La dernière magicienne (En pause)

Chapitre 8

Le soleil descendait doucement dans le ciel, d'où émanait une belle couleur rose-orangé, et les criquets et les grenouilles entamaient leur chant nocturne. 1 heures et demie était passé, alors que j'étais avachis sur mon lit. J'avais cessé de pleurer, mais je n'en restais pas moins encore ébranlé par la nouvelle.

J'étais donc une surnaturelle. Je venais d'un monde autre que celui où j'ai grandi. Je n'étais pas humaine, non. J'étais bien différente. Je possédais des facultés que mes amis et ma propre famille n'avait pas. Je suis une étrangère.

Une étrangère carrément paumée, oui.

J'entendis quelqu'un cogner à la porte. Mais je ne répondis rien, hésitant entre l'envie d'aller ouvrir la porte et celle de rester accrocher à mes oreillers, de peur d'encore perdre les pédales. Finalement, je tendis simplement l'oreille.

La porte s'ouvrit, et je reconnu le souffle discret de Sheila. Malgré ma haine contre ma mère, je ne pu me résoudre à l'ignorer davantage. Je m'assis en tailleur dans mon lit, face à elle. Elle avait l'air fatigué, mais aussi envahi par une tristesse sans pareille.

Sheila referma la porte derrière elle et avança de quelques pas. Elle prit une inspiration avant de se racler la gorge.

-Est-ce que ça va? me demanda-t-elle doucement.

Pour toute réponse, j'haussai les épaules.

-Je t'ais apporté ton souper, fit-elle en déposant un plateau sur mon bureau.

Mais je n'avais pas faim. La boule dans ma gorge était toujours aussi grosse et me coupait l'appétit.

Sheila s'assit sur le bord de mon lit.

-Célena..

Elle se racla la gorge. Elle avait les yeux humides et rouges.

-Je te dois des explications pour..

Elle n'eu cependant pas le temps de continuer car ma propre voix la coupa.

-Pourquoi?

J'étais furieuse, mais plus que tout déçu.

-Pourquoi ne m'avoir rien dit, et mentit toutes ces années? Nous nous sommes toujours tout dit, tout. Et voilà que j'apprend que tu ne jouais pas franc jeu durant 17 ans! Moi, je te faisais confiance!

La lèvre inférieure de Sheila se mit à trembler.

-Je.. Je sais. Je t'ais mentis toutes ses années, mais avec raison! Je ne voulais que te protéger de ce monde auquel tu appartiens, et qui m'effraie plus que tout. Tu sais, j'en ai fait des cauchemars, d'horribles vision, où je voyais des gens comme toi t'arracher loin de moi.

Elle prit une profonde respiration pour se calmer.

-Je suis désolé de ne t'avoir jamais rien dit, me dit-elle, la gorge serrée par l'émotion. Je n'avais jamais l'impression que c'était le bon moment.

J'hochai la tête. Mais ce n'étais pas assez, j'avais besoin d'en entendre plus.

-Raconte-moi, s'il-te-plait. Dis-moi ce que je ne sais pas, je dois savoir.

-Oui, c'est la moindre des choses. Mais tout ça va te paraitre bien étrange.

Elle inspira longuement pour se donner du courage. Je comprenais que tout cela avait dû être éprouvant pour elle, et revivre les émotions du passé, tout autant. Je lui pris l'avant-bras, avide d'informations.

-Écoute, ces derniers temps ont été vraiment étrange. Il n'y a rien que tu puisses me confier qui peut m'effrayer ou..

Elle souffla par le nez et remua la tête.