Chapitre 9

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-Edward ?

-Quoi ?

-Tu es tellement livide que tu ressemble à un vampire, Lee.

Je ne réponds pas. Je ne suis vraiment pas d'humeur à rigoler. Au contraire de moi, Jason est au top de sa forme.
Tyler ne m'a pas écrit depuis... Je ne sais plus, ça fait si longtemps. Lui qui devait me recontacter, soit il a un vrai problème avec ce qu'il dit, soit il a l'alzeimer. Ou soit c'est un connard.

-Lee ?

-Ouais ?

-Réagis quand je te parle.

-Désolé, j'ai la tête ailleurs.

-J'ai bien remarqué. Allez, raconte moi tout.

Jason s'approche de moi, mais je n'ai aucune envie d'avoir une discussion en face à face. Ce canapé d'ordinaire très moelleux me paraît dur comme du béton, mes vêtements ne me plaisent plus, et tout ce à quoi je tenais avant Tyler se dégrade quand je le regarde. Le pessimisme a pris possession de moi, et je déteste ça. En général, c'est moi qui juge ces gens, car ils ne sont pas forts. A présent, je les comprends mieux.
Kévin m'envoyait quelques messages timides les jours suivants notre rendez-vous, mais je n'y répondais que rarement, quand bien même mes réponses étaient sèches.

-J'ai pas envie d'en parler.

-Lee...

-Quoi.

Je lui lance un regard sévère pour qu'il comprenne qu'il n'a pas intérêt à me bousculer. Pourtant il insiste, ce qui n'est pas dans ses habitudes.

-Dit-moi. Depuis qu'on se connaît, on se confie l'un à l'autre, pourquoi ça changerait ? Tu es dans cet état à cause de ton rendez-vous avec Maxime ?

-Kévin ! Et depuis quand nous nous confions, tous les deux ? Je te disais mes problèmes d'ado, des problèmes pitoyables une fois adulte, mais je ne me suis jamais « confiée » à toi, t'es tellement coincé qu'on ne peut pas communiquer normalement.

Ses yeux s'écarquillent. Le pire est que je ne regrette pas mes paroles. Je les regretterai un jour, mais là, j'ai juste besoin qu'on me foute la paix.

-Woaw. On se connaît depuis quoi, plus de cinq ans ? Ça fait cinq ans que tu te retiens de me foutre tes quatre vérités à la gueule ?

Je ne réponds pas.

-Tu sais Elena, ce n'est pas parce que tu me balances des paroles blessantes que je te laisserai tranquille. Je te considère comme mon amie et ma confidente - ce qui à l'évidence n'est pas réciproque - alors j'attendrais que tu me dises ce qui ne va pas, peu importe ce que tu peux encore me dire.

Ses paroles me touchent. Avec ce que je lui ai dit, je m'attendais plus à ce qu'il me demande de partir, ou même qu'il me crache dessus. Non, ce n'est pas son genre, mais je ne m'attendais tout de même pas à ce qu'il insiste.

-C'est à cause d'un mec.

-Max...Kévin ?

-Non, un autre que j'ai rencontré à la librairie, pas longtemps après mon arrivée.

-Vous êtes amis ?

-Je ne sais pas.

-Tu l'aimes ?

-Non.

J'ai répondu instantanément, sans même y réfléchir. Je ne peux pas l'aimer. Je ne veux pas l'aimer. Ça me blesserait trop. Quoique n'est-ce pas déjà le cas ?

-Je vois. Tu sais, j'ai beau être un homme, je ne peux pas vraiment te donner de conseils sur les relations. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il ne faut pas que tu abandonnes. S'il te rejette, oublie le, s'il est indécis, oblige le à parler, qu'il t'avoue tout ses secrets, et demande lui s'il tient à toi. Je peux juste te dire que si tu abandonnes, tu le regretteras.

T1 - Avant LuiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant