- Alors comme ça, tu as peur de te montrer aux autres ?
- Si c'est comme ça que tu le comprends.
- Et...
La Prêtresse était vraiment contente que son ami lui fasse part de tout ce qui le tourmentait.
- Et si on faisait un essai, demain ? lui proposa t-elle.
- Un essai de quoi ?
- Tu pourrais essayer de rester une journée sans ton casque !
- Non, impossible, répondit t-il.
- Et pourquoi ?
Elle voulait absolument qu'il change, et elle comptait tout faire pour y parvenir.
- Je, c'est beaucoup trop rapide pour moi, se justifia t-il. Je te promets des efforts, mais là c'est trop pour moi.
- D'accord. Alors essaie d'être un peu plus... expressif.
- Très bien. J'essaierai.
Il lui fit un beau sourire et elle détourna la tête.
- Merci, murmura t-il.
- Mais je n'ai rien fait, dit-elle.
- Ça fait du bien de parler à quelqu'un qui comprend et qui accepte de nous écouter.
- ...de rien, finit-elle par dire.
Elle ne l'avait jamais vu la regarder aussi intensément. À vrai dire, elle ne l'avait jamais vu la regarder jusqu'à ce jour.
- J'ai beaucoup aimé ce moment passé en ta compagnie, avoua t-il en souriant.
- Moi aussi, répondit-elle en lui rendant son sourire.
Ils se dévisagèrent un long moment, et finalement, le Crève-gobelins rompit le silence, trop rapidement au goût de la Prêtresse.
- Je vais t'expliquer clairement pourquoi je n'aime pas me dévoiler aux yeux des autres. Tu vois, il y a un peu plus de dix ans, lorsque les gobelins ont tués ma famille, je me suis senti tellement impuissant, faible. Depuis, je n'ai plus envie de ressentir ça.
Maintenant qu'il le disait, ça paraissait évident aux yeux de la Prêtresse. Il ne voulait plus ressentir ce sentiment d'être vulnérable. Il ne voulait plus ressentir d'émotions. Ou du moins, les montrer aux autres.
- C'est bizarre, continua t-il, maintenant que je te le dis, ça me parait... exagéré. Ou, non, peut-être pas exagéré, mais, si j'avais davantage travaillé dessus durant ma jeunesse, ça serait vite parti. Je vais faire des efforts, mais juste avec les gens en qui j'ai confiance. Toi.
Cette révélation inattendue la frappa en plein cœur. Cela faisait bientôt un an qu'ils se connaissaient, mais jamais encore il ne lui avait fait un tel compliment. Peut-être lui avait-il dit une ou deux fois qu'il appréciait sa présence, mais sans plus. Là, il venait d'une manière ou d'une autre, de lui dire qu'il appréciait plus que sa présence : il l'appréciait. Elle.
Cela lui fit chaud au cœur de penser à ça.
- Euh... je pense qu'on devrait...
- Enfin, vous voilà tous les deux !
C'était l'Elfe. Le Crève-gobelins remit rapidement son casque. La Prêtresse se racla bruyamment la gorge.
VOUS LISEZ
Goblin Slayer : un nouveau départ
FantasyC'est un peu une sorte de suite complètement réinventée de l'animé Goblin Slayer. Je le conseille à ceux qui connaissent bien la série.