Chapitre 47

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Le Crève-gobelins l'avait entendue. C'était bien elle. Et elle se faisait malmener par le baron gobelin.
Grâce aux cris, il avait réussi à s'orienter et à trouver à peu près l'emplacement de son amie.
Mais il retomba dans le même problème du cul-de-sac.
Mais étant plus habitué que la Prêtresse, il parvint plus rapidement qu'elle à trouver l'issue.
Et en même temps qu'il ouvrait le passage, le baron s'y engouffra. Tellement vite qu'il n'aurait même pas su que c'était lui s'il ne s'était pas retourné après, pour le voir s'enfoncer dans le sous-bois.

Ce qu'il vit le choqua.
La Prêtresse était étendue parterre, à moitié nue et couverte de sang.
Il se précipita à ses côtés et s'agenouilla près d'elle.
-Est-ce que ça va ? lui demanda t-il en prenant sa main.
Il savait très bien que la question était sans intérêt. Non, elle va mal. Mais il voulait juste l'entendre parler.
- Tu es revenu... murmura t-elle.
- Oui.
- J'ai... j'ai cru que vous m'aviez abandonnée...
- Eux, oui. Moi, non.
La Prêtresse eut les larmes qui lui montaient aux yeux.

Non, il ne l'avait pas oublié, Comment avait-elle pu y songer un instant ?
Il ne l'abandonnerait pas. Même pas pendant qu'elle était en train de mourir.
- Je vais te ramener à...
- Non... c'est trop tard...
- Non, ce n'est pas trop tard !
Il regretta de lui avoir parlé de cette manière, surtout pas avant sa mort.
- On peut encore te sauver...
- Non je te dis...
Pour la première fois depuis dix ans, il eut envie de pleurer. Elle resserra sa main sur la sienne.
- Je ne voulais pas finir comme ça...
- Tu méritais une fin plus heureuse. J'aurai voulu apprendre à te connaître plus.
La Prêtresse esquissa un sourire, à l'idée d'avoir pu en apprendre plus sur lui et pas l'inverse.
Elle voulu parler, mais une toux s'empara d'elle, accompagnée de remontée gastrique et de sang.
Le Crève-gobelins sentit les larmes lui monter aux yeux.
- Je voulais que tu saches une chose, marmonna t-elle.
- Quoi...?
- Je t'aime vraiment beaucoup, Monsieur le Crève-gobelins.
C'en fut trop pour lui. Il retira son casque et laissa quelques larmes lui échapper.
- Effectivement, tu es sensible.
Cette remarque le fit sourire.
Il s'allongea près d'elle, tout en gardant sa main dans la sienne, et lui redemanda :
- Tu es sûre de ne pas pouvoir tenir le coup ?
- Non, je suis beaucoup trop faible...
Il se jura maintenant que son seul but dans la vie serait de tuer ces immondes petites créatures, pour sa famille et pour la fille qu'il avait aimé.
Il la regarda longtemps , et finalement, se décida.
Si je ne lui avoue pas mes sentiments maintenant, quand le ferais-je ?
Il se pencha vers elle et l'embrassa. Puis il se décala d'elle, satisfait.
- Enfin, tu décides de ne plus te cacher... murmura t-elle.
Elle voulut s'asseoir, mais n'y parvient pas, et retomba lourdement sur le sol.
- Fais attention !
Il pleurait à chaudes larmes maintenant, et ne cherchait pas a le cacher.
À quoi bon, puisqu'elle va mourir...

Il sentit que sa main celle de la Prêtresse se lâchaient peu à peu.
Il la regarda, et elle sourit.
- Contente de t'avoir connue, dit-elle en expirant pour la dernière fois.

Goblin Slayer : un nouveau départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant