Chapitre 8

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J'entre dans la maison, plongée dans une obscurité assez stressante. Mon père n'est pas là, je ne suis pas habitué au manque de sa présence. Je pars dans ma chambre en sprintant pour ne pas me faire dévorer par les fantômes des ténèbres et me mets en un pyjama très peu sexy. Le temps passe et je reste un moment sur les réseaux sociaux, jusqu'à ce que j'entende un bruit très léger, puis un autre un peu plus fort. Je comprends qu'ils viennent de ma fenêtre et quand je l'ouvre, j'aperçois une silhouette en bas.
C'est Tyler. Aucun doute là-dessus. Même sans le voir complètement, j'arrive, sans savoir comment, à le reconnaître.

-Putain, t'es con ou quoi ? Arrête de balancer des cailloux sur ma fenêtre !

-Tu as intérêt à être plus polie avec moi, jeune fille ! dit-il en levant le bras en signe d'avertissement.

-J'aimerai bien t'insulter, mais je suis trop polie pour ça, justement.

-Descends, s'il-te-plaît.

Sa dernière phrase me surprend.

-Quoi ?

-Ouvre moi la porte d'entrée, s'il-te-plaît Lena.

-Pourquoi je ferais ça ?

-Pourquoi pas ?

Je réfléchis, accoudée à ma fenêtre.

-Tu dégageras en deux minutes max après, ok ?

-Adjugé.

Je soupire puis ferme ma fenêtre. Je me dirige à pas lents au rez-de-chaussée. Au bout d'un moment, ces escaliers me paraissent interminables et je n'ai pas la patience. Je cours et descends beaucoup plus vite que tout à l'heure, puis me recoiffe à la va-vite devant la porte d'entrée. Là, je décide d'ouvrir, la main tremblante. Je me retrouve face à face avec Tyler, éclairé par la lumière automatique. Son regard paraît plus ténébreux à cause de l'ombre que provoque la lumière sur son visage, mais ça le rend encore plus séduisant. Il me regarde de haut en bas, et je ressens instantanément une certaine gêne à cause de mon pyjama. Nous nous regardons un moment sans rien dire. Tout à coup, nous nous jetons l'un sur l'autre et nous embrassons fougueusement. Impossible de dire qui s'est jeté sur l'autre en premier, en attendant il est impossible pour nous de rester face à face sans rien faire. Nous sommes comme attirés l'un par l'autre, c'est une alchimie incroyable.

Ses mains caressent mon dos pendant que les miennes descendent sur ses fesses. Je le tire à l'intérieur de la maison et ferme la porte. Je dégage ma tête pour la verrouiller correctement. Quand nos regards se croisent, il me plaque contre la porte et reprend notre baiser. Sa langue s'enroule autour de la mienne et j'adore ça. Ses lèvres sont pulpeuses et douces, tellement agréable. Je lui mords la lèvre inférieur et tire dessus. Il pousse un grognement sexy et me soulève pour que je m'accroche à lui. Je ne refuse pas et enroule mes jambes autour de sa taille.

-Où est ta chambre, dit-il en soufflant dans mon cou.

-À l'étage.

Il monte les escaliers, avec moi accroché à lui comme un panda à son bambou. Après s'être trompé avec la salle de bain, il trouve la chambre et me pose sur le lit, lui au-dessus de moi. Il interrompt notre baiser pour m'analyser et caresser mes cheveux.

-Qu'est-ce que t'es belle, souffle-t-il.

Il me fixe, j'ai l'impression qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert et ça me gêne.

-Tu m'as attiré dès le premier jour, avec ce putain de Voltaire entre tes mains.

Je me souviens avoir eu Candide dans les mains le jour de notre rencontre, mais je ne savais pas qu'il s'en souvenait également.

-Qu'est-ce qu'on fait, là ? je souffle.

-Déjà, on ne va pas baiser.

Surprise, je me redresse. Je dois avouer que je pensais que ce serait la tournure de cette soirée.

-Oui, c'est évident.

Il arque un sourcil.

-Ah bon ?

-Oui, tu es en couple avec la blonde du restaurant, c'est normal qu'il ne se passe rien entre nous. D'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi je t'ai fait entrer.

Je me lève de mon lit et lui tourne le dos. Je le sens se lever à son tour et il me prend les hanches.

-Parce que tu avais envie de moi, chuchote-t-il.

Je me tourne et le regarde dans les yeux. Je ne me laisserai pas avoir, je dois apprendre à mentir.

-Pas du tout.

J'échoue lamentablement, ce qui le fait rire. Il est si mignon que j'ai à la fois envie de l'embrasser et de lui donner une claque.

-Je ne rigole pas, Tyler. Nous sommes en couple avec quelqu'un d'autre, alors tu devrais partir.

-Je ne suis pas en couple, Emma est juste...une distraction.

-Non mais tu t'entends parler ! C'est pas un jouet !

-Du calme, elle le sait très bien. Aucun de nous deux ne veut de relation sérieuse, alors elle est juste là pour qu'on...

-Ça va, j'ai compris !

Je me bouche les oreilles avec les mains, qu'il me prend et met dans les siennes.

-Elena, si elle est avec moi, c'est seulement parce que j'essai de t'oublier.

Je relève la tête pour le regarder, il a l'air plus que sérieux.

-Je ne voulais pas te blesser, parce que tu ne sais pas tout. Je suis un connard de première et il ne fallait pas que tu t'attaches à moi. Mais je n'arrive pas à t'oublier. Je pense constamment à toi, tu es devenues ma drogue, et je n'ai pas souvent ressenti ça...

Il lâche mes mains et se pousse les cheveux en arrière.

-Mais c'est trop tard, maintenant tu as Kévin et...

-Attends, comment tu connais son prénom ?

Il se stoppe net et semble réfléchir à un mensonge.

-Tu me l'as dit.

-Non.

-Si si.

-Je t'assure que non.

-On ne va pas s'éterniser la-dessus.

Je soupire. On en reparlera, c'est certain, mais là, je n'ai aucune envie de penser à Kévin.

-Je dois y aller.

-Déjà ?

-Oui. Je te recontacte bientôt !

Il sort de ma chambre et j'entends la porte d'entrée se fermer. Je m'endors avec difficulté, mais finis par trouver le sommeil au bout de trois heures.

J'ignorais qu'il mettrait plus de deux semaines à me recontacter.

T1 - Avant LuiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant