T1 - Avant Lui

Chapitre 13

-Salut !

Tyler me fait un grand sourire et m'invite à entrer dans sa voiture. Une fois installée, je regarde par la fenêtre et place nerveusement une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je ne suis pas à l'aise à côté de lui, ça me gêne. J'ai l'impression d'être une adolescente en pleine crise d'amour pour un garçon ne sachant même pas qu'elle l'aime, absolument gênée à chaque fois qu'elle le croise. Sauf qu'il connait mes sentiments, et que c'est sa présence qui me gêne. Après ce qu'il m'a caché, je ne peux plus lui faire confiance, même en tant qu'ami.

-Joyeux anniversaire, chérie.

Il m'embrasse en frôlant mes lèvres et se remet face au volant, le visage neutre. « Chérie », mais quel con !

-Où allons-nous ? je marmonne.

-Surprise.

Je soupire et cale ma tête contre la fenêtre. Les arbres au-dehors défilent de façon à ce que je ne les vois pas distinctement. La nuit tombe, je me demande où il peut m'emmener. Je ferme les yeux quand il met la radio et que le titre HEATHENS de TwentyOnePilots monte à mes oreilles. J'adore ce titre, bien qu'il ne le sache pas.
La voiture s'arrête et me sort de mes pensées.

-Tadaaa !

J'ouvre les yeux et les écarquillent devant la beauté de ce qui se trouve face à moi.

-Sortons, c'est mieux.

Nous sortons de la voiture sans que je ne quitte le spectacle de la nature face à moi. Le coucher de soleil reflétant l'eau est absolument magnifique, j'ai rarement vu de si belles choses. L'harmonie des couleurs se créant à chaque minute qui défile, accompagnée par les derniers chant d'oiseaux annonçant cette fois la fin de la journée.
Tyler - un élément non négligeable pour ajouter de la beauté à ce moment - me tend un sac plastique. Je le regarde, l'air peu confiant. Quand il me fait signe d'ouvrir, j'obéis et pose les yeux sur du papier Canson et un crayon à papier. Les mains de Tyler viennent se poser sur mes hanches et sa tête sur mon épaule, contemplant le paysage avec moi.

-Tu devrais dessiner ça maintenant, il se couche à une vitesse folle, me chuchote-t-il.

-Comment sais-tu que j'aime le dessin ?

-J'en sais plus sur toi que tu ne le crois.

Perplexe, je m'avance et me pose dans le sable encore chaud. J'enlève mes chaussures et laissent mes pieds se glisser sous les grains dorés qu'ils ont si longtemps attendu.

-Pourquoi ne viens-tu jamais ?

-Je n'ai jamais eu le temps d'y aller quand je vivais à L.A. Pourtant, j'adore l'eau. Alors j'ai perdu l'habitude.

-Maintenant, tu pourras venir ici quand tu le voudras.

Je souris et commence à dessiner. Très vite, le soleil disparaît mais laisse encore des nuances de couleurs aux nuages ce qui n'enlève en rien le charme de l'instant.
Une fois mon esquisse terminée, je tourne la tête vers Tyler et l'admire en train de regarder au loin.

-Ty ?

- Oui ?

-Merci.

Il sourit ce qui creuse sa fossette et le rend encore plus craquant. Tout à coup, il semble se rappeler d'une chose et part en courant à la voiture. Il en revient avec un petit sac auquel est scotché un ruban beaucoup trop grand par rapport à lui. Quand il voit mon air choqué, il précise :

-C'est ton cadeau.

-Je croyais que c'était ça, mon cadeau, je souffle en désignant le paysage.

-Ça en fait un peu parti, mais c'est surtout pour me faire pardonner.

Je souris maladroitement et ouvre le cadeau. Une petite boite s'y trouve, que j'ouvre à son tour. A l'intérieur se trouve un magnifique collier d'argent avec au bout deux cœurs s'entrelaçant. Ce n'est pas de la pacotille, je le vois à la solidité et à l'éclat du bijou.

-Tyler, ça a dû te coûter une blinde, je ne le mérite pas...

-Chut, ne dis rien. de toutes façons, tu n'as pas le droit de refuser un cadeau.

Il a raison, c'est impoli. Je lui tends le collier et lui demande de m'aider à l'accrocher. Il prend les deux accroches du collier et passe le bijou autour de mon cou, puis le ferme. Ses doigts caressent ma peau et je frissonne à ce contact. Quel crédibilité ! Il l'a forcément remarqué, cependant il ne dit rien.

-J'espère que ton cadeau te plaît, dit-il timidement. Sinon, je...

-Tais-toi, je dis en lui mettant un doigt sur les lèvres. Mon cadeau, c'est toi.

Ses yeux s'écarquillent et je ne sais pas lequel de nous deux est au bord des larmes. Finalement, il m'attrape la tête et m'embrasse. Mes épaules s'affaissent et je ne ressens aucune crispation. Au contraire, mes bras vont l'enlacer à son tour pour être au plus près de lui possible. Sa bouche se détache et sa tête vient se loger dans mon cou. Son étreinte est forte, c'est comme s'il ne voulait pas me laisser partir.

-Je t'aime, dit-il doucement.

Ma main caresse son dos et une larme roule le long de ma joue. Je regarde au loin, il fait à présent nuit.

-Moi aussi.