Je me retrouvai, pour une nouvelle fois, dans un noir des plus total. Mes paupières étaient lourdes, et chacun de mes membres me semblaient peser des tonnes. Je ressentais une légère douleur à la poitrine, mais elle était supportable. Je me sentais bien, seulement un peu fatigué. Je ne semblais pas avoir de fractures ni blessures.
Je poussai un soupir de soulagement. C'était fini. Toute la douleur, toute cette magie, tout ce déferlement de la nature, tout ça, c'était fini. Enfin. Mais le plus incroyable dans tout ça, c'était que j'étais toujours vivante. Oui. J'avais survécu. Cette période cauchemardesque était maintenant derrière moi.
Soudain, une petite panique s'empara de moi. Mon collier porte-bonheur! Était-il toujours sur moi? D'un geste rapide, je portai ma main à mon cou, et me détendis quand je sentis la petite boîte en forme d'amende contre ma peau. Je me sentis tout de suite mieux, et la tension dans mes muscles descendit d'un coup.
Je pris une grande inspiration, contente que mes poumons se remplissent d'air à nouveau. Il fallait que je me lève, mais j'appréciais ce moment de calme et de silence. Je pris une autre grande bouffée d'air, et me forçai à ouvrir les yeux.
C'est en plissant les yeux, et en gesticulant un peu, que je retrouvai toutes mes sensations. Je me rendis compte que j'étais étendu dans un grand lit moelleux, chaudement couché sous d'épaisses couvertures de soie. J'étais branchée à des dizaines d'appareil qui sonnaient régulièrement, attachées à des tubes par ma gorge et les veines de mes bras, et à d'autres fils posés sur mon corps.
Je tentai de bouger dans mon lit. Ma vue se rétablit rapidement, et je notai que je voyais avec une clarté étonnante. Je me trouvais dans une pièce lumineuse que je n'avais jamais vue auparavant. La chambre était grande sans être spacieuse, et plutôt confortable. Les murs étaient peints de couleurs chaudes, avec quelques pots de plantes pour décoration. Je tournai la tête vers l'endroit où la lumière fusait, et je vis une grande fenêtre. Je reconnu à l'extérieur le royaume de Lasthelïa. Les larmes me montèrent aux yeux, alors que je commençai à trembler, ne supportant plus d'être attachée. J'essayai de me libérer des tuyaux fins qui m'enchainaient, sentant une frénésie de soulagement monter en moi à nouveau.
Puis, j'entendis des éclats de voix, et des pas, proche de la porte de la chambre. Je reconnu la voix d'Evan. Je me mis à trembler de plus bel, et ne pus réprimer des sanglots de soulagement quand je le vis apparaitre, aux côtés d'Amarine. Je tendis mes bras vers lui.
-Oh mon dieu! s'exclama-t-il d'une voix brisée par le choc, en m'aidant à me libérer de mes liens avec une hâte peu contenue. Tu es réveillée!
Une fois libérée de mes branchements, je pris une bouffée d'air salvatrice et m'élançai vers lui en ne pouvant plus repousser les larmes, soulagée. Il me serra intensément contre lui, tout en me caressant le dos, en respirant bruyamment. Je sentis son émotion, et je frissonnai, moi aussi, si ébranlée que je ne m'étais pas rendu compte à quel point je le serrais fort. Je sentis sa chaleur rassurante contre moi. Cette chaleur m'avait tellement manqué.
Je me décollai, et vint enlacer Amarine, qui se tenait à côté. Elle m'étreignit fortement, aussi intensément soulagée et heureuse de ses retrouvailles que je l'étais.
-Nous avions eu si peur, dit-elle tout bas en se détachant de moi.
Je la regardai, ému, puis, me sentant atteinte de vertige, je me dirigeai vers mon lit. Je fermai les yeux, et pris quelques secondes, en silence, pour me détendre. J'avais du mal à me rendre compte de tout ce que j'avais endurer, et je ne pensais pas avoir besoin d'un peu plus de temps pour vraiment le comprendre. Je me rallongeai sur le lit et respirai calmement, remettant peu à peu les idées en place dans mon esprit. Les derniers moments que j'avais vécu avaient été sérieusement éprouvants, et j'avais besoin de temps pour bien l'assimiler.
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La dernière magicienne (En pause)
FantasyCélena, une jeune fille de 17 ans, mord dans la vie à pleines dents. Adoptée dès son plus jeune âge, l'adolescente mène une vie ordinaire jusqu'au jour où elle le rencontre. -Qui es-tu?, lui demande-t-il brusquement. -Je suis... Célena? renchérit-el...