Penelope
La poussière du livre que je disposais devant Chloé la fit éternuer dans un petit cri de bête apeuré. Je lui lança une moue de mécontentement, ayant une jauge de tolérance équivalente à zéro en cette soirée.
"Quoi encore ? J'ai les muqueuses sensibles"
Mes sourcils sursautèrent devant cette phrase qui pouvait définitivement prendre une tournure équivoque.
"Enfin, enfin je veux dire les muqueuses nasales, même si je peux comprendre ce que tu... Non mais est ce que l'on peut arrêter de parler de ça ! Tu me mets mal à l'aise"
Son acharnement non-intentionnel à mettre les pieds le plat de la confusion était un spectacle mordant. Je ris devant son désarroi à s'auto flageller ainsi.
"Tu te débrouilles très bien toute seule boucle d'or"
Je coupais court à cette situation humoristique.
"Je t'es tout expliquer tu n'as qu'à réciter la page 14, et je serai transporté dans le petit monde de Josie ou je vais trouver à malin plaisir à comprendre tout ce qu'elle manigance"
Je lui indiquais le vieux grimoire disposé devant elle avant de m'assoir en tailleur sur le parquet poussiéreux de mon grenier.
"Et tout simplement lui parler, tu n'y as pas pensé ?"
"Elle m'a eu une première fois, hors de question que je me fasse avoir une seconde fois"J'allumai dans un claquement de doigts les bougies, enfin la plupart de celle-ci me fis remarquer la blondinette assise en face. "Je n'arrive jamais à faire allumer les petites" me plaignais-je dans un soupir.
"Heureusement qu'il y a le plus magique des objets, ça t'évitera de prendre le melon"
Elle prit le briquet à disposition, et me le présenta tel une précieuse relique, puis vint finir mon travail tout en ayant un rictus moqueur à mon intention.
"Bien, voila la page. L'écriture est pas très claire il faudra s'y reprendre à plusieurs fois. Tu es sûre de vouloir continuer ?"
Son regard azure refléta une ombre d'inquiétude, et sa peau porcelaine se laissa marquer par quelques rides de contrariété. C'est comme ci ces émotions se transcrivaient immédiatement sur son corps, sans filtre préalable. Je ne lui répondis pas comme prise d'un agacement sur développé en comparaison de la gentillesse qu'elle m'apportait à ce moment donné.
"Juste avant voilà le fameux cheveu qui m'a pris une après midi de recherche sur mes vêtements"
Elle le saisit délicatement sachant que une fois tombé sur le plancher toute recherche aurait été vaines. Et le disposa au centre d'un cercle tracé à l'aide d'un sable blanc.
"Vous deviez être assez proche, physiquement je veux dire"
Énonça t'elle, tout en prenant les précautions nécessaires pour le bon déroulement du sort. Chloé chercha mes prunelles, un geste que je pris soin d'éviter poussé par une timidité que je ne soupçonnais pas.
"Finissons en" répliquais-je dans un excès irritabilité qui ne fus pas à son goût.
"Pour un tel sort tu dois garder ton sang froid et ne pas ressentir d'émotion trop intense"
"J'ai dit finissons en Chloé"
D'abord elle écorcha la première phrase, puis au bout de quelques essais et réglages la formule devint clair comme de l'eau de roche. Mes paupières se fermèrent sur cette clarté grise. La troisième répétition fut la bonne je me sentis partir, comme partir dans un sommeil profond sauf qu'une conscience limpide m'habitais. Je me concentrais sur les éléments qui m'entouraient. Je sentis la texture sous mes paumes changer, ce n'était plus le vieux parquet du grenier chauffé par les étages. C'était le lino froid de l'hôtel. J'ouvris mes yeux dans une douce luminosité. J'étais au pied du lit toujours les jambes croisées, je me penchais pour apercevoir d'où provenait cette lumière, Josie avait oublié d'éteindre sa lampe ou l'avait elle fait sciemment je n'en savais rien. Quel genre de personne intrinsèquement mauvaise à peur du noir pensais-je. La logique commune se fait une image des manipulateurs, comme étant un genre d'individu laid de l'intérieur, pourri jusqu'à la moindre de leurs pensées. Mais la personne que j'observais dans son sommeil, semblait à l'extrême opposé de ce schéma. Elle avait juste l'air d'une fille de mon âge, bercé par un lourd sommeil. Je me tirais de ma contemplation et entrepris la recherche de preuves pouvant l'incriminer, même si mon cœur déjà avait rayé son nom, blessé malgré notre jeune relation par sa fausseté. Je me leva enfin en prenant soin de ne pas faire de bruit, malgré les quelques craquements d'articulations. La jolie brune ne pouvait pas me voir j'étais invisible, c'était juste mon être spirituel qui avait été transporter de quelques kilomètre. D'abord ce fus la valise, à vrai dire je n'avais pas tellement le choix rien n'était déballé à part sa trousse de toilette posé en évidence sur l'évier. S'il y avait quatre tenues c'était le maximum. Juste quelques secondes de recherche me dirigèrent vers cette réflexion : Josie n'avait pas l'intention de rester longtemps ici. Une à deux journées supplémentaires tout au plus. Elle se retourna dans son sommeil, ce qui me fit tressaillir d'adrénaline. J'examinais le moindre de ces vêtements avant de les replier, tout me semblais d'une banalité déconcertante. C'était juste avant de passer ma main sur une surface dure. Je sortis ce qui s'apparentait à un cahier de cours. Quand l'objet fus entre mes mains je fus secoué de confusion. C'était une pochette en cuire rouge avec une fermeture sur le devant, je toucha du bout du doigt les autocollants en forme d'éclair disposé à côté d'une écriture manuscrite ou l'on pouvait distinctement lire : Penelope. C'était la pochette que mon ancienne école de magie donnait à chaque début d'année scolaire. Et les petits éclairs c'est moi qui les avais collé. Cette pochette était la mienne mais je pensais m'en être débarrassé lorsque j'étais arrivée ici, ou peu être l'avais-je donné à une élève en Virginie, je ne me souvenais plus, voilà le genre de manquement à ma mémoire qui cessait de me perturbé ces dernier jours.
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One year left
FanfictionJosie vient d'avoir 21ans, et après des années d'hésitations elle décide d'aller rendre visite à son premier amour. Mais qu'elle est son étonnement lorsqu'elle se rend compte que Penelope, ne se souvient en rien d'avoir un jour croisé son chemin. Il...