Gosse de riche, égocentrique, hautaine sont souvent les mots qui la définissent, elle, Olympe Graves. Olympe comme le mythique mont grec et Graves comme Oreste Graves, l'un des hommes les plus riches et puissants de la planète.
Depuis toujours tout...
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-Mme Blake ? Mme Blake, vous m'entendez ?
J'ouvris les yeux difficilement, je devais lutter contre moi-même pour que mes paupières ne se referment pas d'elles-mêmes. Je m'appuyais sur mes avant-bras pour me relever, je découvris que je me trouvais une nouvelle fois dans un lit d'hôpital. Ils devraient me privatiser une chambre si ça continuait, je devais être l'une de leur patiente les plus récurrentes.
-Mme Blake, comment vous sentez vous ?, me redemanda la voix qui m'avait réveillé, voix qui appartenait à une infirmière
-Ça va, je suis un peu sonnée mais ça va, j'ai surtout très soif, dis-je en essayant d'articuler pour parler le plus clairement possible
L'infirmière me tendit un verre d'eau, puis me laissa seule dans la chambre. Je buvais d'une traite et posais le verre sur la table de nuit.
Qu'est-ce que j'avais fait encore pour me retrouver de nouveau à l'hôpital ?
Je me levais complètement, je ne supportais toujours pas de rester dans ces chambres. Je sortis de la pièce en titubant légèrement aux premiers pas. Je déambulais dans les couloirs sans but précis. J'arrivais devant une machine à café, je m'apprêtais à en prendre un mais je me rappelais que je n'avais pas d'argent sur moi. Merde.
-Vous voulez que je vous en paye un ?, me demanda un jeune homme dans mon dos
Cette voix je pourrais la reconnaître entre mille, je l'entendais partout, j'espérais l'entendre partout mais ce n'était jamais lui : mon subconscient me jouait constamment des tours. Qu'est-ce que je l'aimais, rien qu'en l'entendant des milliers de frissons me parcouraient l'échine. Il me faisait me sentir spéciale, exceptionnelle, comme si j'étais la seule pour lui. Une joie immense m'englobait en entendant cette voix. Mais je fus vite rattrapé de plein fouet par la triste réalité, mon bonheur fut de courte durée car tout s'était terminé, il me haïssait et je ne pouvais en vouloir qu'à moi-même. Je n'avais pas réussi à m'expliquer auprès de lui, et les mots qu'il avait utilisés pour me décrire m'avaient rappelé d'horribles souvenirs. Ça m'avait ramené à la pire période de toute mon existence. J'étais à nouveau plus bas que terre. Je ne lui en voulais pas pour cela, j'aurais réagi de la même manière si j'avais été à sa place, je me serais traitée de tous les noms aussi. Il m'avait détruite avec ces mots-là, je l'avais détruit aussi, beaucoup plus. Je ne pouvais pas imaginer la tristesse qu'il avait pu ressentir, cela avait dû être cent fois pire, la personne qu'il aimait l'avait trahi, je l'avais trahi, sans le vouloir. Je ne pouvais pas retenir les larmes qui menaçaient de couler, et moi qui voulais ne plus pleurer, j'étais pathétique.
-Cole ?, pleurais-je en me tournant pour être face à lui
Dès qu'il me reconnut son visage changea, il devint froid et impassible, comme celui de mon père.
-Putain, pourquoi il fallait que ce soit toi ?! Pourquoi c'est toujours toi Olympe ?! Tu ne peux pas t'en empêcher de me bousiller à chaque fois ?!, criait-il
Je ne l'avais jamais vu comme ça, aussi triste et en colère.
-S'il te plaît Cole, laisse-moi t'expliquer. Je peux tout t'expliquer, écou...
J'essayais désespérément de lui parler, en vain. Il me coupa brutalement en me jetant un regard d'une noirceur qui n'allait pas avec son si beau et doux visage :
-Non, non, Olympe ! J'en ai assez de t'écouter. Tu n'es qu'une salope égocentrique, hautaine, manipulatrice ! Tu es comme ton père. Je t'ai toujours aimé, je t'ai toujours adulé comme une déesse, je t'ai toujours suivi tête baissée sans me soucier des conséquences, je t'ai toujours donné une confiance aveugle. Je t'ai tout donné, tout ! J'aurais dû m'en douter, c'était trop beau, tu ne m'as jamais aimé, tu n'as fait que m'utiliser. C'est tout ce que tu sais faire, manipuler les gens. C'est de famille apparemment. Mais maintenant c'est terminé, je ne serais plus ton pantin ! Je te déteste Olympe, je te hais de tout mon être ! Je ne peux pas rester près de toi, c'est impossible. Tu me dégoutes tellement.
Sans un regard en arrière il partit. Il était parti, définitivement, il venait de broyer le dernier morceau de cœur qu'il me restait. Plus rien ne pouvait reboucher le trou béant qui ne faisait que s'accroître dans ma poitrine. L'homme que j'aimais me haïssait.
-Cole, reviens ! Je t'aime !, criais-je, essayant de le retenir
Mais c'était trop tard, il était déjà parti, ou même si par miracle il m'avait entendu il ne s'était pas retourné pour me retrouver.
J'en avais mis du temps pour me l'avouer, j'aimais Cole, je l'aimais plus que tout. J'aimais ses habitudes, ses mimiques, ses qualités, même ses défauts. Je l'aimais tellement que mon cœur me faisait mal. Je l'aimais, je l'aimais, je l'aimais et ça me faisait peur. J'avais peur parce que je savais qu'il ne m'aimait