Chapitre 9

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Penelope 

 Cela faisait maintenant 3 heures que nous débâtions sur un possible coupable dans l'affaire : mais bordel qui a eut la stupide idée de me soustraire des éléments de mon passé. Avec comme suspect principal : absolument aucun. Les assiettes aux teintes currys se trouvaient au pied du lit, et minuit venait de s'afficher sur ma petite pendule dorée disposé sur ma table de chevet. Elle avait sonné un petit coup distinct, semblable à des sons de cloche mélodieux et évidemment moins bruyant. L'attention de ma coéquipière semblait totalement absorbé par cela. Je pensai à la faire sortir de sa rêverie, dans le but de perpétrer l'incessant rabaissement à son égard. Mais cette fois-ci je ne trouvais ni les mots, ni quelconque motivation. Pour l'unique fois de la journée je lui laissais un peu de répit. Mais ça c'était juste avant les paroles qui sortirent de sa bouche quelques minutes plus tard.

"Je sais bien que sa ne peu pas être ta directrice, mais il faut marquer toutes les personnes susceptibles d'avoir fait le coup. Et la directrice en est capable comme la grande majorité de tes profs" 

 "Hors de question !"Vociférai-je. 

"J'essaie juste de t'aider mais tu continus à te mettre des œillères, comme le reste de cette journée interminable" 

 "Au moins sur ce point on est d'accord" 

 "Enfin ! Je me demandais quand est ce que tu allais comprendre mes gestes" 

"Je ne parlais pas de l'aide que tu penses m'apporter, mais belle et bien de cette journée qui n'en finit plus" Dis-je en insistant sur le verbe pensé pour la tourner en ridicule. 

 Elle soupira en signe de désespoir. Bien entendu je remarquais ces efforts, toutes ces actions tournées en ma direction m'assurait d'heure en heure quel ne me voulais pas le moindre mal, voir qu'elle en pinçait pour moi. Mais Le stress et la colère étant trop fort, je prenais un malin plaisir à évacuer toutes mes tensions sur sa personne. Qu'elle encaissait avec lourdeur, mais néanmoins avec quelques soupçons d'assurance. 

 "Peux importe, je..." Elle ne me regardait pas et grimaçait face au sol. Peu être que sa peau laiteuse était cette fois-ci percée par le dernier assaut que je lui avais lancé. "Essaye de réfléchir et appel moi quand tu auras pris une décision" 

 "Entendu" lui répondis-je essayant d'apporter un peu de chaleur humaine dans ma voix, devant ce spectacle mélancolique. 

Elle partit tête baissée, en prenant soin de ne pas claquer la porte. Je ne pris pas le soin de l'à raccompagner.Les heures qui suivirent je me contentai de rester dans mon lit, les jambes en diagonale et le regard fixant ce semblant d'infini blanc me surplombant. Ces paroles à propos de la directrice résonnèrent en moi, et malgré les nombreuses tentatives de détourner mon attention, mes pensées revenaient indéniablement sur ce point. Pour la première fois depuis mon entrée à l'école je doutais de cette personne, certainement la plus inspirante qu'il m'avait été donné de rencontré. Mais aujourd'hui je compris que cette foi envers cette personne avait été fragilisée. Assez du plafond, en quelques secondes mes yeux parcouraient la petite rue de l'Épée (Adresse de la maison de Penelope). Ou dans la pénombre du trottoir une forme se mouvait. Je fus ahuri en reconnaissant ces deux longues jambes fuselées enroulées dans sa jupe. Elle semblait nerveuse et entreprenait des rondes incessantes d'un trottoir à l'autre. Ces bras engourdis encerclaient sa poitrine dans un nœud étroit. Les nuits pendant le printemps sont fraîche en Virginie, mais le sont davantage à Bruxelles. Depuis combien de temps était-elle là ? Était-elle vraiment partie ? Je regardai le réveil qui affichait 3h08 du matin. Un sentiment de mal être m'envahis, mais je déniais d'en trouver l'origine. J'enfilai alors un pantalon, un long cardigan molletonné et hésita un instant à en prendre un pour ces beaux yeux. Puis pensa que la limite entre la fille hautaine et le monstre allait définitivement être franchis si je la laissai l'accoutrement ici. Uniquement mes orteils rencontrèrent les marches. Je fus rapidement sur le perron scrutant dans la douce obscurité ses courbes. 

One year leftOù les histoires vivent. Découvrez maintenant