Cela va faire plus d'une heure, que je confirme à Rowen, que c'est la première fois qu'une altercation de ce genre se produit. J'ai beau lui expliqué que les personnes au lycée m'ont toujours dévisagé, il n'accepte pas ce que je subi. Le jeune homme est dans une colère noire depuis que nous sommes arrivés chez Axel. Notre ami kiné nous a fait visiter son appartement et a montré à Rowen sont nouveau espace vital. Le garçon sorti aujourd'hui de l'hôpital s'est montré très agréable avec son ami mais depuis que le propriétaire du logement s'est éclipsé pour faire quelques courses, le jeune homme a retrouvé son agressivité.
Cela va faire dix longues minutes que nous sommes debout, face à face, à se disputer. Rowen me reproche de ne pas lui en avoir parler et moi je l'accuse de ne pas m'avoir prévenu de sa visite.
- Attend mais tu rigoles ? Je voulais t'en faire la surprise ! Me crie le garçon, furieux.
- Je sais bien mais tu refuses de comprendre que ce qui s'est passé aujourd'hui n'est jamais arrivé avant ! Répliquais-je aussi sec.
- Tu vas me faire croire que ces gamins bourgeois sont venus comme ça pour te tenir compagnie ?
- Rowen, ne mélange pas tout. Je te l'ai dit une centaine de fois : ça a toujours été comme ça. Ajoutais-je, les yeux débordant de colère.
- Elma, cela s'appelle de l'harcèlement.
Je reste silencieuse face à sa réplique, ne sachant plus quoi hurler pour me défendre. Le jeune homme garde ses pupilles fixées dans les miennes mais la tension qui circule entre nous est intense.
- J'ai tout fait pour toi Elma. J'ai pratiqué à fond lors de mes séances pour pouvoir marcher correctement, je me suis battu avec le médecin pour sortir plutôt, j'ai renoncé à ma vie pour te rejoindre ! Continue Row avec une voix gorgée de remord.
- Je ne t'ai rien demandé ! Criais-je, avec les larmes qui menacent de couler.
- Stop ! Ça suffit vous deux ! Intervient Axel en entrant dans le salon, il a entendu nos dernières paroles.
Je respire difficilement, mon souffle est irrégulier et je vois que le jeune homme face à moi est dans le même état. Notre ami a raison, nous devons arrêter ce cirque et discuter calmement, comme des adultes responsables. Le kiné dépose rapidement ses sacs contenant ses achats tout en nous sermonnant.
- C'est incroyable ça, je vous laisse dix minutes tous les deux pour vous expliquer et je vous retrouve en train de vous crêper le chignon pour des bêtises. Vous avez quel âge bon dieu ?
Aucun de nous n'ose répondre. Axel a su trouver les mots pour nous faire regretter et avouer que nous avons dégénéré la situation. Je baisse la tête, vaincu par les mots de mon ami. J'imagine que Rowen est dans le même état que moi mais je n'ose pas vérifier, par peur de croiser ma culpabilité dans son regard.
- En vous disputant de cette manière, vous avez donné raison aux harceleurs d'Elma. Alors maintenant, vous aller faire la paix, compris ?
Je hoche de la tête tout en relevant mes yeux vers le jeune à quelques centimètres de moi.
Je rencontre les siens sans savoir quoi faire. Dois-je m'excuser ou doit-il le faire ? Axel se racle la gorge pour nous faire comprendre que nous n'avons pas le choix. Alors, après une inspiration je me lance.
- Je suis désolée, je ne pensais pas ce que j'ai dit.
Le garçon me dévisage sans rien dire. Puis, il avance d'un pas vers moi, le regard de nouveau contre le sol. Rowen relève ses pupilles chocolatés dans ma direction et déclare.
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CŒUR MORTEL
Roman d'amourCette nuit était belle et calme. On revenait d'un repas familial sans drame. La neige reposait sur le bitume. La lune était présente sans amertume. Mes parents étaient à mes côtés. Personne ne prévoyait un danger. Cette nuit, ma joie s'est évaporée...