Slash Friends - Génération

25 | Madame Siffle le Reim (🔊)

- Il y a plusieurs années, avant que l'on quitte l'île pour fuir cette sorcière, j'allais à l'école comme n'importe quel enfant de six ans. C'était la rentrée des classes. J'étais un peu stressée et mes pouvoirs se manifestaient un peu trop.
Ma mère essayait de me calmer puis Lyka est restée avec moi toute la journée. Elle prenait ma main et ne la lâchait pas. À chaque fois qu'un professeur nous demandait de nous séparer, ma cousine s'affirmait et leur disait clairement qu'elle ne me lâcherait pas temps que je n'irai pas mieux.
À un moment de la journée, nous allions simplement apprendre à lire avec notre maîtresse d'école. Nous avions un petit livre qui racontait l'histoire d'une petite-fille qui était en sucre. Je me souviens encore de quelques syllabes, lettres et sons qui étaient en couleur pour nous aider à lire correctement.
Notre professeur, Madame Siffle le Reim, demandait à chacun des élèves de lire. Lorsque c'était à mon tour, je n'ai pas réussi à sortir un son de ma bouche. J'étais paniquée. Paniquée de me montrer aux autres, je voulais rester cacher.
Madame Siffle le Reim me demandait de lire mais je ne bougeais pas. Aucun son ne sortait. La professeur s'énervait un peu mais, au fond de moi, ça sonnait comme les grondement d'un volcan. Je voulais qu'elle se taise et qu'elle m'épargne. Je n'avais qu'une seule envie, c'était celle de partir en courant mais ce n'était pas possible. Je n'y arrivais pas.
Au dernier son qu'elle a osé produire, je me suis mise pleurer. Mais en même temps, le sol s'est mit à trembler. Les tables on bougé pour ensuite s'élever. Les livres de la petite-fille en sucre se sont envolés. Tout ce qu'il y avait dans cette salle se balançait à droite, puis à gauche à une vitesse folle. L'atmosphère est devenu orangée et tendue. Je me suis fait peur ce jour là.
Je me souviens encore du visage paniqué de chaque élève, cachés sous les tables volante. La terreur de ma cousine m'a refroidi ce jour là. Je souhaitai juste faire disparaître mes pouvoirs pour éviter de semer la terreur.
Pendant la récréation, Lyka me tenait la main, encore. Puis je vis une ombre s'approcher, celle d'un jeune garçon. Peut-être un an de plus que nous, il avait redoublé. Je me souviens l'avoir vu dans notre classe, les mains sur le dessus de son crâne pour éviter le choc des objets qui volaient dans cette drôle d'air orangée. Il se présenta à moi. Une voix drôlement douce. Des mots soigneusement choisis. Il sentait que j'étais effrayée du haut de mes petites six années de vie.
Après ça, il m'a dit qu'il pouvait m'aider. Il savait que je ne voulais plus de cet espèce de don de Dieu. Je ne voulais plus être chevalier des cieux. J'avais juste peur de moi-même.
Il m'avait promis que ça irait. Après ce drôle de rituel, tout irait mieux, je n'aurais plus rien.
Alors pour ça, un mardi soir, le jeune garcon me donna rendez-vous sur le pic d'une colline. L'herbe était si belle. Verdoyante. Le Soleil allait se coucher et déposait un voile de couleur sur nous. Je ne savais pas ce qu'il se passait. Mais nous étions debout, les yeux dans les yeux avec ces drôles de couleurs rêveuses. Il m'avait même demandé l'autorisation de prendre mes deux mains dans les siennes pour réaliser le rituel et alors activer une connexion entre nous. L'énergie devait passer, c'est ce qu'il disait.
La brise faisait virevolter les quelques mèches blondes qui n'étaient pas maintenues par le peu de gèle qu'il avait appliqué sur ses cheveux. Je me plongeait longuement dans ses magnifiques yeux bleu. Je m'y noyais déjà. Je crois que... j'étais tombée amoureuse.
Le jeune garçon réalisa le rituel. La dernière étape devait être un contact. Plus que se tenir les mains selon lui. J'avais peur. J'ai alors fermé mes yeux d'enfant puis, j'ai sentie quelque chose toucher mes lèvres. Ça m'a surprise alors, j'ai ouvert les yeux et... c'était lui. Je sentais en ce garçon tellement de chose unique. Lui, m'avait repérée. J'étais heureuse mais, la seconde d'après, après avoir ressentie tant de choses, il y eut une forte lumière. J'ai alors fermé les yeux pour essayer de voir ce que c'était mais... mon cœur se brisa. J'aurais préféré ne jamais avoir ouvert les yeux ou, ne jamais être venu à ce rendez-vous ou, ne jamais avoir accepté l'aide de ce garçon incroyable ou, simplement avoir fait l'effort de lire. Mais je ne devais pas me projeter dans le passer parce qu'il fallait juste vivre dans le présent pour réparer ce qu'il s'était passé. Le garçon qui était en fasse de moi n'était plus un garçon. C'etait une chouette. Une chouette d'Athéna. Mon cœur s'est accéléré, l'herbe s'est mise à gesticuler et a devenir orange. J'ai alors pleuré. Je me suis rapprochée pour porter le petit oiseau dans mes mains. Je l'ai ensuite emmené chez Myuku qui en a bien prit soin. -

Moi - Morgana, on est désolés. -

Elle baissa la tête.

Moi - Fos ? Tu as quel âge ? -

Fos - J'ai 18 ans. -