La dernière magicienne (En pause)

Chapitre 19

Je fermai les yeux et pris une grande inspiration. Je percevais les dizaines d'odeurs qui m'étaient familières, et m'en délectais. Je laissai l'air entrer lentement dans mes poumons, savourant ses moments de retrouvaille olfactive. J'ouvris les yeux, puis souris devant le paysage qui s'offrait à moi. Ces arbres, ces plantes, ces bruits d'oiseau et la douce caresse du vent sur mes joues. Tout ça me rendait profondément heureuse. Comme c'était bon d'être de retour.

Je me tournai, et vis Amarine traverser le portail, une valise à la main. Je la vis observer les alentour un moment, avant de s'avancer plus loin. Les soldats se ruèrent aussitôt vers le vortex ouvert, et s'empressèrent de le fermer, scrutant les environs, à l'affut du moindre mouvement suspect.

Amarine vint me rejoindre, et me tendit ma valise. Je la pris, et lui souris. Elle fit un mouvement de tête, m'invitant à la suivre. Nous nous mîmes donc en route vers sa voiture, laissée 3 jours plutôt au bord de la forêt. Nous ne prîmes pas plus que deux minutes pour retrouver sa bagnole.

Nous prîmes place, et partîmes. La tête contre la vitre, je regardais le soleil de midi planer sur la route. Amarine gardait le silence, me laissant ainsi le soin de me perdre dans mes pensées.

Une multitude de choses me trottaient en tête, comme mon retour à la maison, revoir Sheila et Gwenaëlle, et bien d'autre tracas, comme celui de l'aventure dans laquelle je m'étais embarquée.

Et croyez-le ou non, plus j'y pensais, plus j'avais l'impression que tout ça était parfaitement irréel. Comme dans un rêve un peu fou, où on peine à croire que c'est la réalité.

Mais contrairement à ce que d'autres auraient pu croire, j'étais loin d'être effrayée par ce qui m'attendais. J'étais en réalité impatiente, et excitée de partir dans un tel périple. Et c'était drôle de dire ça. Quelques jours plus tôt, je serais devenue blême, et aurais tout fait pour ne pas avoir un quelconque lien avec ma nature. Je serais allé me réfugier dans les bras de ma mère, et aurait grelotée de terreur. Pourtant, aujourd'hui, j'étais là, le sourire aux lèvres, le coeur battant la chamade, prête à affronter n'importe quoi.

Bon. Peut-être que je m'emportais légèrement. Je n'étais peut-être pas aussi courageuse que je ne le paraissais, mais j'étais terriblement résolu à affronter Abrahël. Et cette détermination rongeait toute nervosité.

J'avais surtout hâte d'en apprendre plus sur les surnaturels, leur histoire, leurs légendes, et mes pouvoirs. Je voulais développer mon plein potentiel. Je voulais découvrir tout ce que j'étais capable de faire, et découvrir qui j'étais réellement. Une mystérieuse magicienne ne me suffisait pas. Je voulais me dépasser jusqu'à toucher les limites de ma magie. Et user de ma force pour contrer mon nouvel ennemi.

Ce matin, lors de la réunion à laquelle je m'étais incrustée, nous avions parlé de la mission qui aurait lieux dans quelques semaines. Durant cette période, je devrai apprendre le plus de choses possibles, m'entrainer, et développer mes aptitudes physiques, intellectuels et magiques. J'allais suivre des cours du matin au soir. Le matin serait consacré aux études, majoritairement dans la grande bibliothèque du palais. Je passerai l'après-midi à m'entrainer et m'introduire aux techniques de combat, où encore à développer mes aptitudes en magie. Le soir, ce serait essentiellement repos. Le roi avait été clair sur le fait que mes journées seraient extrêmement chargées, et surtout épuisantes. Des professeurs privés seront à mes côtés et consacrerons leur temps à m'enseigner leur savoir. Et même les agents dans la mission avec moi viendront m'aider. Evan et Amarine s'étaient proposés pour m'accompagner dans ces démarches de rattrapage scolaire surnaturel. J'avais été touchée par toute l'aide qui m'était fourni.

Par contre, je devais avouer que quelque chose m'avait un peu troublé, sans que je ne comprenne pourquoi, d'ailleurs. Le troisième agent, pour sa part, ne s'était pas offert. Je parle bien entendu du mystérieux Hunter.