L'hôtel du Lion d'Or : La Kommandantur, samedi 20 juillet 1940, 13h50.Rapidement, je dépose les dossiers sur le bureau de l'accueil avant de retourner à l'infirmerie, je jette un coup d'oeil à l'horloge et me pince les lèvres. Gerda m'attends au fond de la salle, je la rejoins très rapidement, elle est devant la machine à café, et glisse lentement une petite tasse de ce liquide et chuchote :
-Les effets ne durent que quinze minutes. Ensuite, elle part en direction d'un patient qui l'a appelé. En me concentrant sur ma main, j'arrive à ne pas la faire trembler, fort heureusement.
Je prends la tasse de café entre mes doigts frêlent et je bois le contenu de la tasse en quatre gorgé. Assez tiède, très subtilement sucrée, ce que l'infirmière a ajouté comme produit est imperceptible à la couleur noir du café et même au goût qui reste le même. J'espère qu'elle en a mit suffisamment pour que ça fasse effet.
Je pose la tasse puis avance vers le bureau dans le coin appartenant au médecin, je prends le second dossier et pars en direction de l'accueil. Soudainement, je sens quelque chose de désagréable au niveau de ma tête, une gêne qui se propage rapidement dans tout mon corps. Ma vue est floue, ma bouche pateuse et mon corps lourd.
-Pouvez-vous.. appeler le général.. Rintenlberg.. En voyant ma tenue d'infirmière et mon état quelque peu cadavérique, elle décroche le téléphone pour composer des chiffres sur la roulette. Elle est très vite en communication avec l'allemand.
-Votre nom ?
-Mademoiselle.. Dumont. Rose Dumont, c'est une urgence. Murmure-je en me tenant la tête, je manque de trébucher ce qui attire l'attention de tout le monde se trouvant à l'accueil.
Autour de moi, j'observe la vision trouble des hommes s'affoler, mon dossier m'échappe et je le laisse tomber, je recule doucement mais je rencontre quelque chose de dur qui m'empêche de tomber. Ce sont des mains, je me retourne sans trop y parvenir. Ça doit être un soldat germanique.
-Que c'est-il passé ! Est la seule chose que j'ai réussi à entendre, c'est lui.
Le général Rintenlberg me soutient avec, ses bras ou ses mains je ne sauraient dire. Les officiers autourent de moi ont triplé en voyant que c'est le général qui est face à moi. Je ne peux rien entendre ou voir de plus car mes sens sont comme éteints. Ils ne fonctionnent plus. Seule l'odorat est encore fonctionnel, car l'agréable parfum du nazi entre dans mes narines et je ferme les yeux.
Henri c'est à toi de jouer, tu as quinze minutes.
Mon corps étant lourd et mes pensées embrumées, j'ai l'impression que mon malaise a duré des heures, lorsque je reprends mes esprit, je suis allongé sur, trois chaises alignées, avec l'homme inquiet au dessus de moi ainsi que Gerda qui fait mine d'être affolée, elle me sourit en voyant que j'ouvre les yeux convenablements.
-Tu as frôlé la perte de connaissance, sûrement dû à la fatigue. Tu te sens mieux maintenant ? Je me redresse en position assise et pose ma main sur mon front pour me le masser quelques secondes.
Tout le monde me regarde.
-Oui merci, j'ai été dans cette état combien de temps ? Je fronce les sourcils tandis que l'infirmière m'aide à me relever.
-Dix-sept minutes. Précise le général toujours en me fixant de manière insistance, a-t-il eu peur pour moi ?
-Oh, je vois. Je pense que je vais rentrer.
-Oui, tu n'as qu'à rentrer avec Karl, il doit passer récupérer quelque chose.
-D'accord, on se voit ce soir général. Chuchote-je discrètement avant de me diriger vers la sortie à l'aide de Gerda, qui me tend mon sac, je la remercie puis je monte dans l'automobile où je peux voir le chauffeur du major.
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Romance ou violence ? [Nv T1]
Historical FictionLes allemands sont arrivés le mardi 11 juin 1940 dans ma ville : Reims. Accompagné des réquisitions, des restrictions, de la violence sur civils. Beaucoup de personnes les voient comme des monstres sanguinaires, personnellement, mon avis est assez...