41. En guerre avec soi-même.

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Nous étions de retour dans le repaire de Kairos. J'avais encore l'esprit en ébullition. Les nerfs à vif. Le ventre en feu. Ma confrontation avec Evilash m'avait enflammée toute entière. Elle croyait qu'elle pouvait aussi aisément me menacer ? Je serrai les poings de colère. J'allais lui faire payer ses moindres actes. Si elle osait s'en prendre à moi, je répliquerais, je me le promettais.

A notre retour, Adam n'y avait pas cru ses yeux lorsqu'il avait vu Maève, parmi nous. Son regard à mon égard était toujours aussi froid, mais désormais, il semblait regagner son entrain. Kairos avait pris les choses en main et se chargeait d'apprendre à Maève ce qu'elle avait besoin de savoir pour être à jour sur les événements. Mais Maève connaissait déjà l'existence de ce monde, il était beaucoup plus simple pour elle d'assimiler les événements.

Ronan, quant à lui, après avoir guérit ses brûlures auprès de Cassius, s'était chargé de mettre les Artéfacts en sécurité. Kairos avait déniché une crevasse dans le mur de pierre du repaire et il avait été convenu que les Artéfacts y seraient cachés et que l'accès serait recouvert.

Tout semblait reprendre un rythme normal, comme si ma confrontation avec Evilash quelques heures plus tôt, n'avait jamais eu lieu. Mais depuis, je n'avais adressé la parole à personne. J'étais restée dans mon coin, refusant tout contact. Et de toute façon, personne n'avait tenté de venir me parler. J'étais même surprise que les Clandestins acceptent que je reste encore parmi eux. Ils savaient désormais que j'avais pactisé avec Evilash afin de tuer Circé et il était évident qu'un moment donné, j'avais réellement pensé le faire, autrement, Alisa n'aurait pas eu de prédiction. Et ça, les Clandestins le savaient parfaitement.

M'isolant, comme à mon habitude, je passai mes nerfs sur des pierres échouées au sol, probablement faisant autrefois partie du mur avant que je ne le fasse effondrer avec mes cendres lorsque j'avais perdu le contrôle. Je détruisais tout. C'était dans ma nature.

Les nerfs en feu, je continuais de donner de violent coup de pied dans la roche, sans même qu'elle n'en subisse d'effet.

- Fait attention, tu vas te faire mal au pied, me lança une voix, me faisant sursauter.

Dans un sursaut, je me tournai vers l'Obscuras qui se trouvait derrière moi. Visiblement, malgré ce qu'il venait de se passer, quelqu'un voulait bien m'adresser la parole.

Martial s'avança à mon côté.

- Qu'est-ce que tu me veux ? lâchai-je d'un ton sec.

- Voir si tu allais bien, tu n'as pas l'air dans ton assiette, Eudo, lâcha-t-il, ne cachant même pas son inquiétude.

Je ne comprenais même pas pourquoi il était inquiet pour moi. Pourquoi il prenait la peine de se faire du souci ? Je ne méritais pas tant d'égard.

- Je suis en pleine forme, casse-toi.

Martial lâcha un rire et me tira une mèche de cheveux. Je poussai un couinement avant de le repousser violemment loin de moi.

- A quoi tu joues ? Tu ne vois pas que je ne suis pas d'humeur à subir ton fichu caractère ?

- Tu viens pourtant d'affirmer que tu étais en pleine forme, rétorqua Martial, tout sourire.

Je le foudroyai du regard.

- Pourquoi est-ce que tu m'adresses la parole, d'ailleurs ? grinçai-je.

- Parce que tu es très chaleureuse, j'adore passer du temps en ta compagnie.

J'avais une envie folle de l'étriper. Ce Guerrier ne pouvait-il pas pour une fois, se tenir tranquille ?

Obscuras Tome 2 : L'indésirable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant