33 - Krankenstation

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Maison des Dumont, lundi 15 juillet 1940, 18h00.

La première chose que je fais en rentrant chez moi, est de filer sous la douche - une seconde fois dans la journée - pour pouvoir me détendre enfin. J'ai travaillé toute l'après-midi dans cette infirmerie de malheur, mis à part Gerda qui m'a guidé, tout le reste était une catastrophe. Entre les remarques désagréables du docteur, les regards méfiant des surveillants germaniques qui pensaient que j'allais empoisonner l'un de leurs semblables et, ce patient qui a tenté de me draguer sans savoir parler correctement français, je peux dire que oui, ma journée était horrible.

Pourtant, j'adore pratiquer ce métier, sauver et des gens qui en ont besoin me fait plaisir et c'est ce que je sais faire de mieux. Surtout lorsque je travail avec le docteur Bernart par exemple, et sur des patients français qui me respectent dans mon travail. Alors que les allemands eux, font tout le contraire, à croire que je ne suis qu'une distraction qui doit me taire et obéir à chacun de leur désir.

C'est exactement ce que je fais, mais avec le général Rintenlberg. Et je prends étrangement la chose plutôt bien avec lui.

Lorsque je sors de la douche, je vais à la cuisine pour commencer à faire le repas, j'ai même eu le temps de cuisiner une tarte à la pomme. Pendant ce temps, j'ai également eu quelques vertiges, j'ai pu remarquer que ma boîte de médicaments était presque vide. Adeline est rentrée en même temps que les deux amis, mon père lui, n'est rentré qu'une fois le repas servit.

-J'ai passé la journée à soigner des gens, le matin avec Daniel et l'après-midi à la Kommandantur. Sous le conseil du général, j'ai déposé mon inscription en tant qu'infirmière volontaire. Explique-je à mon père lorsqu'il me pose la question.

-Ah oui ? Ça c'est bien passé ?

-Assez oui. Je mens en callant mes yeux quelques secondes à ceux du général.

-Tu es assez grande pour prendre tes propres décisions Rose, et j'aimerai te demander si ces derniers temps, tu étais proche de Paul Bernart ? Ce garçon est très polit et respectable, nous connaissons sa famille depuis bien des années. Je me crispe, c'est justement le sujet qu'il ne fallait pas aborder en sa présence.

Je n'ai aucune envie de subir sa mauvaise humeur ce soir, je suis beaucoup trop fatiguée pour être punie ou même encore pour faire l'amour durant une bonne partie de la nuit avec lui. Lentement, je pose mon verre d'eau et souris à mon paternel qui attend une réponse positive.

-Oui, c'est un très bon ami papa. Voyant que je ne veux pas insister plus que ça, il change de sujet et s'adresse aux allemands au sujet de Pétain, le maréchal qui fait déjà des siennes avec le pouvoir qu'on lui a confié.

Une fois que ma soeur et moi avons finit de tout nettoyer et ranger, je monte silencieusement dans ma chambre pour me changer et enfiler ma chemise très confortable. Je défais également mon chignon et déporte mon regard sur mes draps tout propre, je les ai changé avant d'aller à la Kommandantur en vitesse, ayant eu trop peur que mon père rentre pour midi et découvre par hasard la tâche de sang sur mon lit.

Je prends un ouvrage au hasard et m'allonge à plat ventre sur mon lit pour lire paisiblement. J'aimerai me m'asseoir sur un ballot de paille ou dans l'herbe, cependant mon postérieur m'élance vivement à chaque fois que je suis assise. Me rappellant ainsi à chaque fois, cette nuit passé en sa compagnie.

Il fait presque nuit lorsque je referme mon livre en entandant le verrou de ma porte se fermer, il est là. Ses humeurs de la journée vont se répertorier maintenant, sur l'attitude qu'il va avoir envers moi. Je sens mon lit s'affaisser à mes côtés et la main nue du général glissé le long de mon mollet, puis de ma cuisse pour finir sur ma fesse droite, je grimace doublement et espère que je ne vais pas subir son courroux ce soir.

Romance ou violence ? [Nv T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant