39 - La fiancée du général..

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Maison des Dumont, samedi 03 août 1940, 10h00.

En me levant ce matin, j'ai été très agitée et perdue. Je ne savais - et sais toujours pas - quoi penser. Entre les excuses du général, le cauchemar dans lequel est enfermé Rebecca et la dite grossesse de ma soeur, je suis complètement angoissée. J'ai passé ma matiné à réfléchir. Je ne peux pas attendre trop longtemps, il faut que j'en ai le coeur net, alors je décide de me rendre à la Kommandantur directement pour aller demander au major Boehmitz. Si c'est le père, il doit être au courant, du moins je l'espère.

C'est à pied et la boule au ventre que je me rends dans cet établissement.

Je demande alors à un homme - pour une fois - qui se trouve à l'accueil si le major Karl se trouve dans son bureau ou non. Bien évidement, la chance étant toujours en ma faveur - ironie, il n'en sait rien. Je soupire et me retourne nettement, et mon regard s'illumine. Malgré le fait que nous nous évitons, il doit forcément savoir où se trouve son meilleur ami. Gênée, je m'avance vers lui pour tapoter son bras timidement, le général donne sa paperasse à un officier qui part immédiatement avant de se retourner vers moi.

En me voyant, il se fige.

-Je suis occupée Rose, repasse plus tard. Ordonne-t-il sèchement avant de tourner les talons pour se diriger vers les escaliers centraux, je le rattrape à toute vitesse.

-Général c'est urgent, cela concerne votre ami Karl.

-Je ne sais pas où il est, et je n'ai pas le temps de commencer à le chercher maintenant. Poursuit l'allemand sans s'arrêter, prise d'un élan de rage, je m'arrête et hurle :

-Il a mit enceinte ma soeur ! Adeline est enceinte Karl bon dieu !

Soudainement, je me rends compte de mon erreur lorsque tous les hommes présents dans cette salle, y comprit Engel, s'arrêtent pour me fixer. Un silence pesant s'installe tandis que mon visage pâlit et que mes mains deviennent moites. Le général Rintenlberg se tourne lentement vers moi, les yeux écarquillés - sûrement dû au choc de mon annonce. Surprise, moi aussi, je recule de quelques pas en observant les gens autour de moi qui m'épient silencieusement.

Qu'ai-je donc fait ?

-Dans mon bureau, immédiatement. Siffle le nazi en reprenant sa marche, je suis alors ses pas embrassée, la tête basse.

Une fois dans son bureau, il claque brutalement la porte tandis que je m'éloigne instinctivement de cet homme homme au tempérament changeant.

-Qui donc a osé dire une chose pareille ?

-Personne.. Enfin je pense qu'elle est enceinte, et donc il serait logique que ça soit Karl étant donné leur proximité ces derniers tem..

-Tu penses ? Il serait logique ? Rose enfin ! Tu viens de lancer une rumeur très grave au sujet de mon ami alors que c'est totalement faux ! Karl n'a jamais engrossé ta soeur voyons. Me coupe l'allemand en passant nerveusement sa main dans chevelure blonde tout en me regardant de manière insistante. Je me mords la lèvre.

-Êtes-vous en sûr général ?

-Bien-sûr que oui ! Hurle-t-il méchamment, je sursaute et pose une main sur mon ventre par réflexe.

-C'est juste que, par déduction cela aurait été juste. C'est, je me prends la tête dans mes mains en soupirant bruyamment, vous me perturber, depuis que vous êtes entré dans ma vie je ne sais plus penser correctement.

-Tu me perturbes tout autant fraülein, mais si mon travail devait être altéré par mes pensées le Führer m'aurait déjà éliminé des rangs de la Wehrmacht.

Romance ou violence ? [Nv T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant