46. La vie est un cauchemar.

1.1K 134 975
                                    

Orso se rua vers Naïa, inerte sur le sol, le cou tordu dans une position improbable.

- Non, non, se mit-il à paniquer, Naïa, regarde-moi. Naïa !

J'étais sous le choc. Mon corps était saisi de toute part. Mais ce n'était rien comparé aux Clandestins.

- Naïa, réponds-moi ! s'écria Orso voyant que sa copine ne réagissait toujours pas. Naïa !

Rox s'était, elle aussi, accroupie auprès de sa camarade, les yeux embués de larmes.

- Elle est morte, Orso.

- Non ! cria-t-il, c'est faux !

L'Animalis du grizzly prit délicatement la jeune Obscuras dans ses bras, le visage crispé de douleur.

- Naïa, je t'en prie, réponds-moi, murmura-t-il, le regard désespéré.

Rox se redressa lentement et dirigea son regard vers Shaytan, toujours devant les éboulis.

- Comment as-tu pu faire une chose pareille ! s'étrangla-t-elle, les larmes dévalant ses joues.

L'Ogre fit un pas tremblant vers la rouquine. Mon cœur fit instantanément un bond à la vue de l'Ogre s'avançant et je me dirigeai d'un geste vif vers Rox, me mettant devant elle. Faisant barrage de mon corps. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Je ne comprenais pas pourquoi cet Ogre nous avait enfermé dans une grotte. Je ne comprenais pas pourquoi cet Ogre avait tué Naïa. Mais il était hors de question qu'il approche Rox, pas après ce qu'il avait fait.

- Ne t'approche pas de Rox ou je te tue, le menaçai-je.

Shaytan se tordit les doigts, s'arrêtant face à moi. Orso poussa un grondement de rage. Reposant délicatement le corps de Naïa contre le sol, il fusilla Shaytan du regard. Ses yeux étaient emplis d'une haine brute.

- Si tu ne le tues pas, je m'en charge moi-même, me lança-t-il en s'avança vers l'Ogre d'un pas menaçant.

Ce dernier écarquilla l'œil de panique. Il se mit à lever l'œil vers le toit de roche en reculant.

- J'ai fait tout ce que vous m'aviez demandé, se mit-il à hurler, sortez-moi de là ! Je ne veux pas mourir !

Orso poussa un cri de rage et voulut se changer en ours pour se jeter à la gorge de l'Ogre, mais rien ne se produisit. Je fronçai les sourcils et tentai d'user de mes illusions, en vain. Une nouvelle fois, nous étions privés de tous nos pouvoirs.

Le sol se mit à trembler. Un bruit d'éboulement retentit. Le cul-de-sac de la grotte disparut, laissant place à une grotte bien plus vaste que ce que l'on aurait cru. Le cul-de-sac de la grotte n'était qu'une illusion. Une partie de la grotte avait été camouflée, et dans cette partie désormais découverte, une silhouette se dressait face à nous, entourée d'un halo de cendres. Un tourbillon de cendres s'abattit sur nous. Les Clandestins se mirent à hurler au contact des cendres. Je fus emportée dans le tourbillon, sans ressentir les effets des cendres contre ma peau.

Je fus propulsée en l'air et mon dos heurta le toit de roche. Je poussai un gémissement de douleur tandis que les cendres me relâchèrent. Je tombai au sol de tout mon long, me claquant la jambe contre la roche et poussant un cri de douleur. Le tourbillon cessa. Dans une grimace de douleur, je tentai de me relever, poussant un cri sous l'effort. Mon bras, déjà blessé, me faisait un mal de chien, et désormais, ma jambe me tiraillait.

A quatre pattes, je regardai autour de moi, cherchant les Clandestins. Les cendres les avaient plaqués contre les parois de roche. Ils étaient tous brûlés par les cendres, blessés. Et ils ne pouvaient plus bouger. Les cendres les maintenaient contre le mur de roche si bien que si un Clandestin se risquait à vouloir se débattre pour se libérer, il se faisait brûler à mort par les cendres. Je serrai les poings de rage. J'étais la seule libre de tous mes mouvements, mais blessée, je n'arrivais même pas à me redresser sans pousser un cri de douleur.

Obscuras Tome 2 : L'indésirable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant