Douzieme partie

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Je suis restée dans le jardin, Lorenzo voulait descendre de mes bras alors je l'ai laissé par terre « maman pourquoi on est parti ? Pourquoi papa il est dans la télé ? C'est quand qu'on va le voir ? » je n'arrivais plus à penser, c'était terminé d'avance on allait entrer dans un engrenage pas possible, je voulais qu'on soit réuni mais pas de cette manière et pas pour une heure, parce qu'il n'était pas question que je porte plainte contre Cristiano, je n'allais pas le faire aller en prison. Mon frère est alors apparu dans le jardin, il semblait en état de choc. Il s'est peu à peu approché de moi et m'a regardé un moment. Après avoir dégluti difficilement il s'est alors exprimé avec une boule dans la gorge « c'est toi, la fille qu'il a séquestrée » je l'ai regardé et ai fait non de la tête « pourquoi tu nie ? Tu veux le protéger c'est ça ? Mais ce monstre a tout avoué c'est cruel ce qu'il t'a fait enduré et tu ne vas rien dire ? Moi je vais le faire et tu ne m'arrêtera pas » or il n'eut nullement le besoin de faire quoi que ce soit en ce sens, quelques minutes plus tard la police a téléphoné, il ne leur a pas fallut longtemps pour faire le rapprochement, enfin c'est sur que quand on donne le nom et les informations sur sa « victime » comme on dit c'est plus simple pour la localiser, mais c'est ma mère qui a répondu et le choc fut encore pire que pour mon frère. Décidément je n'allais vraiment pas m'en sortir, pendant que Lorenzo rallumait la télé en pleurant devant ma mère « je veux revoir papa dans la télé! Je veux voir papaaaaaaa » je me dépêchais de le prendre dans mes bras, ma mère n'arrivait plus à sortir un seul mot de sa bouche.

A partir de ce jour, nous avons subis énormément de pression, la police ne cessait de m'interroger, nous avons subis des tests ADN qui se sont avérés positif avec l'ADN présent dans la maison au Portugal, évidemment il ne pouvait pas en être autrement, puisque nous y avions vécu. Les interrogatoires duraient des heures, des questions encore et encore j'étais épuisée. L'assistante sociale m'aidait dans mes démarches de réinsertions et médicales. Ce qui m'a le plus dérangé depuis mon retour c'était justement tous ces examens médicaux ou j'étais triturée de partout, des prises de sang, des frottis vaginaux je crois que ça c'était encore pire que tout le reste, la gynécologue n'était pas commode du tout et me prenait pour une débile, elle n'était pas douce du tout si bien que la première fois qu'elle a tenté un toucher vaginal je l'ai poussée violemment et lui ai interdit de m'approcher. Ils en on conclut à un troubles post traumatique pensant que j'avais été abusée. Je ne me considérais pas comme tel, mais si cette folle me touchait a nouveau, aucun doute que là oui c'est exactement ce que j'aurai ressenti, un abus! En parallèle, tout était épluché, mon séjour au Portugal jusqu'à ma disparition, mes achats mes déplacements, plus rien n'avait de secret sauf ce qu'il s'était réellement passé là bas, Cristiano avait beau avoir donné sa version des faits, ça ne décrivait absolument pas l'histoire de nos quatre années de captivité, car je le considérais également comme un captif. Prisonnier de ses choix, de ses peurs et obsessions.

Tout était suivi par les médias, je peinais à dissimuler ma vie privée et surtout protéger mes enfants. Mes parents étaient en permanence derrière moi pour me soutenir, mon frère également. Parfois, il m'arrivait de faire des crises de panique tellement la pression était forte avec tous ces événements, que la soupape finissait par s'envoler en éclat avec des cris et parfois des crises de tétanie, des convulsions. Je gardais trop de choses pour moi, c'est pour cela qu'ils avaient insisté pour que je sois suivie. J'avais accepter au départ, puis je n'étais finalement allé que deux fois. Mais on m'a forcée à y aller plus d'une fois par semaine. Ma mère m'y a accompagné après une violente crise lors d'un repas de famille, tous parlaient, j'avais mal à la tête je détestais les repas de famille et même de voir des gens, je devenais presque agoraphobe. J'évitais les contacts physiques et ne m'approchais que de ma mère, mon père et mes enfants, même mon jeune frère j'avais encore du mal. Mais ce jour là, j'eu l'impression d'imploser au départ, puis je finis par exploser véritablement. Mes mains sur mes tempes je répétais sans arrêt silence, je ne me rendis pas compte que tous s'étaient arrêtés de parler et me regardaient avec étonnement, pendant que je répétais encore et de plus en plus fort de faire silence, laissant échapper quelques larmes de mes yeux. C'est alors que je me suis mise à crier sans raison, j'ai seulement prononcé ce prénom, le sien, je voulais qu'il vienne me sortir de ce cauchemars, mais seule ma maman est venue. Personne ne comprenait pourquoi je l'avais appelé, personne ne pouvait comprendre qu'il était mon ancre, mon port d'attache. J'avais besoin de lui. Ma mère m'a emmené me reposer, nous sommes montées dans ma chambre d'enfance, elle m'a fait assoir sur le lit et est aller fermer les rideaux, ensuite elle a enlevé mes chaussures et m'a allongée dans le lit en reposant sur moi la couverture, c'était doux et paisible, il y avait cette odeur de lessive et de lavande qui me rappelait mon enfance, je me souviens mes premières semaines de captivité je rêvais de ces odeurs provençales surtout lorsque je pleurais, mais j'étais en sécurité ici. Maman s'est allongée près de moi, tout en me serrant dans ses bras, puis elle a caressé mes long cheveux auburn, je murmurais encore « Cristiano... j'ai besoin de lui..» ma mère chuchota doucement que je devais me calmer et me reposer. Nous sommes restées là jusqu'a ce que je m'endorme. J'avais 27 ans et pourtant, j'avais la sensation de devoir réapprendre à vivre. Heureusement que nos parents sont toujours près de nous, quoi qu'il arrive même s'ils ne sont pas d'accord avec nos choix, et j'en sais quelque chose aujourd'hui, ils nous aiment inconditionnellement, même si on ne le voit pas toujours, c'est ce que je m'efforce de prouver chaque jour à mes enfants.

L'ombre de CR7 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant