Gosse de riche, égocentrique, hautaine sont souvent les mots qui la définissent, elle, Olympe Graves. Olympe comme le mythique mont grec et Graves comme Oreste Graves, l'un des hommes les plus riches et puissants de la planète.
Depuis toujours tout...
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Je sentis les mains de Cole m'entourer la taille et me porter jusqu'à son corps. Il posa sauvagement ses lèvres sur les miennes. Surprise au départ, je mis du temps à répondre à son baiser. Il allait me rendre folle. Au contact de son corps contre ma peau plusieurs frissons me parcouraient tout entière. Ses lèvres descendaient dans mon cou, déposant des dizaines des baisers, me laissant l'impression d'avoir été marquée au fer rouge tellement ma peau devenait brûlante à son toucher. Il descendit encore loin et finit par reprendre possession de mes lèvres.
Je me réveillais subitement, hors d'haleine. Oh mon dieu ! J'avais rêvé de Blake et moi. Beurk. Je me levais du lit, encore haletante et me dirigeais vers une porte, qui était celle de la salle de bain. Je ne trouvais pas de verre d'eau donc je décidais de boire avec mes mains. L'eau fraîche que je me jetais au visage me fit le plus grand bien et me remit les idées en place. Enfin désaltérée, je retournais dans la chambre et je constatais que Cole était éveillé lui aussi, sûrement à cause de moi. En plus d'avoir fait un mauvais rêve, je l'avais tiré de son sommeil. Depuis qu'il m'hébergeait soit une semaine environs, nous avions partagé son lit et pas une nuit s'était passée sans encombre. Il y avait toujours un de nous deux qui s'éveillait et qui finissait par réveiller l'autre. Pourquoi ? Aucune idée...
-On peut aller dans la piscine se rafraîchir si tu as trop chaud, me proposa-t-il avant que je n'aie eu le temps de m'excuser de l'avoir réveillé
J'étais sûrement encore essoufflée depuis mon rêve et il l'avait remarqué. Il devait me prendre pour une folle. J'acquiesçais et le suivi. Cette proposition n'avait aucun sens. La fatigue me faisait accepter des choses complètement dingues. Rappel à moi-même : acheter des somnifères, ça devenait indispensable.
Nous arrivions enfin devant la piscine après avoir traversé presque toute la villa. Elle était vraiment immense et magnifique, elle se situait à l'arrière de la maison pour être à l'abri des regards.
La situation dans laquelle je me trouvais était absolument insolite : j'allais dans une piscine à 3h du matin avec mon plus grand ennemi qui faisait semblant d'être mon petit ami. Ma vie devenait vraiment étrange, mais bizarrement, ça ne me déplaisait pas plus que ça. J'étais la cause de tout ça.
Nous sautâmes en synchronisation dans l'eau tiède après nous être mis en sous-vêtements. Je restais quelques secondes dans l'eau essayant de ne pas retourner à la surface pour affronter tous mes problèmes. Je fus obligée de remonter à cause du manque d'air malgré mon envie de rester au fond jusqu'à la fin de ma vie. Je me dirigeais vers le rebord à contre cœur. Je fus rapidement rejointe par Cole. Nous nous assîmes tous les deux l'un à côté de l'autre, les pieds toujours dans l'eau. Il faisait plutôt bon pour une nuit de fin octobre.
Le ciel était dégagé, nous permettant ainsi d'admirer les étoiles. Cette vue était un pincement au cœur, mon père dédiait des nuits entières à l'astrologie. Lorsque nous étions enfants, une fois par mois nous passions une nuit blanche avec notre père qui nous apprenait tout sur les astres célestes. Ces moments heureux avec mon paternel et ma fratrie me paraissent tellement lointains. Tout avait changé, tout avait empiré.
-Tu sais Olympe tu peux tout me dire, je ne te jugerais pas pour ce que tu es ou ce que tu as fait. Toi et moi nous sommes pareils, nous savons tous les deux que faire parmi des privilégiés n'a pas que des avantages
-Je vois bien que tu n'es pas bien, même si je ne te tiens pas forcément dans mon cœur, je préfèrerais qu'il ne t'arrive rien de mal, reprit Cole
-Ce n'est pas ce que tu disais au restaurant, on aurait dit que tu étais fou amoureux de moi ce soir-là, rigolais-je
-Tu déconnes ! J'avais trop bu, c'est juste ça, se défendit-il
-T'avais bu qu'un verre de champagne Blake, tu ne vas pas me faire croire que t'es saoul juste avec ça !
-Sérieusement Olympe, tu peux me dire tout ce qui te pèse sur le cœur
La puissance de son regard me pétrifiait. J'avais l'impression qu'il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert. Ses iris étaient tellement profondes, je pouvais me perdre dedans pendant des heures sans problèmes.
Je ne savais pas pourquoi j'avais envie de lui vider mon sac, de tout lui raconter. Mon instinct me chuchotait que Cole me disait la vérité, qu'il ne me jugera pas. Peut-être que j'allais le regretter, j'allais sûrement le regretter mais sûr le moment, ça m'était complètement égal. Je n'attendis pas une seconde de plus et commençais mon monologue :
-20 ans après j'ai finis par connaître réellement ma famille. Mes parents m'ont désignée successeur de leur société. Sans m'en parler, sans demander mon avis, sans même se soucier de ce qui pouvait m'intéresser pour mon propre avenir. Ils me forcent à me marier avec Sington, heureusement j'y échappe pour l'instant car je vis chez toi, merci beaucoup d'ailleurs. Mon père veut aussi que je rentre à la villa pour corriger mon mauvais comportement et me préparer à cette union forcée. Il me l'a ordonné le jour de la fausse disparition d'Artémis. Je n'arrive toujours pas à croire au fait que mon paternel ait organisé le faux enlèvement de ma petite sœur juste pour me faire revenir à la maison. Cela sans aucun remords, il a utilisé sa plus jeune fille pour toucher sa plus vieille. Il est cruel, il cachait son jeu depuis tellement longtemps. Je ne sais plus quoi en penser, c'est comme si c'était devenu un étranger. Mon frère et ma mère compris, même si ma mère a essayé de s'excuser, je ne comprends pas comment elle a pu accepter que son mari utilise sa benjamine de cette façon. Elle laisse mon père faire sans dire un mot. Ils m'ont menti sur tout, mon jumeau et mes parents m'ont menti. Ils planifiaient tout dans mon dos et dire qu'ils réussissaient à encore me regarder droit dans les yeux. Mes pauvres sœurs n'ont rien à voir là-dedans, elles ne sont que de vulgaires pions, tout comme moi. Mon père joue à un jeu, il ne se rend pas compte que ce sont des vies qu'il a entre les mains. En plus, il m'interdit de te voir alors que tu es la seule personne sur qui je peux compter en ce moment. Tu es plus présent pour moi que ma famille alors que nous nous détestons tous les deux. Je n'ai plus que toi dans ma vie. Je suis encore plus seule que je ne l'ai jamais été. J'ai l'impression d'avoir joué un rôle imposé toute ma vie et que maintenant le masque est tombé. Je peux enfin être moi-même, mais sous le masque il n'y rien d'autre qu'une actrice brisée. L'incroyable Olympe Graves n'est pas si forte et impressionnante que ça.
Blake me regarda quelques instants puis me prit dans ses bras. C'était un geste si spontané. C'était si réconfortant, j'avais l'impression qu'il me protégeait de tout. À ce moment, je me sentais en sécurité. Je laissais mes barrières s'écrouler et les larmes couler.
-S'il te plaît ne pleure pas Olympe, tout va s'arranger, ton père payera pour ce qu'il t'a fait. Je ne t'abandonnerais pas, je te le promets, me chuchotait Cole en me caressant les cheveux
C'était sûrement l'une des plus belles conneries que j'avais entendu de toute ma vie, mais à cet instant je cru qu'il tiendrait sa promesse. Je cru qu'il ne m'abandonnerait jamais, grosse erreur. Je ne le savais pas encore, mais je venais de commettre la plus grosse connerie de toute mon existence.
Il se détacha lentement de moi et posa doucement ses lèvres contre les miennes. Je faisais des rêves prémonitoires, c'était exceptionnel ! Je ne le repoussais pas, je m'étais confiée à lui et c'était sa façon de me remercier. Au départ, c'était très doux, très lent. Mais après quelques instants, le baiser devenait de plus en plus passionné et nous, de plus en plus désireux. Comment était-ce possible de s'embrasser si doucement puis si sauvagement ? Forcément à bout de souffle nous dûmes arrêter mais cela fut de courte durée puisque nous reprîmes presque aussitôt. Ce fut ainsi, que de fil en aiguille nous nous retrouvâmes à faire quelque chose d'irréversible que j'étais sûre de regretter par la suite.
Je me rendais compte que depuis que je côtoyais Cole, plus intimement, je ne contrôlais pratiquement plus rien.