𝐗𝐗𝐕

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J'avais l'impression qu'à chaque fois que nous faisions un pas en avant le lendemain nous reculions d'au moins dix en arrière

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J'avais l'impression qu'à chaque fois que nous faisions un pas en avant le lendemain nous reculions d'au moins dix en arrière. La preuve, après la fameuse nuit de l'avant-première nous ne nous étions presque pas parler. J'avais évité Cole comme la peste. Je n'arrivais toujours pas à croire que je lui avais avoué combien j'avais eu envie de lui ce soir-là.

C'était comme si nous ne supportions pas être intime avec l'autre, apprécier l'autre. Je devais l'avouer, cette idée était tellement bizarre que je n'arrivais pas à l'imaginer ; être proche de Blake, non mais et puis quoi encore. Nous avions passé la totalité de notre existence à se vouer une haine sans borne, on ne pouvait pas l'effacer du jour au lendemain. J'étais persuadée qu'il était du même avis. Il me détestait toujours. La seule différence était que je ne le dégoutais plus. Mais il y avait autre chose, j'en étais sûre. Je ne savais simplement pas quoi, pas encore.

Je ne pouvais pas nier cette attraction qu'il y avait entre nous. C'était... électrique. Tout pouvait déraper si vite, un regard de sa part et hop il était déjà la tête entre mes cuisses. Et bon sang que j'aimais ça. Je ne savais pas pourquoi mais il avait cet effet incroyable sur moi que je n'avais encore jamais ressenti avec quelqu'un. Cole était le fruit défendu, et je n'avais fait que succomber à la tentation sans me soucier des conséquences.

Nous nous attirions comme des amants, si violemment que le choc de la rencontre nous faisait nous éloigner presqu'automatiquement. Nous ne faisions qu'entrer en collision, plus fortement à chaque fois, pour finalement mieux nous séparer.

-Graves, bordel dépêche-toi ! On est déjà en retard !

Le fait qu'on ne soit pas plus de trois heures en avance à l'aéroport rendait Cole dingue. Alors qu'il n'avait aucune raison de l'être puisque le vol était assuré par un de mes jets privés. Le pilote ne partirait jamais sans mon autorisation.

-Roooh, mais calme-toi un peu, il y a pas le feu

-Je serais parfaitement calme lorsque nous serons assis, dans l'avion, direction New York, répliquait-il

Je soufflais d'exaspération. Son obsession des horaires le rendait encore plus insupportable qu'il ne l'était déjà. Et il était vraiment intolérable de nature.

-C'est bon, je suis prête, annonçais-je après avoir bouclé sac à dos et valise

Je crois que je ne l'avais jamais vu aussi soulagé de ma vie. Il avait un sérieux problème.

-Enfin ! On a encore un petit espoir pour arriver en temps voulu

Bien entendu, nous arrivâmes à l'heure. Tellement à l'heure que nous avions décollé bien avant ce qui était initialement prévu.

Cole n'avait pas dit un mot pendant plus de la moitié du trajet, il n'avait fait que travailler. Il avait été tellement concentré qu'il n'avait pas relevé les yeux ne serait-ce qu'une seul fois pour voir comment je me portais. J'aurais pu faire un arrêt cardiaque qu'il n'aurait rien remarqué. Son regard était rivé sur son ordinateur ou encore sur ses papiers et une ride lui barrait le front. Heureusement que j'avais eu la présence d'esprit d'apporter un livre pour m'occuper.

Olympe GravesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant