3 - Dummerchen

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Alentours de Reims, lundi 17 juin 1940, 22h30.

Mon père a accepté de me laisser partir à cette heure ci, avec un allemand, pour aller récupérer ce roman, évidement, vous auriez vu la façon dont Engel a demandé l'autorisation de me prendre avec lui, n'importe qui aurait accepté, il a commencé à parler comme un politicien, avec des arguments, une conclusion, les horaires et autres choses inutiles selon moi.

Je ne voyais pas le danger jusqu'à ce que je me demande pourquoi il a voulu s'y rendre aussi tard. Il est rentré effectivement à 22h00 avec Karl mais ce dernier m'a dit qu'ils étaient dans un bar avec d'autres officiers, néanmoins, je suis tout de même partie avec lui, juste pour ce roman, qui compte beaucoup pour moi.

-Nous sommes arrivés. Dit-il en coupant le contact avant de sortir du véhicule, je frissonne et sors à mon tour, l'humidité de la forêt est bien présente, tout comme la nuit, c'est dingue comme cet endroit perd son charme, sa chaleur, son hospitalité la nuit, surtout depuis que je sais qu'il y a eu des morts ici, les forêts sont vraiment effrayantes dès le soleil couché mais celle ci ! C'est pire...

À contre coeur, je me rapproche de Engel pour me coller à son bras, sans pour autant le prendre dans mes mains, qui tient une lampe torche ainsi qu'une arme à feu, attendez, une arme à feu ?!

-Pourquoi avez vous ce revolver...

-Au cas où. Répond-t-il simplement et froidement, au cas où quoi ? Au cas où on se fait attaquer par quelqu'un ? Par un animal ? Ou c'est peut être pour moi !

Je m'arrête net et recule cette fois, il le remarque quelques secondes après et se retourne vers moi pour me pointer la lumière dans la figure, je positionne mes mains devant pour ne pas être éblouie, la peur au ventre, je tombe en arrière en trébuchant sur une branche tandis qu'il se rapproche de moi.

-Qu'est ce que tu fiches ! Lèves toi ! Me sermone l'allemand, dans ses murmures son accent ressort encore plus, tout comme mes frissons...

-Je.. ne vous approchez pas de moi ! Cris-je en attrapant la première chose qui me passe sous la main, c'est à dire une branche, comme arme de défense, je fais pitiée. Peut être m'a-t-il emmené ici, dans le noir, à l'abri des regards indiscret, pour m'éliminer ?

-Dummerchen ! Tu crois que je vais te tirer dessus ! Je ne suis pas un monstre. Grogne-t-il en m'arrachant violemment le bâton pour me le relancer à la figure, il atterrit droit dans mon oeil et je pousse un cri strident, en plus de la lumière.

-La discrétion tu connais ! Dummerchen ! Se plaint-il en me relevant d'un coup sec, mon oeil blessé se met à pleurer en cause de la douleur, je n'arrive plus à l'ouvrir, je pose ma main dessus et me tient à lui.

-Mon livre. Couine-je tout bas pour ne pas qu'il me fasse du mal une seconde fois, je l'entends râler et il attrape mon bras pour que je marche à son allure.

Au bout d'un moment, on arrive à cet arbre ci et je trouve mon ouvrage ouvert, je le prends immédiatement dans ma main libre et le sers contre moi, l'allemand ne dit rien et on rebrousse chemin, on a du mal à retrouvé la voiture mais on y arrive au bout d'une quinzaine de minutes, je monte à l'intérieur, toujours une main posée sur l'oeil douloureux qui pleure encore.

Avant de démarrer, Engel soupir en posant la lampe entre lui et moi. Il capture ma main dans la sienne pour me la retirer et la poser sur mes genoux.

-Fais moi voir ça, fraülein. Chuchote pour une fois calmement et paisiblement le général Rintenlberg, il paraît concentré sur ma blessure, il caresse doucement mon oeil et je grimace.

Romance ou violence ? [Nv T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant