Chapitre 7 : la Vérité, une Bataille à gagner

33 7 0
                                    

Une semaine plus tard.

- Coucou ma chérie, comment vas-tu ? Annonce ma mère en entrant.

Mon père la suit, comme à son habitude et ils débutent leur conversation. Depuis une semaine mon moral est au plus bas et mes parents ne comprennent pas. Je ne sors plus de ma chambre, si ce n'est de mon lit. Il est très difficile d'attirer mon attention et de me faire sourire. Je réalise simplement mes séances de kiné et je me déplace de nouveau en fauteuil.

Le personnel médical et ma famille ne comprennent pas, je commençais à aller mieux pourtant aujourd'hui tout s'est effondré. Mes parents discutent de tout et de rien puis finissent par partir après avoir parlé deux bonnes heures avec moi. Je vois bien que mon comportement les affecte mais comment contrôler ses émotions quand votre cœur est blessé ?

Une infirmière vient me chercher pour ma séance de kiné et m'installe dans le fauteuil. Elle me pousse jusqu'à la salle de rééducation. Quand on arrive près de la pièce, on entend des voix crier. Mon accompagnatrice s'approche doucement et finit par ouvrir la porte. Ce sont deux hommes, l'un avec une blouse blanche et l'autre avec un morceau de jambe en moins. Axel et Rowen.

- Row calme toi bordel !

- Alors répond-moi ! Qu'est-ce que qu'il lui ait arrivé ?

- Je n'ai pas le droit, je suis sous le secret médical.

- Je n'en ai rien à foutre, à cause de moi elle a replongé ! Elle allait mieux Axel et j'ai tout gâché !

Cette conversation est interrompue par la présence de l'infirmière qui m'accompagne. Les deux hommes se focalisent sur elle avant de s'apercevoir de ma présence. Rowen se liquéfie sur place et Axel semble vouloir s'exprimer mais je ne leur laisse pas le temps. A peine mes mains posées sur les roues de mon fauteuil que je suis déjà sortis de la pièce. Je roule vite tout en esquivant les personnes dans le couloir. J'arrive au croisement et je ne réfléchis plus, je prends l'ascenseur.

Je vois les étages défilés un à un avant qu'arrive le hall d'entrée. Je sors de la cabine et découvre le rez-de-chaussée. Le monde est représenté dans le centre de l'hôpital, un mouvement constant et régulier. Je dépasse les bureaux d'accueil et arrive à la porte de sortie. Sans aucune hésitation je l'emprunte et me retrouve dans un espace aménagé pour la restauration. Je continue mon chemin et arrive dans un endroit tranquille, sans personne pour me déranger. J'inspire profondément l'air pur et ferme les yeux. Ici, personne ne me trouvera. Ici mon cœur peut enfin respirer. 

Quand j'ai compris que la discussion des deux garçons me concernait, je n'ai pas cherchéà en savoir plus, j'ai fui. Instinctivement je pose ma main sur ma blessure, sur mon cœur et repense à la cicatrice de Rowen. Soudain une voix me sort de mon état de bien-être.

- Je savais que je te trouverais là.

Je n'ai pas besoin de me retourner, c'est lui.

- Tu n'aurais jamais dû entendre notre conversation.

Je pouffe d'agacement sans pour autant le regarder. Le silence s'installe entre nous deux si bien que je me mets à penser que le garçon est parti. Tant mieux, je ne suis pas prête à le revoir.

- J'ai eu un accident de moto.

Sa voix, ses mots, provoquent à mon épiderme un frissonnement. Je me tourne doucement vers lui pour le voir. Ses poings tremblent et son regard est baissé.

- C'était moi qui conduisais, je roulais vite, trop vite.

J'ai envie de lui hurler d'arrêter, qu'il n'a pas besoin de me lui dire. Que je ne lui ai rien demandé. Pourtant il fait tout le contraire.

CŒUR MORTELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant