La vie est injuste

Partie 20.2

Bip bip bip bip bip bip bip bip...

- Dégagez !

Mon thorax a décollé de là où j'étais allongée et mes paupières se sont ouvertes d'un seul coup, ne me permettant pas de voir clairement autour de moi, ma rétine en prenant un coup à cause de la lumière aveuglante.

- On a un poul.

Je cligne plusieurs fois des yeux, je ne sais pas ce qui est en train de se passer. J'arrive à voir plus nettement. Je suis entourée de personnes, tous des médecins en blouses blanches. L'homme qui était le plus proche de moi était en train d'appuyer sur une sorte de ballon transparent relié à un masque posé sur mon visage. Tandis qu'une femme était en train de vérifier les données sur un écran placé à côté de moi. Je voyais flou.

- Tu peux arrêter.

Le jeune infirmier arrête d'appuyer sur le ballon et retire le masque de mon visage. Je prends quelques secondes pour m'habituer à respirer par moi-même. J'ai tellement la tête dans le gaz, je me sens perdue et endormie.

- La patiente est réveillée ! cri l'infirmier.

- Oui j'ai vu, Maxime, maintenant essaye d'arrêter de crier où tu vas lui percer un tympan.

Le jeune infirmier efface son sourire et opine du chef. Il va ranger les appareils médicaux qui étaient étalés un peu partout autour de moi, laissant la place à la femme qui venait de le remettre à l'ordre.

- Que..

J'essaye de me relever en m'appuyant sur mon coude mais la femme pose délicatement une main sur mon torse, m'incitant à me rallonger.

- Ne faites pas d'efforts. Vous êtes encore un peu faible. Ne vous inquiétez pas je vais vous expliquer, tout va bien Mlle Laurence.

Je regarde autour de moi, un peu paniquée, pourquoi suis-je ici ?

- Je vais devoir faire quelques examens avant...

- Non... expliquez-moi.

Ma voix est très enrouée, j'ai du mal à sortir des mots.

La femme note quelques trucs sur une feuille et jette encore un coup d'œil sur l'écran à côté de moi qui fait des bips réguliers.

- Très bien...

Elle pose son carnet et s'assoit à côté de moi.

- Maxime, tu peux aller contacter les parents s'il te plaît ?

L'infirmier acquiesce et sort de la chambre.

- Bon, Mia... nous sommes à l'hôpital North Mississippi Medical Center. Tu es arrivée en patiente pour une transplantation d'une moelle osseuse en 2018. Malheureusement l'opération a subit quelques complications. Nous avons été obligés à te placer sous coma artificiel pendant quelques temps. Le problème est que tu ne t'es jamais réveillée.

Je déglutis et essaye d'assimiler ses mots. Elle a l'air d'avoir fini sa petite explication.

- Mais je me suis prise une balle... J'étais dans ce hangar est...

- Sais-tu en quelle année nous sommes Mia ?

Je ne réponds pas tout de suite, est-ce une question piège ?

- Nous sommes en 2022, dis-je après une petite hésitation.

Le médecin fronce les sourcils. Elle attrape son carnet et le pose sur ses jambes.

- Mia, peux-tu me raconter quels sont tes derniers souvenirs ?

J'acquiesce, j'ai la gorge sèche. Le médecin se lève et me rapporte un verre d'eau dans un gobelet. J'avale une gorgée d'eau fraîche puis je commence mon récit.