paper plane ;bts| tome 2 |

T w e n t y - t h r e e

23 h 45. Je sors par la sortie de sécurité de l'épicerie, après avoir ranger mon gilet dans mon casier. Je suis épuisé, vide de toutes mes forces. Ça fait un mois que je travaille tous les soirs après les cours et je viens de boucler mon dernier jours. Mon dernier jour avant les vacances.

J'ai eu une chance terrible de trouver ce job au moment où je rentrais au campus. Ma malchance universelle a fini par me quitter. Dans la rue de l'Université, un peu peu plus loin, il y a une épicerie de quartier. Ils cherchaient un étudiant pour remplacer leur employé malade pendant un mois. J'ai postuler, pour pouvoir acheter des cadeaux aux garçons et ma famille.

La seule chose qui a était problématiques, c'était les horaires. Dès que je finissais les cours, je devais filer à l'épicerie pour travailler toutes la soirée. Entre la préparation de l'exposition et le travail de nuit, j'ai quasiment pas dormi du mois. Mais c'est enfin fini et j'en suis bien content.

Les lumières dans la rue sont sur le point de s'éteindre. Ne voulant pas rester ici dans un noir épais, je presse le pas pour remonter l'avenue le plus vite possible. Il fait si froid que j'ai l'impression que je vais perdre le bout de mon nez. Le mauvais souvenir de mon agression apparaît soudain dans mon esprit et je cours presque pour, après 5 minutes, apercevoir enfin le campus.

Je soupire de soulagement tout en pénétrant dans ce lieu bien plus familier. Je sors les clefs de la chambre, les mains tremblantes après avoir monté les escaliers du bâtiment. Il est tard, Una doit déjà dormir. Aujourd'hui a eu lieu la grande exposition qu'on préparait. La brune a bossé comme une dingue toute la journée. Je ferai mieux de rester silencieux.

Il fait noir dans la chambre. Seul la respiration de ma meilleure amie emplie la pièce. À l'aveugle, j'essaie de trouver mon lit sans me faire mal. Je suis enfin pleinement soulagé quand je sens les draps sous mes doigts. Je me glisse dedans, absolument crevé. Je m'endors avant même que ma tête touche l'oreiller.

Je me réveille le lendemain sous le bruit de l'eau qui coule et qui ruisselle. Nous avons la chance d'avoir notre salle de bain dans la chambre alors Una en profite toujours pour prendre des douches méga tôt, si ce n'est pour dire aux aurores.

J'attrape mon coussin en grognant, le plaquant sur ma tête. J'essaie tant bien que de mal de me rendormir, ayant tout mon samedi pour moi. Mais c'est bien évidemment sans compter sur mon téléphone qui se met soudainement à sonner bruyamment.

Je peste un bon coup avant d'attraper le maudit appareil. Il s'agit d'un appel de groupe qu'à créé Namjoon avec Jimin pour organiser notre weekend de Noël. Je décroche, bien malgré moi, n'ayant aucune envie d'affronter cette discussion.

- C'est quoi cette manie de passer des coups de file à une heure pareille, je dit d'une voix endormie.

- Toujours aussi matinal à ce que je vois, dit Jimin avec un petit rire.

L'envie soudainement de lui coller mon poing dans sa sublime face d'ange me traverse l'esprit. Mais par un soucis d'esprit d'équipe, je me retiens de le notifier.

- Ne commencez pas à vous battre, dit Namjoon après m'avoir entendu soupirer, vous allez devoir cohabiter quelques jours.

- Bref, qu'est ce que vouliez dire au juste ?

- Je voulais juste savoir si tout était bon de votre côté, commence le grand brun. J'ai encore une tonne de choses à acheter et j'ai besoin d'être sur.

Un cours silence s'installe. Je n'ai rien de spécial à ajouter en plus j'ai toujours les yeux lourds.

- Hum eh bien..., dit soudainement Jimin. On va avoir un problème. Je ne pourrai pas prendre Taehyung et Yoongi. J'ai un gros empêchement...

- Quoi ? Mince ! Ça ne va pas du tout !

- Je vais le faire, je dis instinctivement.

Je me redresse dans mon lit, les cheveux probablement en pagaille. Tant pis pour ma grasse mat', je ne laisserai rien gâcher notre weekend de Noël. C'est l'événement que j'attends le plus depuis un mois, ça compte vraiment. Alors je me dévoue, je ferai toute la route qu'il faut.

- Tu vas le faire ? Mais tu habites loin et-

- À quelle heure ils sortent ?

- À 10 heures mais tu n'y sera jamais à temps-

- Je pars tout de suite.

Je raccroche sans attendre une seule protestations de Namjoon ou même de Jimin. Je me lève et cours vers la salle de bain où je tambourine à la porte.

- Una ? Tu as fini ? Il me faut la salle de bain d'urgence !

La brune sort à peine quelques secondes plus tard, à moitié habillé et me regarde avec de grands yeux. Je la pousse hors de la salle d'eau et m'y enferme pour les 3 prochaines minutes. Je n'ai jamais pris une douche aussi rapidement de ma vie. Chez moi ça a tendance à durer pas loin d'une heure...

Quand je sors, habillé d'un jean noir et d'un pull oversize de la même couleur, je tombe nez à nez avec ma meilleure amie qui ne semble pas très contente. Je lui embrasse le front et attrape mes sac que j'avais préparé il y a déjà deux jours, sachant que je n'aurai pas le temps après.

- Désolé, je dis. Je dois y aller plus tôt que prévu. Je t'appelle une fois arrivé, promis. Passe de bonne fête, on se retrouve dans quelques jours !

Una n'a pas le temps d'encaisser toutes les informations que je la vois me faire un petit signe d'au revoir, un peu perdu au moment où je ferme la porte derrière moi. La pauvre, il va falloir que je lui explique plus tard. Je n'ai même pas eu le temps de lui donner son cadeau.

Une fois dans la rue de l'Université, je me mets à courir, histoire de choper le bon bus. Mon programme original était constitué de trois étapes ; un, faire la grasse matinée...deux, récupérer la voiture que j'ai loué pour l'occasion... trois, me rendre tranquillement chez Namjoon. Au final il ne reste plus qu'une étape, récupérer cette foutu voiture au plus vite.

J'en reviens toujours pas mais j'arrive devant le bâtiment du loueur en même pas 10 minutes. Bénis soit ces bus de ville ! Je récupère la voiture sans trop de soucis et peux ENFIN partir. La route allait être longue, sachant qu'il fallait encore que j'aille chez Namjoon une fois les garçons embarqués.

Sur le chemin, j'ai appelé Yoongi pour le prévenir et lui dire que j'aurai un peu de retard. Je me suis juste fais engueuler parceque j'utilisais mon téléphone au volant mais c'était un mal pour un bien puisqu'il avait totalement raison de le faire. J'ai conduit sans m'arrêter, gagnant de précieuses minutes, ce qui fait que je ne suis pas tant que ça à la ramasse.

J'arrive enfin à l'hôpital et me gare juste devant l'entrée du bâtiment psychiatrie. Je ne le savais pas mais en fait c'est un bâtiment complètement dépendant du reste. Il est juste relié par ce qui semble être un long couloir de l'extérieur. C'est la première fois que je viens par là.

Quand je sors de la voiture, je ne peux pas m'empêcher de sourire en voyant mes deux amis, attendant sagement. À côté d'eux il a deux jeunes hommes qui semblent être du corps médical. Ils n'ont pas l'air commode, je ferai mieux de me dépêcher.

J'arrache finalement Yoongi et Taehyung des griffes de cet hôpital de malheur et les aide à ranger leur affaire dans le coffre. Ils n'ont presque rien avec eux. Le sac de Taehyung ressemble plus à un baluchon de fortune qu'autre chose. C'est vrai que quand eux viennent au service à long terme, il sont toujours en blouse blanche...

- Je suis content que ce soit toi qui vienne, dit Taehyung. Je pensais qu'on allait jamais pouvoir sortir !

Il est vrai qu'ils ont l'air rayonnant. Ça me met du baume au cœur de les voir comme ça. Je ne sais pas si par le passé ils ont pu sortir mais depuis que je les connais je sais que non. Même pour l'enterrement d'Hoseok et de Jin... Voilà maintenant qu'ils peuvent se "racheter" et passer les fêtes avec nous. Je pense qu'ils n'ont pas besoin d'un autre cadeau que celui ci.

Les garçons ont décidé de s'asseoir tous les deux à l'arrière pour qu'il n'y en ai pas un qui soit tout seul. Prêt à enfin repartir, je monte à l'avant et lève les yeux vers le rétroviseur.

- Alors ? Vous êtes prêts ? On y va ?

Yoongi hoche la tête et je met le contact. Je sens que le voyage va être long mais je suis plus qu'heureux de le faire.