Sixieme partie

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Aujourd'hui quand je regarde autour de moi, j'ai comme la sensation que je viens d'une autre époque, les gens sont tous différents, la mode change mais ça ce n'est pas un gros bouleversement en sois, c'est plutôt la vie surtout de mes proches que j'ai du mal à appréhender. Même moi je suis différente, mes années de captivité mon quelque peu transformé. Je n'aime pas trop sortir, je trouve toujours de quoi m'occuper à l'intérieur, c'est étonnant je devrais avoir envie de sortir en permanence mais non, rien, je veux rester avec mes enfants et sans me rendre compte j'évite d'être trop en contact avec l'extérieur. Je suis obligé d'avoir un suivi psychologique, voir des médecins régulièrement pour vérifier ma santé physique et mentale, j'essaye de protéger mes enfants de tout ça mais je n'ai pas le choix, si je veux le meilleur pour eux je dois penser à leur santé, chose que je ne faisais pas avant étant donné que nous étions enfermé en permanence, aller voir un médecin ? Il n'en avait jamais été question. Fort heureusement, ils ne sont jamais tombé malade, mais leur système immunitaire était bien faible.

J'accompagne une fois par mois chacun voir le pédiatre, les vaccins ne furent pas très agréable, ne connaissant pas les piqûres et les médecin ce fut difficile pour mon grand garçon qui voulait prendre soin de sa maman, mais qui pauvre de lui, était effrayé par une piqûre. En revanche mon autre gros bébé n'avait peur de rien, en revanche n'était pas facile à berner, enfant précoce je présume, elle réfléchis très vite et très bien pour son très jeune âge, elle sera comme son père. Ce fut un choc pour Lorenzo quand il se rendit compte que son quotidien allait grandement changer et qu'il ne serait plus le centre du monde, mais il est adorable et protecteur, un grand frère d'amour. Cristiano Lorenzo Ronaldo, si on enlève les o ça ne ressemble à rien d'ailleurs, Cristian Lorenz Ronald, c'est pas vraiment canon mais c'est pas si mal le tout ensemble finalement. Mais je préfère quand même garder les o, c'est comme ça sur le livret de famille qui plus est. Oui le livret de famille, là voilà la surprise de Monsieur Cristiano Ronaldo autrement nommé CR7, il avait fait je ne sais pas quel mig mac, mais avait reconnu ses enfants je ne sais où dans quelle mairie, et voilà nos enfants étaient déclarés et portaient son nom. Autant dire que je fut un peu muette sous le choc le jour où je l'ai découvert.

J'étais seule, je ne travaillais pas et pourtant je n'avais pas beaucoup de temps pour moi, en dehors des après midi ou j'appréciais une sieste bien méritée car les nuits étaient encore courtes à un mois et demi de naissance. Lorenzo n'était pas un enfant capricieux, j'espérais à cette période qu'il le reste toute sa vie. Mes journée se composaient ainsi, en mettant de côté les réveils aléatoires par mon petit garçon : 8h debout (en théorie et surtout quand Cristiano n'était pas là), un verre de vitamines, une séance de sport, qui fut difficile à reprendre post-partum, mais faisable au bout d'un mois et demi, après une heure de travail une bonne douche s'impose, ensuite nourrir bébé si ce n'était pas déjà fait, manger à mon tour, dans l'idéal manger avant de nourrir bébé sinon à quoi bon allaiter son enfant, si nous même ne prenons pas de forces nécessaires après l'effort.

Ensuite, du ménage, chaque pièce devait être tous les jours impeccable, j'avais pris l'habitude en un an à donner le max pour que tout soit toujours propre, il n'était pas psychorigide sur ce point mais ça frisait quand même, il fallait au moins que tout soit rangé alors j'exagérais toujours un peu pour être sur que ce soit toujours parfait. Je devenait presque plus exigeante que lui au final. Puis, habituellement vers 10h je mettais le linge à laver, ramassais celui qui était sec et le repassais. Normalement à 11h je rangeais le linge dans les placards, je faisais le repas pour manger à midi pile. Ce n'était pas toujours vraiment en temps et en heure avec un nourrisson, tout était aléatoire, mais dans l'ensemble ça se passait plutôt pas trop mal.

Puis un jour il est revenu, avec des sacs de courses, je les embarquais une fois qu'il était à l'intérieur. Il ne parlait pas, je pensais qu'il était énervé, j'avais raison il semblait quelque peu embêté. Je n'osais pas lui demander ce qui l'énervait, alors je fis  silence jusqu'au repas du soir. Il embrassa son fils et resta un moment avec dans ses bras. Puis, quand le repas fut prêt il vint vers l'espace de cuisine, mis Lorenzo dans le transat et nous commencions à manger. Je le regardais de temps en temps, toujours aucun mot. Il regardait son assiette et s'arrêtait de manger. Il leva les yeux vers moi et me parla enfin « carton rouge dimanche soir, le verdict est tombé aujourd'hui j'ai trois matchs de pénalité » ça c'est pas de bol, j'avais envi de savoir pourquoi et en même temps je m'en fichais un peu, s'il ne respectait pas les règles ben je ne pouvais pas faire ou dire grand chose c'était son problème pas le mien, c'était quand même assez surprenant la grande légende du football Cristiano Ronaldo se prendre un carton rouge, jamais entendu chose pareille jusqu'à ce jour. « De toute manière les anglais sont des cons » a ben c'était contre l'Angleterre, j'ai donc répondu exprès pour l'énerver « et c'est pour ça qu'on parle tous leur langue qui est devenue universelle, et que tu as quand même évolué là bas » il m'a regardé avec des yeux j'ai cru qu'il allait me coller une baffe. Mais j'ai souri en coin et ai continué à manger comme si de rien était. C'était agréable de le rembarrer un peu. Le repas s'est poursuivi silencieusement. Une fois terminé il s'est levé, à embrassé son fils sur la tête,  est allé dans la chambre et n'en est plus sorti, pour ma part j'ai terminé de donner à manger à Lorenzo qui s'amusait comme un petit fou avec sa nourriture plutôt que de la manger. Je riais un peu de le voir faire ça, puis une fois terminé je l'ai emmené dans sa chambre, l'ai changé puis couché, j'ai éteint la lumière on ne voyait plus que la veilleuse qui éclairait doucement la pièce, les nuages au plafond tournaient très lentement et faisaient des ombres comme des vagues dans la pénombre de la chambre. Je lui chantonnais une petite berceuse que j'avais appris dans mon enfance. Lorsqu'il fut endormi je sorti de la pièce, puis je retournais dans la cuisine pour tout ranger. Une fois que tout était bien propre je suis allé mettre un short et un débardeur avec des baskets, j'attachais bien mes cheveux en l'air et allais courir un peu dans la salle de sport. J'avais besoin de décompresser de cette ambiance pourrie. Je courais encore et encore, je m'imaginais au bord de la mer sur la côte de Bretagne le lieu de vacances de mon enfance, je courais de plus en plus vite, j'imaginais que plus je courais plus j'y mettais de l'effort plus je pourrais aller loin voir peut être retrouver mon pays, ma famille, me retrouver moi. Alors je courais encore et encore jusqu'à ne plus avoir de souffle, jusqu'à ce que mes jambes me fassent mal. Je dû arrêter au bout d'un moment à cause de douleurs pelviennes.

L'ombre de CR7 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant