Quatrième partie

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Les journées les semaines étaient à peu près toutes les mêmes au final, ça a été comme ça pendant six mois, je me suis créé des habitudes un rythme de vie, plutôt soutenu quand il était là parce qu'il fallait toujours que ce soit sportif en début de journée et relax en après-midi. Avec le temps, on finit par s'y faire, se dire qu'on trouvera bien un moyen ou un autre pour s'en sortir. Je m'occupais en faisant le ménage, du sport, de la cuisine, de la lecture et après tout ca j'avais la télé, j'évitais les chaînes de sport je ne voulais pas risquer que même mon plaisir de regarder la télé soit entaché en le voyant faire son grand footballeur mégalomane. Je lui avais demandé si je ne pouvais pas avoir autre chose comme un piano, de la peinture et pleins de choses dans le genre pour augmenter mes occupations. Au final j'avais eu droit à tout ça et même de quoi me créer un petit jardin d'intérieur. J'aimais énormément m'occuper de mes plantes, j'en avais mis un peu partout pour que cet endroit soit plus oxygéné et que ce soit plus vivant. C'était chez moi, il fallait bien que je puisse m'y sentir comme tel.

Seules les nuits n'étaient pas ce que je qualifierai de très reposantes, quand j'étais seule j'avais parfois le cafard, je pleurais parce que je voulais voir ma famille. Étrangement, j'appréciais quand il était là, je ne voulais plus dormir seule au milieu de nulle part dans cette maison sans fenêtre et sans défense non plus, je ne savais pas où on était et si j'étais à l'abris vraiment. Mais quand il était là, j'avais un point de repère, sa présence devenait parfois un réconfort et quand le soir nous allions juste nous coucher sans rien faire d'autre, j'attendais qu'il s'endorme, puis je reculais un peu et me blottissais contre lui, et ce que je trouvais assez mignon c'était que tout en dormant, il se tournait et me serrait doucement contre lui.

Puis, au bout de six mois, j'ai commencé à être un peu malade, il y avait un moment où il fallait qu'il m'emmène chez le médecin, ou quelque chose comme ça, mais non forcément, il n'était absolument pas question de me faire sortir. Donc, il a fini par aller chercher des bouquins de médecine, des médicaments, des tests dont un qui a changé ma vie a tout jamais. Le test de grossesse. Je croyais que c'était ma porte de sortie, je me disais « il va m'emmener voir un gynécologue pour faire des examens, pleins de choses comme ça » mais non ça non plus, jamais il n'a fait ça, on s'est débrouillés tout seuls, pas de médecin, rien, aucun moyen de savoir si le bébé allait vraiment bien et si moi j'allais bien. Jamais aucune prise de sang ou aucun examen gynécologique, c'était un peu la surprise. J'aurai préféré pouvoir m'assurer avant l'accouchement que tout irait bien mais, pas moyen, or de question que je mette un pied dehors, j'avais compris au bout d'un moment. Sérieusement, c'était inouïe.

Il n'a pas vu tout de suite que j'étais malade, parce que il était pas là pendant plusieurs semaines parfois, à cause de matchs ou je ne sais pas trop ce qu'il faisait. Pendant ce temps là, je vomissais mes tripes, j'avais mal au ventre, j'étais fatigué, en bref des symptômes de grossesse. Comme je ne l'avais jamais été, ça ne m'était pas venu à l'esprit tout de suite que s'aurait pu être ça. C'est quand il est revenu qu'il a voulu que je fasse quand même des tests au bout d'un moment, j'étais enceinte de deux mois et demi. J'aurais tellement aimé pouvoir me réjouir ce jour là de porter la vie, au lieu de ça, je m'étais dit « est-ce que je vais pouvoir sortir » c'était la seule chose qui me venait à l'esprit, j'avais rapidement compris que c'était négatif. Alors, quand je me suis rendu compte de ça, j'ai pris sur moi et je me suis dit tant pis je vais vivre pour cet enfant, je ferai de mon mieux pour prendre soin de ma santé et me ménager au maximum, j'espérais que tout se passerait bien quand il arriverait. Pour ce qui était de prendre soin de cet enfant, de le combler de ce dont il avait besoin, je ne m'inquiétais pas tellement, parce que je savais que ce n'était pas un homme mauvais, si j'étais la c'était uniquement parce qu'il avait peur de me perdre et si cet enfant était en moi ce jour, c'était parce qu'il le voulait, donc je savais qu'il ferait le nécessaire pour que notre enfant ne manque jamais de rien, comme je ne manquais jamais de rien, en dehors de ma liberté bien entendu.

L'ombre de CR7 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant