Chapitre 1.2

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Même si j'aurais vraiment aimé rester avec Gwen pour le reste de l'après-midi, j'ai décidé de rentrer directement chez moi. Plus tôt j'irai voir Sheila, meilleures seront mes chances de remporter la victoire. Je dis donc au revoir à mon amie et me mis en route.

Quelques minutes plus tard, je franchis enfin le seuil de la porte d'entrée de ma maison. Une alléchante odeur de quiche florentine flottait dans l'air. Ma mère vint me rejoindre, toujours aussi radieuse. Elle portait pour l'occasion un petit tablier de cuisine fleuri, que je lui avais offert pour sa fête il y quelques années.

-Bonjour ma chérie! lança-t-elle en s'essuyant les mains sur son sarrau et en coinçant une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille.

-Bonsoir maman.

Je déposai mon sac par terre tandis qu'elle s'avançait dans ma direction.

-Comment étaient les cours, aujourd'hui? demanda-t-elle.

-Bof, il faisait horriblement chaud. On aurait pu avoir mieux, comme météo.

Sheila hocha la tête, compréhensive.

-Oui. La chaleur est en avance cette année. Le réchauffement climatique est sur le point de me rendre folle.

Elle s'essuya le front du dos de la main.

-Au moins, on a l'air climatisée.

J'hochai la tête. Pour ça, je remerciais silencieusement les dieux. Je ne savais pas ce que j'aurais fait sans.

L'alarme du four se mit à chantonner joyeusement. Ma mère releva la tête.

-Oh, je crois que le souper est prêt. Je vais aller mettre la table.

Elle s'éloigna vers la cuisine. Je me baissai et retirai mes chaussures. En soupirant d'aise, je quittai le vestibule pour aller m'asseoir à la table. Je pris place, et Sheila me servit une part de quiche, tout juste sortie du four.

Elle s'assit à son tour et se servit un verre d'eau. Nous nous mîmes à manger, alors qu'elle me parlait de sa journée de travail. J'ai essayé de suivre le cours de la conversation, mais je me perdais sans cesse dans mes pensées. En fixant mon assiette d'un air absent, je tripotais mon pendentif tout en pensant à la demande que j'allais faire. Mon comportement n'échappa pas à Sheila, qui arrêta immédiatement de me parler. Elle haussa les sourcils, puis s'éclaircit la gorge.

-Tout va bien?

Je levai prestement la tête, prise au dépourvu.

-Oui! C'est juste qu'il y a ce problème de math que je n'arrive toujours pas à résoudre...

-Bien sûr, répondit-elle en me scrutant d'un regard suspicieux. Parce que c'est dans tes habitudes de réfléchir à la matière que tu détestes le plus en dehors de l'école.

Raté. Au moins, j'aurais essayé.

-Aurais-tu par hasard quelque chose à m'annoncer? poursuivit-elle sans me quitter des yeux.

Je ravalai ma salive, un peu désarçonnée. J'avais perdu toute contenance. Sheila me connaissait mieux que quiconque, et savait me cerner avec précision. Je ne savais d'ailleurs pas comment elle faisait.

-Oui, non! Euh, je...

Je pris mon verre d'eau et bu quelques gorgées. Peut-être cela pourrait-il m'aider à sauver du temps?

-Tu sais que tu peux tout me dire, ma chérie. Qu'y a-t-il?

Un sourire espiègle naquit sur ses lèvres.

La dernière magicienne (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant