Epidode 20

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Lucius gloussa contre la nuque de son amour faisant par la même violemment frissonner ce dernier. Il remonta doucement ses lèvres jusqu'à celles de Severus qu'il entreprit de caresser légèrement. Ses lèvres effleuraient celle de son vis-à-vis telle une plume à la douceur de soie. Il retraça délicatement, de sa langue, le pourtour des lèvres du brun qui gémissait doucement contre sa bouche. Lucius aimait par-dessus tout faire durer au maximum le plaisir, attiser le désir pour qu'il consume le corps tel un feu ardent et meurtrier, impossible à arrêter. Il introduisit lentement sa langue dans la bouche de son amour pour caresser tendrement et amoureusement celle du brun qui crispa quelque peu ses mains dans la longue chevelure blonde de l'aristocrate. Il aimait plus que tout se repaître du goût divin de l'homme que son cœur avait choisit. Lucius rompit le baiser, sans pour autant détacher ses lèvres de celles de Severus, pour murmurer d'une voix suave et taquine, faisant frissonner son récepteur.

Lucius : Au vue de l'ardeur que tu as mis à me faire l'amour, je suppose que tu la vus à moitié nu.

Severus sourit doucement. En effet, l'on pouvait voir cela comme ça. Lucius se remit à embrasser cette bouche aux lèvres fines d'une douceur inégalée, légèrement rougie de leur précédent échange, qui l'appelait de tous ses vœux. Il aimait tellement embrasser son Severus, il redécouvrait avec ravissement tout les détails de ses lèvres, la langueur et la docilité affriolante de sa langue et le goût continuel de Whisky était une drogue dont il ne se passerait jamais. Il serra fortement son compagnon dans ses bras avant de redescendre doucement s'occuper de ce cou qu'il vénérait car il savait que c'était une des trois zones les plus sensibles du corps de son apollon. Ce dernier, d'ailleurs, réfléchissait avec difficulté à ce qu'il pourrait dire à son amour. Il était fatigué de ce jeu du « Je t'aime, mais je ne veux pas te le dire car c'est faire preuve de faiblesse ». Jamais Lucius ne lui avait dit ce qu'il ressentait réellement pour lui. Bien sûr, il était tendre, doux et passionné et ses gestes parlaient pour lui, mais Severus voulait plus, beaucoup plus. C'est pourquoi il murmura à l'oreille de son amant d'une voix tremblante de désir.

Severus : Je lui ai fait l'amour.

Lucius s'interrompit net et se redressa lentement pour voir le visage rougit de son amour. Il était magnifique ainsi, les yeux mi-clos de plaisir, la respiration saccadée, la bouche gonflée par ses baisers et cette belle marque violacée qui commençait doucement à apparaître sur son cou si pâle. Oui, il le trouvait magnifique mais il ressentit une grande douleur au niveau de son cœur quand son amour lui avait dit, d'une voix rauque et tremblante, avoir couché avec un autre. Il sentit une sourde douleur à l'idée que quelqu'un d'autre que lui ait pu le voir ainsi alangui avec ce visage reflétant le plaisir. Severus observait intensément le visage, d'ordinaire pâle de son amant, pâlir d'avantage si cela était humainement possible. Il le vit trembler sous la colère avant qu'il ne hurle d'une voix choquée.

Lucius : QUOI !?

Lucius se releva d'un bond et s'éloigna du corps alangui de l'homme qu'il aimait. Il l'avait trahi. Il l'avait trompé. Son visage exprimait une déchirante expression de douleur et de tristesse mêlée. Il voulait aussi coucher avec Potter, tout comme Severus, mais jamais il ne l'aurait touché si son amour n'était pas avec lui pour partager cet instant qu'il imaginait parfait. Severus l'avait trahi, il l'avait trompé et Lucius avait peur. Il avait peur que le brun ne se rende compte qu'en définitif, il voulait rester avec Potter et qu'il ne l'abandonne. Si son amour faisait cela, Lucius savait qu'il ne s'en remettrait pas. Le Maître des Potions faisait partie intégrante de sa vie, de son corps, de son cœur. Il laissa la colère l'envahir pour ne pas se ridiculiser devant cet homme qu'il pensait connaître pas cœur. Severus pour sa part, observait le visage ravagé par la tristesse, avec un pincement terrible au cœur. Il s'en voulait de lui faire subir cela, mais il voulait savoir. Cette situation durait depuis trop longtemps et à présent ils n'étaient plus deux jeunes hommes insouciants, possédant la vie devant eux. Aujourd'hui, ils étaient deux hommes d'âge mûr et Severus voulait que leur relation soit concrète et non plus une simple histoire de fesses, si cela l'avait jamais été pour lui. Il soutenait, avec difficulté, le regard de Lucius qui se mit à parler avec ferveur.

Lucius : Comment as-tu pu me faire cela et sans me prévenir qui plus est. N'as-tu aucune considération pour notre relation pour me tromper avec le premier venu ?!

Le sang de Severus ne fit qu'un tour à cette réplique. Il se redressa de toute sa hauteur et cracha avec véhémence.

Severus : C'est toi, il me semble, qui m'as dit, et je te cite, "pas de sentiment" ! Alors je te prierai de ne pas ma faire de scènes après ! Il n'y a pas d'attache entre toi et moi, tu me l'as fait suffisamment comprendre à l'époque ! Ce n'est que du sexe !

Le cœur de Lucius sombra à cette tirade, jetée d'une voix cinglante par l'homme qu'il aimait de tout son être. Il ferma douloureusement les yeux, ne se rappelant que trop bien le jour ou il avait instauré cette règle stupide entre lui et le jeune homme. Il avait dix-sept ans et Severus venait tout juste d'avoir quinze ans, c'était durant un soir d'hiver, le Seigneur des Ténèbres lui avait ordonné de convaincre le jeune prodige dans la confection des potions de rejoindre ses rangs et lui, comme le fidèle Mangemort qu'il était, avait convoqué le jeune homme dans une salle de classe vide, tard dans la nuit. Il avait déjà vu le plus jeune dans les couloirs et dans leur salle commune, mais ce soir là, il y avait cette petite lueur de peur et de défis qui brillait dans ses grands yeux noirs, une chose qu'il n'avait jamais vus dans le regard habituellement simplement haineux et indifférent du brun. Et il l'avait désiré, il avait voulu le prendre sur le bureau professoral, une pulsion subite. Pourtant, Severus Snape n'était pas ce que l'on appelait communément un canon, mais il avait un charme discret qui plaisait énormément au jeune Malfoy, alors il l'avait séduit en lui promettant puissance, richesse et vengeance. Deux mois plus tard, il avait la marque des Ténèbres sur le bras droit et trois jours après, il avait perdu sa virginité dans ses bras. Lucius se rappellerait à tout jamais de cette fabuleuse nuit qu'ils avaient passé ensemble. Cela avait été la première fois qu'il avait était doux avec un de ses amants. C'était la première fois qu'il faisait l'amour à quelqu'un. Il se souvenait avoir bougé avec délectation dans cette antre si chaude et vierge, il entendait encore les cris de plaisir de son amant, il revoyait son corps se tordre et se frotter contre le sien. Mais le moment le plus fort pour lui, était quand il avait joui au plus profond de Severus, ses yeux accrochés aux siens, il s'était perdu cette nuit là. Il était tombé amoureux. Lui, un Serpentard, un sang pur, amoureux d'un sang-mêlé qui plus est d'un homme. Par peur de ses sentiments, que sa famille lui avait appris à détester, il avait passé un accord avec Severus, ils couchaient ensemble quand ils le voulaient, mais ils ne devaient rien ressentir d'autre que du désir et du plaisir. Certes, même à l'époque, cette clause n'avait aucun intérêt car lui-même était déjà sous le charme mais Severus avait accepté et ils avaient refait l'amour encore, encore et encore. C'était il y a vingt-trois ans, et jamais ses sentiments, qu'il pensait pouvoir étouffer, ne s'étaient envolés. Il l'aimait toujours comme au premier jour seulement, il ignorait si Severus ressentait la même chose que lui et il avait peur, peur de se faire rejeter.

Severus sentait son cœur se serrer douloureusement à la vue de l'attitude soumise et triste de son amour. Il l'aimait depuis la première nuit qu'ils avaient passé ensemble, il s'était enfin senti aimé, possédé entièrement par le plus bel homme qu'il n'avait jamais vu. Il n'avait d'ailleurs jamais compris pourquoi Lucius l'avait choisi lui, comme amant, plutôt qu'un autre au physique moins ingrat. Il se souvenait que lors de la jouissance, il avait fixé les yeux orageux du blond, des yeux obscurcis par le plaisir et la passion. Il était tombé amoureux de lui ce soir là. Avec un simple regard, son cœur avait cessé de battre pour lui seul, il l'aimait comme jamais il n'avait pensé pouvoir aimer un jour puis, Lucius lui avait imposé une clause. Ils couchaient ensemble, mais sans sentiment quelconque et il avait accepté même s'il savait qu'il allait souffrir, il avait accepté car il était fou amoureux du blond et qu'il ne voulait pas le perdre alors il s'était tût. Mais même durant les quatorze ans de la disparition du Seigneur des ténèbres, Severus aurait pensé que Lucius lui aurait avoué ressentir certaines choses pour lui mais rien. Peut être était-ce simplement dû au fait qu'ils étaient deux Serpentards qui ne comprenaient rien aux sentiments amoureux. Il l'ignorait. Malgré cela, il sentait que Lucius l'aimait. Seulement, il voulait qu'il lui dise, il en avait marre d'avoir constamment peur de se voir rejeter à tout moment car son amour aurait trouvé un autre amant plus beau. Il avait peur, peur de se faire rejeter.

harry potter et son amour pour ses Professeur serpentard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant