Bien que le bal ne parut être qu'une joyeuse fête, les esprits n'avaient cessé de s’échauffer tout au long de la nuit. Le duc d'Anjou, jaloux du duc de Guise, s'était entretenu avec son frère et avait affublé le duc de Guise de mauvaises offices qui finirent de convaincre le roi que les Guises étaient des ennemis. Le jeune prince avait même affirmé que leur soeur, Marguerite, ne pourrait se résoudre à épouser le roi de Navarre si le Balafré ne cessait ses avances.
Par la suite, le frère du roi, voyant que les avances à Madame blessaient la princesse, était allé parler à cette dernière, la convainquant que Guise la sacrifiait à Madame. La princesse avait été fort troublé de cette nouvelle, découvrant que son amant la trompait et que son amour était maintenant connu d'Anjou, elle s'était trouvée fort embêtée.***
Le lendemain, alors que toute la demeure était silencieuse, le duc de Montpensier alla trouver son fils, et le réveilla de manière fort brutale. « Avez-vous si peu de respect pour votre famille pour la déshonorer ainsi ?! »
Le prince, effrayé et ne comprenant pas la colère de son père, resta muet. Cela n'empêcha pourtant pas le duc de continuer.« Partout l'on raconte que vous avez dansé avec une hérétique !
– Réformée, corrigea le prince qui commençait à s'éveiller.
– Quoi?
– Alexane est une réformée et une amie. Ne vous mêlez pas de mes amis. »
Le vieil homme frappa le prince.
« Vous osez me donner des ordres ?! Taisez-vous et ne vous montrez plus avec cette fille. Vous souillez l'image des Montpensiers ! Et tâchez aussi de maîtriser votre femme… Hier encore sa légèreté est apparue à tous !
– Je ne suis plus un enfant, Père ! rétorqua le prince, la bouche ensanglantée. Je n'ai plus à vous obéir ! Et encore moins à écouter vos reproche a propos de mon épouse ! »
Il reçu un autre coup qui le fit tomber: « Vous êtes si pitoyable, Philippe. Et bien loin d'être un homme. » Le duc s'en fut alors, laissant son fils inconscient à terre. En chutant, sa tête avait cogné un meuble et Philippe avait perdu connaissance. Par chance, il n’avait rien de grave et revint rapidement à lui. En se tenant au lit, il tenta de se redresser, mais s’écroula sur celui-ci. Un mal de tête le terrassait, du sang s’écoulait de son épaule, et la blessure qu’il s’était fait en se battant avec Guise s’était ouverte de nouveau. Sur son visage coulait une larme. De tristesse, de haine, de douleur ou de rage, il l'ignorait. Peut-être de tout cela à la fois.
Il resta un long moment ainsi quand il se sentit mieux, il se leva, alla passer de l’eau sur son visage et sur sa blessure.***
Dans la petite cour de la demeure, Alexane s’entrainait à l’épée. Elle avait certes une rapière, prise au vilain qui avait attaqué son père à l’entrée de Paris, mais elle ne savait pas vraiment la manier. Sachant que le danger était partout, elle gardait toujours l’arme avec elle et l’avait ainsi amenée à Paris. En se réveillant ce matin là, alors qu’elle rangeait sa robe pour se vêtir de son habituel pourpoint et de sa culotte1, et elle avait vu la lame cachée sous son lit. Elle se fit la remarque qu’elle ne l’avait pas maniée depuis longtemps et qu’un entraînement ne lui ferait pas de mal.
Quand le prince se sentit mieux, il descendit dans la cour. « Que faites-vous ? » demanda-t-il, en surprenant son amie.
Alexane sursauta, mais lorsqu’elle vit qu’il s’agissait de Philippe, elle sourit et sa réaction la fit rougir. Le prince ne put s’empêcher de le remarquer.« Vous devriez tenir votre rapière plus à droite, conseilla-t-il. Votre côté droit est mal protégé.
– Comment ? »
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Alexane de Chabannes
Fanfic« Vous disiez donc qu'une femme vous a transmis... risqua la Princesse - Je n'ai pas dit cela, répondit aussitôt Monsieur de Chabannes. - Cette femme que vous cachez, c'était votre femme ? demanda Marie. » Oui, Monsieur de Chabannes a une femme, en...