Je me réveillai en sursaut, pour la énième fois cette nuit. Haletante, j'étais trempé de la tête aux pieds. Les images de mon cauchemar, encore fraîches dans mon esprit, défilaient devant me yeux. Cette fois, j'avais rêvé que j'étais poursuivi par des créatures de tous genre, des surnaturels difformes, d'horribles êtres monstrueux. Et j'étais chassé parce que j'était la dernière de mon espèce, et personne ne voulait de moi dans leur royaume.
Je pris quelques secondes pour permettre à mon pouls de se stabiliser. Je passai une main sur mon front pour essuyer les gouttes de sueur qui le perlaient. Merde alors. Pourquoi ne suis-je pas capable de dormir sans terreurs nocturnes? Et puis, coup de bol, c'était ma fête, aujourd'hui. J'avais maintenant 18 ans. Quelle belle façon de débuter une belle journée!
Enfin, pas complètement. J'étais née à midi pile. Alors logiquement, je n'avais pas encore atteint la majorité. Mais de toute façon, je n'allais pas raconter tout ça à Evan ou Amarine. Je détestais être le centre d'attention, et aujourd'hui n'était pas le temps de faire la fête, car j'irai au royaume Lasthelïa. Mon royaume. Mais pour l'instant, il était temps de me lever.
En poussant un petit gémissement, je m'assis en tailleur dans mon lit, pour ensuite jeter un rapide coup d'oeil à mon réveil matin. 5h 46.
Je devais retrouver Evan au rez-de-chaussée à 6h 30 tapant. Il m'avait expliqué qu'il y avait un léger décalage horaire entre notre dimension et la leur, et qu'il fallait partir tôt pour arriver à une heure moins tardive là-bas.
Vu que je ne pourrais probablement pas me rendormir sans sombrer dans d'innombrables cauchemars, je décidai de me lever. J'ouvrit la porte de ma penderie pour me choisir quelque chose à me mettre sur le dos, avant de me rappeler que la veille, Evan m'avait dit qu'il me donnerait des vêtements qui venait de son monde. Question de passer inaperçu, moi et mes habits d'humaine. C'était également pour ça que ma valise était presque vide. J'y avait seulement mis quelques effets personnels, et quelques sous-vêtements, pour que je sois plus à l'aise dans mes nouveaux vêtements, sans que cela soit visible. J'avais aussi mis dans ma valise le grimoire ancestral des espèces, car je comptais continuer ma lecture dès que j'aurais un peu de temps à tuer. Et bien sûr, j'apportais mon collier porte-bonheur, accroché à mon cou.
En poussant un soupir, je m'avançai vers le cadre de ma fenêtre, pour regarder dehors. Le soleil à l'horizon commençait déjà à poindre le bout de son nez. Une vague de joie m'envahi. J'adorais regarder le lever de soleil. Cela m'apaisait, surtout quand j'étais anxieuse. Comme en ce moment. J'avais tout fait pour repousser ses émotions au plus profond de mon esprit, mais je savais que je ne pouvais pas les refouler indéfiniment.
En réalité, j'étais complètement apeuré par le voyage que j'allais entreprendre, même si ce n'était que trois petits jours. Je ne savais absolument rien sur ce qui se passera une fois là-bas, ni-même ce que nous ferons. Je ne connaissais absolument rien sur leur monde, leur mode de vie, leur environnement, et leur façon de communiquer.
Je sentis mes yeux picotés, mais je refoulai mes larmes. Je devais les refouler. Je ne voulais démontrer aucune crainte, car je ne voulais pas inquiéter Sheila. Elle avait déjà vécu son lot d'épreuves. Et je voulais aussi faire bonne impression au sein de mes semblables. Je voulais qu'ils me voient comme une fille forte et confiante, et non le contraire. Je levai la main pour prendre mon collier contre mon cou. La seule pression de mon porte-bonheur contre ma peau m'apaisa sur le champ. La boule dans ma gorge qui avait commencé à se former disparue, de même que toutes les tensions de mon corps. La force et la sécurité que dégageait le petit boitier m'avais toujours aussi fasciné. Je me sentais mieux, et surtout empreint d'un sentiment de sécurité qui m'était familier.
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La dernière magicienne (En pause)
FantasyCélena, une jeune fille de 17 ans, mord dans la vie à pleines dents. Adoptée dès son plus jeune âge, l'adolescente mène une vie ordinaire jusqu'au jour où elle le rencontre. -Qui es-tu?, lui demande-t-il brusquement. -Je suis... Célena? renchérit-el...