'y avait que cinq valises dans la nôtre. La mienne, celle de Vaslin et je n'ai aucune idée de laquelle peuvent être ses autres personnes. C'était la dernière fois que je traînais dans ces couloirs, la dernière fois que je voyais ces regards si familiers et la dernière fois que je voyais mon oncle tous les jours. Ulysse faisait la tournée des filles, je crois qu'il avait passé sa journée à coucher à droite et à gauche. Il me faisait rire.

-Ça fait longtemps. me dit finnick me sortant de mes rêves.

-Oui. 

Il me déposa un tendre baiser sur la joue.

-Tu t'en vas alors ? me demanda-t-il. 

-Oui.

-Et nous ? 

-Je sais pas. 

-Arizona, on a eu un silence radio pendant plus de deux semaines. Je t'aime. 

-J'en suis consciente. 

-Tu m'aimes ?

-Oui. Enfin, c'est compliqué. 

-J'ai compris. 

-Finnick. 

-Moi, je t'aimerais toujours et si t'a envie de jouer à la plus maligne c'est ton choix, mais moi je joue pas. Prend une décisions et vite, sinon c'est moi qui choisit. 

-Arrête. 

-Non, j'aurais dû te poser un ultimatum bien avant. 

-Ça ne se fait pas, tu le sais. 

-Alors est un peu de réflexion, pour une fois dans ta vie. 

Finnick s'en alla sans dire quoi que ce soient d'autres. J'étais assez triste, ce qui venait de me dire était à la fois vexant et ridicule. J'avais le droit de faire ce que je veux de ma vie non ? Je ne savais plus comment imaginer ma vie, ma vie personnelle avait été au centre de tout ces derniers temps et je ne savais plus du tout comment gérer mes flux d'émotions. Je ne pleure que très rarement car je n'ai pas envie que les autres découvrent rapidement mes faiblesses...mais pleurer, c'est la seule chose que j'ai envie de faire. Ça me fait un mal immense d'imaginer ma vie sans la personne que j'aime, ça me fait un mal atroce de penser que je découvre une famille que je dois quitter. Le sentiment de manque en devient horrible. Quand une personne est là sans ne pas l'être vraiment. Je ne sais même pas par où je pourrais commencer pour décrire ce sentiment. Je ne peux pas continuer comme ça, c'est professionnellement impossible. Je devais me séparer de quelque chose. J'ai découvert récemment ce que c'était d'avoir une famille et c'est magique, pouvoir compter sur des personnes qui tiennent à nous pour toujours. C'est rare d'éprouver un sentiment de sécurité aussi grand. Mais j'ai également découvert ce que c'était d'aimer...et ça...je ne sais pas s'il existe un sentiment aussi puissant, qui nous fait être dépendant à ce point. C'est pire qu'une drogue. Je sais ce que je veux, je connais mes limites, je sais ce qu'il faut que je garde et ce qu'il faut que je laisse. Mon père n'avait jamais envisagé de rester au pays, mon frère non plus d'ailleurs, mais ils ont trouvé cette personne qui ouvre de nouvelles portes, des nouveaux horizons à la vie. Finnick était-il cette personne ? Quand je regarde Tom et Meredith leur amour est si présent, on peut même en être jaloux. Ma relation avec Finnick, elle, connaît plus de bas que de haut. Il y a toujours un événement venant tout gâcher. 

« Je suis un soldat »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant