22 - Rejoindre les résistants ?

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Maison des Dumont, dimanche 07 juillet 1940, 07h00.

Un chatouillement au niveau de ma joue me fait sortir de mon sommeil profond, ses doigts tracent ensuite le contour de ma mâchoire pour remonter vers mes cheveux décoiffés. Mes cils papillonent doucement jusqu'à ce que mes pupilles s'habituent à la lumière du jour.

J'ai probablement du oublier de fermer mes volets hier.

Hier.

Mes paupières s'ouvrent subitement pour y découvrir le général Rintenlberg, dans mon lit, je repose à moitié sur son torse, nu. Nos regards se croisent et je ne tente même pas de déchiffrer ce qu'il ressent car je m'éloigne vivement en poussant un petit cri de surprise.

-Seigneur ! Que faites vous ici ? Je retire le drap de mes épaules et pose mon derrière sur mes talons.

-Bonjour à toi aussi, soupir-t-il en croisant ses bras derrière sa nuque, dois-je te rappeler que je t'ai sauvé la vie et, que tu as accepté de te laisser faire indéfiniment ?

Ma bouche s'entrouve d'étonnement et je secoue légèrement ma tête de droite à gauche, alors que je reprends peu à peu mes esprits, les souvenirs de la veille remontent alors. L'annonce de l'allemand en public, la balade dans les bois, la 'nouvelle' proposition de cet homme que j'ai finalement accepté, les hommes qui nous ont attaqué. J'ai failli mourir.

Et il m'a sauvé, réconforté, surveillé.

-Je.. oui je me souviens maintenant. Merci beaucoup ! Le remercie-je en plongeant mes yeux dans les siens si clairs et pourtant si peu expressif.

-Je n'aurai pas accepté ta mort Rose, tu comprends, tu es à moi. Annonce le général en prenant ma main pour me tirer sur son torse, je me laisse alors faire, appréciant son étonnante douceur.

-Oui, je le sais. Murmure-je timidement.

Le nazi change de position, de façon à ce que maintenant, ça soit lui qui soit au dessus, et moi en dessous, si petite, si fragile. Il me caresse délicatement la joue avant de s'effondrer sur mes lèvres. Baiser que j'accepte tant il est doux et agréable.

-Je dois aller me préparer, j'ai pas mal d'affaires à régler aujourd'hui. Il coupe notre baiser pour m'annoncer ça, je retiens un petit soupir pour ne pas le vexer, ses 'affaires' concerne sûrement des Rémois à fusiller ou à enfermer. Ou encore l'affaire des résistants ou celle des aviateurs.

-Oui. Moi je vais aller chez Romain pour.. ne me regardez pas comme ça ! C'est pour voir son père, le docteur Bernart. Il a peut être besoin de mon aide pour soigner ses patients.

-J'espère bien que c'est pour aller voir le docteur et pas ce.. Attends une minute, tu es infirmière ? Demande-t-il en s'habillant convenablement, je me lève à mon tour pour enfiler rapidement un sous-vêtement de bas ainsi qu'un short en tissu blanc taille haute, c'est l'une des nouvelles modes provenant de la capitale - Paris.

-Oui, enfin j'aide les médecins de cette ville, pourquoi ? Dos à lui - je préfère - j'enlève ma chemise de nuit pour mettre une jolie camisole rose pâle qui s'accouple parfaitement avec mon short large.

-C'est intéressant, tu pourrais venir aider à l'infirmerie allemande. Ma brosse à cheveux en main, je me tourne vers lui, les yeux grand ouverts, surprise par ce qu'il vient de dire.

-Je n'en ai pas vraiment envie général, je suis très bien à ma place, c'est à dire avec les médecins français.

-Il y a des médecins et des infirmières français à l'infirmerie allemande. Est-ce le fait de soigner des allemands qui te dérangerais ? Siffle le général Rintenlberg en me regardant méchamment.

Romance ou violence ? [Nv T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant