Chapitre 18

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Jellal devait sortir de prison deux jours plus tard, après que sa soeur eut rempli des dizaines de papiers et signé des documents de plusieurs pages. L'argent avait été immédiatement accepté, sans même poser de question sur leur provenance. Les billets avaient été compté, vérifié pour leur authenticité et échangé contre des pages de contrat. Grey avait raison, et la bleutée le comprit à ce moment. Ces papiers violets avaient un pouvoir bien plus puissant que ce qu'elle s'imaginait. Bien plus fort que les lois, que les mots. L'argent était désiré par tous les hommes, un des seuls moyen d'obtenir ce que l'on voulait. Et par une signature, elle annulait toute la condamnation contre son frère.

Le jour venu, Jellal sortit du grand bâtiment gris, un peu perdu. Il regarda autour de lui, la tête vers le ciel, comme s'il découvrait un autre monde qu'il ne croyait pas. On lui avait annoncé sa sortie par caution de la part de sa soeur, mais comment ? Combien ?
Et puis sa voix l'appela, deux bras l'entourèrent pour stopper ses questions. Juvia. Sa petite soeur était là, elle pleurait dans ses bras. Neuf ans sans qu'elle n'avait pu l'enlacer si fort, qu'elle ne le voyait qu'une fois par mois. Et enfin, son frère était là, sous ses yeux, libre. Plus aucune vitre pour les séparés ou pour les empêcher de se toucher. Et cette fois-ci, leur échange dura plus que dix minutes.

Jellal se mit à pleurer à son tour. De joie, de soulagement, de tout ce qu'il avait vécu. Après ces neuf années de souffrance où il lui était incapable d'avoir des nouvelles de sa soeur, où son passé et le regret venait le hanter entre ces grands murs gris. Ces murs de violence, de mépris.
Il embrassait ses joues, son front, enfouit son nez dans ses cheveux bleus, entourait encore de ses bras son petit corps tremblant.

- Juvia... Ma soeur, ma petite soeur... Répétait-il d'une petite voix.

Les lèvres de Grey s'étirèrent en un sourire, un peu à l'écart de ces retrouvailles intimes. Les voir de nouveau unis lui serrait le coeur. Jamais il n'avait vu le sourire de Juvia aussi grand, ses pleurs aussi joyeux. Jellal semblait tenir son rôle de grand frère protecteur à merveille, et à la façon dont il enlaçait la bleutée, il comprenait qu'il n'aurait jamais pu lui faire de mal. L'étiquette d'un assassin sans pitié ne lui collait pas. Grey voyait un homme loyal, bon, qui confirmait tout ce que Juvia avait raconté sur son frère. Et quand celui-ci leva son visage larmoyant dans sa direction, des questions pleins les yeux, il savait que les explications allaient être longues.

Enfin rentrés à l'appartement, il était déjà nuit. Juvia avait profité de cette journée pour faire re-découvrir la ville à son frère. Elle lui présenta Grey, expliqua pour la caution, puis parla de leur rencontre, du fil, des cours... De tout ce qu'elle ne pouvait pas lui dire à travers la vitre de la prison. Son frère mit du temps à croire en leur lien, à comprendre ce qu'il leur était arrivé. Il remercia Grey plusieurs fois, l'interrogea encore sur leur quotidien. Puis sous les questions de sa soeur, il se livra sur ces dernières années, raconta douleureusement sa vie au pénitencier.
Ils avaient discuté tous les trois de nombreuses heures, et même rentrés à l'appartement, Jellal continuait à en apprendre sur leur lien.

- Hé, pourquoi tu la suis ?

Juvia se retourna vers son frère assis dans le canapé.

- Je viens de dire que j'allais prendre ma douche.

- Oui mais pourquoi Grey tu la-? Attends, tu prends ta douche avec ma soeur ?!

- Quoi ? Non ! Protesta le Fullbuster. Disons que je... l'accompagne ? Tu sais, avec le fil.

Ses sourcils se arquèrent comme si il avait oublié ce détail. Mais son regard resta ancré dans celui de Grey, un peu plus froid.

- Hé me regarde pas comme ça, c'est pas de ma faute si cet appart est mal foutu, la douche est au fond de la pièce. On est obligé d'y rentrer à deux pour y accéder.

Le Fil RougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant