4. Cellule.

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Les gardes me jetèrent dans ma cellule comme si je n'avais été qu'un bout de chiffon. Ils refermèrent la grille et s'en allèrent sans même me lancer un regard. Je poussai un cri de rage avant de me laisser tomber contre le sol froid de ma cellule. Ils ne m'avaient même pas rendue mon haut, me laissant en débardeur dans le froid ambiant. Mais je n'en avais que faire. La douleur de mes blessures était tellement ardente que j'avais l'impression de brûler tout entière.

J'avais le haut du corps brûlé à l'acide et au fer chauffé à blanc. Le visage en sang, tuméfié. Ma cuisse était couverte de sang et la blessure ne semblait pas prête de se refermer. Le sang ne tarda pas à salir le sol de ma cellule.

Mais j'avais réussi à m'emparer d'une arme. Sans que personne ne se rend compte de rien.

- Eudora ? s'inquiéta aussitôt Martial, sa cellule face à la mienne. Ça va aller ?

Je me forçai à me redresser, ne voulant pas paraître faible.

- Je pète le feu, ricanai-je en retirant le poignard de ma chaussure, sous le regard surpris du Guerrier.

- Où est-ce que tu as trouvé ça ? s'étonna-t-il.

Je levai les yeux au ciel.

- Je me suis servie, ricanai-je en coinçant l'arme dans ma ceinture, le cachant à l'aide de mon débardeur.

M'aidant du mur pour avancer et essayant de faire abstraction à ma jambe sanguinolente et la douleur qu'elle me procurait, je m'approchai de la grille. Collant ma tête contre les barreaux, je tentai de voir ce qui se trouvait dans le couloir. Des dizaines et des dizaines de cellules se succédaient les unes aux autres. Il ne semblait pas y avoir de garde. Ils devaient être bien sûr d'eux pour nous laisser sans un œil attentif... En même temps, enfermé, avec un réducteur, il y avait peu de chance de s'échapper.

Je contemplai la grille avec minutie. Comment s'ouvrait-elle ? Je remarquai alors qu'il n'y avait aucune serrure. Elle ne s'ouvrait pas avec une clef, visiblement.

- Comment s'ouvrent les grilles ? demandai-je à Martial.

- Elles sont verrouillées, tu ne pourras pas sortir comme ça, rétorqua-t-il en fronçant les sourcils.

Je poussai un profond soupir d'agacement.

- Je le sais bien, m'énervai-je. Explique-moi simplement comment ça marche.

- Il faut un talisman en amétrine. Pour ouvrir la porte, tu dois faire glisser l'amétrine, le loquet sautera.

Je fronçai les sourcils en détaillant la grille. Il y avait une partie plate où aurait normalement dû se trouver la serrure. C'était probablement là qu'il fallait faire glisser le talisman. Mais je n'avais rien de tel en ma possession.

- Ils ne t'ont pas loupé, commenta subitement le Guerrier en détaillant mon visage.

- Tu as vu ta tête ? répliquai-je d'un ton sec.

Martial avait lui aussi subit de nombreux coups. La lèvre ensanglantée et l'œil bleuit, il ne cessait de se tenir les côtes.

- Je pourrai subir tous les coups possibles, je resterai toujours aussi séduisant, répliqua-t-il, un sourire aux lèvres.

Je me laissai lentement tomber, m'asseyant sur le sol froid. Plissant les yeux pour détailler le Guerrier, je le regardai, intriguée.

J'étais Evilash. J'avais commis d'innombrables meurtres sous mes cendres. Et j'avais appris que non seulement, j'avais tué l'ancienne reine de ce royaume, mais j'avais également hotté la vie de la petite amie du Guerrier. Bien sûr, c'était des évènements que je n'avais pas encore commis, que je ne me souvenais même pas avoir commis, et pourtant, dans le futur, je le faisais bel et bien. Comment Martial pouvait-il discuter aussi aisément avec celle qui avait tué sa copine ? C'était une chose que je ne comprenais pas.

Obscuras Tome 2 : L'indésirable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant