Ricompensa (Assassin's Creed II)

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Cinzia Lombardi (OC, Cosplay) / Oscar (OC)

Une nouvelle journée commença dans la vie de la Vaurienne de Rome. Elle se leva du tas de foin dans lequel elle avait dormi la nuit dernière. Elle devait s'en aller au plus vite avant que le palefrenier vienne s'occuper de ses chevaux. La vagabonde se rendit compte qu'il restait de la paille dans ses cheveux, elle retirait alors la chaume tandis qu'elle se dirigeait vers une fontaine pour se rafraîchir les idées.

Une fois dans une petite place dont le cœur était une petite fontaine, elle s'asseyait au bord du bassin de cette dernière et trempa ses mains dans l'eau avant de les plaquer sur le visage. Les idées plus claires, elle regarda au loin la forge où elle put observer un petit garçon. A vu d'œil, lui aussi était un pauvre mendiant. Il semblait avoir une dizaine d'année, tout au plus. Elle le voyait rôder autour des clients qui achetaient des équipements. Elle savait qu'il cherchait une opportunité de voler les florins qui passaient sur le comptoir.

 Elle savait qu'il cherchait une opportunité de voler les florins qui passaient sur le comptoir

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Cette fois, il passa à l'action. Et évidemment, pas de la meilleure des manières. Dès le début de sa course, il perdit quelques pièces, alors le client et le forgeron furent vite alertés. 

- Reviens ici maudit voleur ! hurlait le marchant.

En voyant cela, la Vaurienne de Rome se précipita dans la direction qu'avait pris le petit. Après tout, cela restait une occasion d'avoir une petite récompense. Tout était bon à prendre dans la rue, surtout quand la loi du plus fort primait. Ici, à Rome, c'était œil pour œil, dent pour dent.

Elle se fichait de bousculer du monde, de manquer de tomber. Elle voulait récupérer les florins qu'avait volé la petite tête blonde. Elle montait parfois sur les caisses empilées pour éviter au mieux la foule dans sa course. Les chutes n'étaient pas toujours maîtrisées, mais elle continuait toujours de courir. Durant cette poursuite, elle rendit compte que le petit mendiant se dirigeait vers le Mausolée d'Auguste. Elle connaissait bien cette planque, quand elle était plus jeune, il y a à peine quatre ans de cela, elle s'y était réfugiée. 

Elle avait raison, elle vit le garçon entrer dans le bâtiment abandonné. Elle s'arrêta alors pour reprendre son souffle, qui commençait déjà à manquer. Pendant qu'elle calmait sa respiration, elle regardait autour d'elle, pour trouver un moyen d'avoir les florins du forgeron sans violenter le petit. En effet, elle savait qu'elle regretterait son acte si elle le battait alors qu'il essayait de survivre, comme elle.

- Approchez, approchez! Venez acheter mes oranges pour vous rafraîchir les idées! Qui veut des oranges?!

L'annonce du marchand n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. La Vaurienne de Rome eut une idée, mais avant de l'appliquer, elle devait fouiller ses poches.

- Dix florins l'orange, poursuivit le marchand.

Plus elle réfléchissait, plus elle pensait qu'un seul fruit de ces fruits ne suffirait pas. Elle dut alors se mêler à la foule pour voler dans les poches et piquer les bourses mal attachées aux ceintures. Avec l'expérience, la brune avait réussi à se faire discrète. Elle s'isola ensuite pour calculer son butin. Cinquante florins.

- Essere sufficiente, marmonna-t-elle satisfaite.

Elle se dirigea alors vers le marchand qui la reconnut immédiatement. Il la menaça d'appeler les gardes. Il était hors de question pour lui de se faire voler encore.

- Ne t'en fais pas, amico. Cette fois, je suis honnête, dit-elle en montrant une trentaine de florins dans es mains.

- Est-ce qu'on peut vraiment parler d'honnêteté quand l'argent provient de la bourse des autres.

- De l'argent qui serait probablement venu dans tes mains tôt ou tard. 

L'homme soupira. Il savait que la vagabonde avait raison. Il lui donna alors trois oranges tandis qu'elle remit les florins dans son autre main.

- Grazie

- Aller, va-t-en maintenant, vociféra-il.

Le marchand reprit son annonce tandis que la brune s'en alla vers le Mausolée. Elle n'eut pas de difficulté à retrouver la petite tête blonde. Lorsque le très jeune mendiant vit la Vaurienne, il serra ses genoux contre sa poitrine et cacha son visage. Il était apeuré et par conséquent, elle ne s'approchait pas plus de lui. Elle gardait une main dans le dos pour lui cacher les oranges.

- Tout va bien, piccino, rassurait-elle en s'accroupissant. Je m'appelle Cinzia, et toi? demanda-t-elle.

Le petit tourna à peine la tête, montrant alors un œil bleu.

- J'ai quelque chose pour toi, mais il faut d'abord me répondre, négociait-elle.

- Je... je m'appelle... Oscar, répondit-il timidement.

- Contente de te rencontrer Oscar. Regarde ce que j'ai pour toi, dit-elle avant de montrer les trois oranges. Il y en a deux pour toi et une pour moi.

La tête blonde se détendit et laissa tomber ses genoux pour se mettre à quatre pattes et s'approcher de Cinzia. Seulement, d'un geste de la main, elle le stoppa.

- Mais d'abord, je voudrais faire un échange avec toi.

Oscar semblait attentif à ce que voulait la Vaurienne de Rome. Il la regardait dans l'attente de sa demande.

- Tu me donnes les florins que tu as volé, et je te donne deux oranges. 

Le petit garçon hésitait quelques secondes en regardant le sol. Puis il finit par fouiller dans sa poche pour donner l'argent volé à la jeune adulte. Cette dernière lui tendit sa main libre pour recevoir les florins et garda l'autre pleine pour qu'Oscar prenne les deux oranges. C'était un enfant sage, et cela fendait le cœur de la Vaurienne de voir qu'il était à la rue.

- Merci beaucoup, piccino.

Cinzia se releva et se retourna pour rebrousser chemin. Il était temps d'avoir une potentielle récompense, qu'il s'agisse d'argent, de gite pour la nuit, ou de nourriture. Elle quitta le Mausolée et alla voir le forgeron tandis qu'Oscar épluchait et mangeait les quartiers d'oranges.

- Ciao fabbro.

- Qu'est-ce que veux, barbone?!

- Je te ramène les florins que le piccino t'a volé tout à l'heure.

- Voyez-vous ça! La Vaurienne de Rome veut être quelqu'un de bien?

- Pas vraiment, mais si cela vous convient, oui, consentit-elle.

- Je sais que t'es pas honnête. Tu veux une récompense, devina-t-il. Ça se voit.

- Aider les autres, c'est s'aider soi-même, non? rétorqua la brune.

Le forgeron ne put répondre à la parole de la vagabonde. Il admit alors, même si cela faisait mal à son ego, qu'elle avait raison. Et pour cela, il lui demanda ce qu'elle voulait.

- Ton hospitalité pour la nuit, répondit-elle. Dîner compris, pour s'être moqué de ma bonne foi.

- Très bien, accepta le forgeron regrettant amèrement son comportement.

L'affaire était conclu par une poignée de main. Sur ce, la Vaurienne de Rome continua son errance au sein de la ville, savourant la troisième orange. Elle se sentait victorieuse aujourd'hui. Et cette opportunité l'encourageait à continuer à déambuler dans les rues pour en repérer d'autres et ainsi être récompensée. Peut-être qu'avec le temps, elle finirait par être autre chose que la Vaurienne de Rome.

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