Des bras m'entourent et me sert si fort que j'en perd presque ma respiration. Je rend son étreinte à Jimin, mais la boule dans ma gorge ne disparaît pas.
- Tu m'avais dis que tu ne serais pas là avant la semaine prochaine ! s'exclame Jimin
- Ouais je sais.... surprise...
L'odeur du noiraud, regretté blond d'ailleurs, m'enveloppe et je ferme les yeux, le menton sur son épaule. Il refuse de me lâcher et cette embrassade dure de nombreuses minutes. À peine s'est-il séparé de moi qu'il me reprend contre lui.
- Jimin...Je ne vais pas m'envoler.
- Bien sûr que si. C'est ce que tu fais toujours. Pourquoi tu ne m'as pas prévenus ? Tu ne comptait pas me voir ?
Je m'éloigne légèrement de lui et le regarde rapidement. Il a l'air fatigué. Mais je suppose que c'est à cause de la course qu'il a dû taper pour arriver jusqu'ici. Ou de son nouveau job peut être ? Peut importe, il est là c'est ce qui compte au fond.
- Si, évidemment que si. Mais je viens d'arriver.
- Tu m'as manqué tu sais ?
- Je sais. Moi aussi.
Ma voix n'est plus qu'un soupire. En le voyant devant moi, je regrette un peu de ne pas lui avoir dis que je venais plus tôt. Il avait l'air si heureux en me voyant à l'autre bout de la rue. Définitivement, 6 mois, c'est très long sans se voir. Je lui prends la main et l'éloigne de devant chez moi. Je n'aime nous savoir possiblement observé.
Je l'emmène dans le jardin de derrière. Sous le saule pleureur que mon grand père avait planté quand il était jeune. Les branches sont si longues, que personne ne peut nous voir. On venait là quand on était petit, quand on voulait se cacher du monde des adultes. Maintenant c'est un peu trop tard.
- Comment tu as su que j'étais là ? je demande en me laissant tomber par terre
- Je t'ai vu dans le taxi sur la Grande route. Tu ne m'as pas vu alors j'ai couru jusqu'ici.
- Tu aurais pu simplement m'envoyer un message, on se serait rencontré plus tard...
- Non, réplique t-il. Je ne voulais pas rater un seul instant.
Jimin sourit légèrement, son regard planté dans le miens. Avec douceur, il pose sa main sur ma joue et la caresse de son pouce. Je pousse un long soupire, laissant reposer ma tête dans sa paume. C'est plus fort que moi, je craque à chaque.
Je me penche légèrement vers lui et il vient m'embrasser. C'est pas habituel, on dirait plutôt un baiser d'enfants qui font ça pour la première fois. Et ça le fait rire.
- Je sais que tu peux faire mieux, me taquine Jimin.
- Évidemment que je peux.
- Alors montres moi...
C'est de ce genre d'ambiguïté dont je parle. Il tente constamment de me faire revenir sur ma décision avec ses propositions, la plus part du temps salaces. Et quand je dis qu'à chaque fois ça dérape, il y a une part qui se rapporte à ça...
- Je suis pas vraiment d'humeur, je réponds en baissant les yeux sur mes Converse. Je me suis disputé avec mon frère.
- Oh... Encore ? Viens par là.
Jimin tend un bras vers moi pour me tirer contre lui mais je le repousse gentiment. Pourtant, ça ne change absolument rien à sa volonté. Il insiste et je finis par me résigner. Je sais que je lui fais du mal lorsque je suis distant comme ça. Mais je lui ai déjà dis que c'était compliqué. Il me trouve indécis, probablement égoïste. Parfois j'ai vraiment l'impression que nos rôles se sont inversés. Avant c'était moi qui étais désespéré pour lui...
Le noiraud pose sa tête contre la mienne et je me retrouve contraint à entourer sa taille de mes bras. Je l'aime, ça ne fait aucun doute.
- Ça ne te plais pas ça ? Toi et moi, comme ça...
- Jimin...
- Ne retournes pas là bas, s'il te plait.
Je me tourne vers lui, le regard triste. Je vois dans ses yeux qu'il ne rigole plus. C'est la 100 ème fois qu'il me dit ça depuis que je suis parti. C'est le sujet parfait pour une dispute.
- Tu sais très bien ce que je vais répondre.
- Justement, j'en ai marre de te voir partir, à peine as tu poser un pied ici ! Je peux accepter le fait que tu pars loin d'ici pour faire tes études. Mais que tu me demandes qu'on ne soit plus ensemble, ne revenir que tous les 6 mois, ne pas me laisser te toucher et négliger tout ce que tu aimes ici, ça, je ne peux pas !
- Jimin...je t'en prie. Ne recommençons pas avec ça.
- Non, au contraire, recommençons.
Jimin fronce les sourcils et se redresse. Voilà, c'est toujours la même chose. Je m'en prends toujours plein la tronche. Mes choix déçoivent tous le monde. Je pousse un profond soupire et me relève.
- Où est ce que tu vas comme ça ? me demande Jimin sur un ton de réprimande
- Tu devrais rentrer chez toi maintenant, il est tard...
Je fixe le sol, sentant son regard noir sur moi. Après quelques secondes, il se lève et se poste devant moi. Je ne peux m'empêcher de lever les yeux vers lui. Ce n'est plus de la douceur que je vois. C'est de la tristesse, de la déception et de la colère.
- Quand est ce que tu comprendra que chez toi, c'est ici ?
Sans tarder, Jimin me dépasse et disparaît rapidement. Mon souffle commence à s'accélérer. C'est un peu trop de dispute pour moi. C'est ça, l'autre partie de "ça dérape toujours". Je retiens désespérément mes larmes. Je refuse de pleurer. Je ne pleure plus, jamais. C'est fini ça. Ça a beau faire mal, je ne suis plus faible.
Jetant un dernier coup d'œil à l'arbre, je fais de même et m'éloigne. Je n'ai aucune envie de rentrer mais je n'ai nul part où aller. L'envie de reprendre ma valise et de retourner auprès d'Una me tente tellement. Pourtant, les mots de Jimin trotte dans ma tête.
J'en ai plus que marre de tout ça. Je ne peux même pas faire mes propres choix. Si Jimin avait voulu partir, moi je l'aurais suivi jusqu'au bout du monde. Enfin ça, c'était avant, maintenant j'en suis plus si sûr.
Le moral au plus bas, je me décide finalement à rentrer. Ce fut beaucoup trop mouvementé pour moi. Je les déteste tous à s'acharner comme ça. Je ne mérite pas leur haine, je n'ai rien fais de mal.
Une fois rentré, je ne prends même pas la peine de parler à qui que ce soit. Je monte dans ma chambre d'enfant et me couche immédiatement. Demain je déciderais si je pars ou pas. Enfin il faudrait déjà que j'arrive à fermer l'œil.
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paper plane ;bts| tome 2 |
Fiksi Penggemar"Veillez tous les uns sur les autres, ne vous laissez jamais tomber, soignez vos peines ensemble. Je pense à vous, jusqu'à mon dernier souffle." #17 15/06/19 #16 18/06/19