Once Upon a December (DC)

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Gotham était vêtue de son manteau d'hiver blanc depuis plusieurs jours. Les températures du mois de Décembre étaient très basses cette année, gardant la neige intacte malgré les pas des piétons sur le trottoir et la chaussée à peine dégagée pour les voitures. Les intempéries de l'hiver empêchaient une circulation normale des véhicules, seuls les plus téméraires osaient conduire. 

Comme tous les soirs, Batman veillait sur la ville depuis la hauteur des buildings et des tours. Quelques flocons commençaient à tomber pendant cette nuit étrangement calme, où mon entendait presque pas la sirène de la GCPD. 

Un peu plus loin du cœur de Gotham, les hurlements se faisaient entendre dans un hangar. Les hommes qui jouaient au poker à l'intérieur n'osaient rien se dire. Il n'y avait que des regards qui s'échangeaient. La tristesse se lisait encore dans les yeux de certains, alors que dans d'autres, on lisait la patience, l'habitude d'entendre cette voix masculine hurler sur quelqu'un. Puis la porte s'ouvrit, faisant alors sursauter le gang. Les membres se tournèrent vers la porte qui s'était brutalemment ouverte sur le Joker tenant la couette de couleur rouge. L'homme aux cheveux verts traînait une femme à la tignasse bicolore. Elle pleurait et hurlait de douleur tandis que celui qui la traînait en grommelant.

C'était toujours la même chose. Certains membre du gang du Joker ne comprenaient toujours pas cette habitude, alors que d'autres avaient fini par s'en moquer. Le Prince du Crime ouvrit la petite porte d'entrée du hangar et balança violemment la femme aux cheveux rouge et noir dehors. Cette dernière s'enfonça dans la neige, ne pouvant pas reprendre son équilibre. Malgré la neige, la chute était brutale et douloureuse. La Clown Princesse du Crime venait d'être jetée pas loin des ordures, telle une moins que rien. La porte se ferma dans un vacarme métallique, indiquant bien que la femme passerait une grosse partie de la nuit dehors.

La pauvre Harley Quinn, tristement célèbre pour son histoire, venait encore de se faire jeter de chez elle. Elle osa à peine se relever, elle pleurait à chaudes larmes. L'effort était pénible, mais elle devait se remettre sur pieds. Une fois debout, malgré les genoux à moitié pliés, elle tint son épaule gauche qui était très douloureuse. Puis elle marcha pour chercher un abri loin de la planque du Joker. Harley ne pouvait pas appeler Ivy, elle n'avait pas son téléphone sur elle, et de toute manière, elle ne voulait pas risquer la vie de sa meilleure amie pour elle. Non, elle préférait errer dehors, dans le froid de décembre. Elle avait seulement ses bras pour garder la chaleur dans ses entrailles bien qu'elle était consciente qu'elle faisait ça vainement.

Elle continua à marcher dans les rues presque désertes de Gotham. Elle ne savait pas où aller, mais elle mettait un pied devant l'autre. Le froid irritait la peau de ses épaules nues, son cou et son visage encore un peu rougis par les larmes. Les traces de ces dernières asséchaient ses pauvres joues dans une douleur piquante. 

La fatigue la gagnait, et la force d'avancer l'abandonna. Elle tomba alors à genoux, les yeux fermés, n'en pouvant plus de cette nuit hivernale. Jamais elle n'avait connu une nuit d'hiver aussi glaçante et rude dans sa vie de criminelle. Elle regrettait son long manteau beige avec de la fourrure synthétique faisant penser à la laine de mouton de l'époque où elle était encore psychiatre. Elle échangerait n'importe quoi pour avoir ce manteau sur ses épaules. Elle voulait encore lutter contre les courants d'airs gelés qui la faisait trembler et claquer des dents ainsi que des genoux malgré les bottes qui lui arrivaient jusqu'aux rotules.

Elle s'assied contre un mur où elle appuya son dos puis elle rapprocha le haut de ses genoux contre sa poitrine. Elle entoura ses jambes avec ses bras et y réfugia son visage. Elle pleurait à nouveau. Elle avait besoin d'aide, mais elle n'avait personne qui pouvait l'aider. Et les habitants de Gotham qui la voyaient se mettaient immédiatement à changer de trottoir. La triste Harley Quinn était seule ce soir, dans les bras glacials de l'hivers et de la solitude. Son amie Ivy habitait encore trop loin pour continuer la route jusque chez elle.

Batman se balança de building en building avec sa bat-griffe. Puis dans son énième envol, le Chevalier Noir de Gotham vit une silhouette dans bas de l'immeuble d'en face. Il changea alors de direction. La trajectoire de la chauve-souris dessina un arc-de-cercle dans le ciel aussi noir que la cape du Justicier. Ce dernier atterrit devant la forme humaine qu'il avait aperçu plus haut. Il reconnut les vêtements en similicuir de couleur rouge et noir.

- Oh non, murmura Batman.

Il n'y avait pas de temps à perdre. Sans tarder, le Némésis du Joker tapota sur son avant-bras pour appeler la Batmobile. Puis il prit la température du corps en demandant à la technologie sur son bras un scan. L'écran afficha une température corporelle de 32,2°C qui était la température limite avant l'hypothermie modérée. Après ça, il appela Alfred. Le gadget projeta un écran en hologramme, montrant le visage du majordome de Bruce Wayne. Il lui expliqua la situation et lui demanda de préparer le matériel nécessaire.

- Bien, monsieur.

La voiture de la chauve-souris arriva enfin. Elle s'arrêta et s'ouvrit en coulissant vers l'arrière. Le héros de Gotham prit le corps inerte de Harley dans ses bras, une main entre les omoplates et l'autre derrière les genoux. Il déposa la femme colorée de rouge et de noir et d'une pâleur étrange sur le siège passager du véhicule. Batman prit place et la voiture noire se ferma. Sur la route, Batman augmenta progressivement le chauffage.

Une fois à la Batcave, le Justicier coupa le moteur de son véhicule et en sortit. Il prit dans ses bras l'ancienne psychiatre. Il la posa sur la table chirurgicale et scanna sa température. Elle était maintenant à 33°C. La victime du froid se réchauffait très lentement mais sûrement. Il fallait être prudent pour que la température du corps soit à 37°C. Batman retira son masque, navrée par ce qu'il avait vu quand il avait découvert le corps d'Harley.

- Reposez-vous quelques minutes, maître Bruce, suggéra le majordome. Je m'occupe d'elle.

Batman obéit sans broncher. Voir cette pauvre femme dans cet état le chamboulait, bien plus qu'il ne le montrait. Il regardait alors Alfred s'occuper de la complice du Joker, la couvrant d'une couverture chauffante.

- C'est une chance que vous l'ayez trouver, estimait-il pour consoler celui qu'il avait élevé comme un fils. Ça aurait pu être pire.

Bruce, encore dans son costume de héros, soupira et se frotta les yeux, fatigué de sa patrouille mais aussi de cet hiver rude. Chaque nuit était épouvantable malgré sa combinaison chauffante.

- Sa température augmente très lentement, avoua l'héritier de la famille Wayne sur un ton inquiet.

- Laissez-lui le temps de s'adapter une chaleur plus humaine que le Joker lui-même.

Imaginary [OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant