One year left

Chapitre 11

Penelope

"Sanctum !" 

Le sortilège que j'étais en train de réciter était un sort très puissant de défense qui permettait d'encercler la personne qui le prononçait, d'une coquille invisible à l'œil nu. Celui-ci était d'une difficulté accrue, et mon état mental empirait les choses. Je recommençais une neuvième fois, une dixième fois. J'élançais mes bras autour de moi et simultanément prononçait ces paroles. Si je parvenais à faire celui-ci à l'examen final du cours magie de défense. Le diplôme serait presque dans ma poche. Mais voilà que je m'y reprenait. Une onzième, douzième, énième fois sans jamais atteindre ce but. Je fus désemparé, et mes acouphènes reprirent de plus belle. Pourtant ce weekend, loin de tout dans ma solitude ils s'étaient apaisés. Je me posais sur le sol de la salle de magie mon visage dans mes paumes, les yeux clos. Me concentrant un long moment, dans le calme. Puis poussé par ma frêle énergie, me mis sur mes deux jambes. Les yeux toujours clos, je visualisais mes mains, mes bras, je les mis en place. Pendant un instant mon corps s'anima de grande respiration, régulière. Soudainement dans un même élan mes muscles s'agitèrent, je prononçais la formule parfaitement et autour de moi le champ de force tant attendu s'éleva. Un sourire s'étalait sur mon visage. Je restais un instant satisfaite, ma vision était légèrement flouté par cette aura qui m'entourait. J'agrippai mon sac, le jeta sur mon épaule et d'un pas enjoué me dirigea vers l'arrêt de bus. 

 Josie 

C'était plutôt par dépit que je m'étais décidé à appeler ma sœur, impossible pour moi d'avoir mon père au téléphone et MJ connaissait déjà toutes les versions possible et imaginable de cette histoire. 

 "Je pensais que ces quelques jours tu allais comprendre, mais tu restes encore et toujours dans ta bulle. Loin de toute évidence. Je parie qu'elle ne t'a pas répondu du week-end"

Malheureusement cette remarque était véridique. Pour résumer, il y eut 3 phases. La première consistait à attendre qu'elle m'envoie la première un texto. Dès vendredi soir je mis fin à cette première décision, qui était clairement trop compliqué à tenir pour mes nerfs. Le second avait pour nature un monologue rédigé avec mes plus grands talents d'écrivaine. Tout y était, les belles et longues phrases à la française, un vocabulaire soigné, des métaphores précieusement choisit. Et évidement vous vous en douté la réponse se fit attendre. C'est dès le lendemain matin que je commençais ma troisième phase, qui consistait à : des incessants messages d'excuses. Mon quotidien ne changea pas vraiment, je continuais mes recherches ardues sur le sort. Sauf que c'elle ci étaient ponctué toutes les heures de l'envoi d'un message. À chaque moment je pensais que cette ou cette nouvelle idée mette fin à mon supplice. Vous l'aurez compris sans résultat jusqu'à présent. 

 "Je ne te parle pas de ça... De toute manière rassure-toi j'ai déjà regardé les billets retours"

 "Enfin ! Enfin une décision lucide et éclairé. J'ai hâte. C'est moi qui viendrais te chercher à l'aéroport !" 

 En effet, j'avais pré commandé le billet il me suffisait d'appuyer sur validé. Quelques secondes de questionnement avec moi-même, avait suffit : attend ma fille elle va surement te répondre, t'appeler. Puis tu l'as laisserait comme cela sans lui dire au revoir ? Il y a des chances qu'elle s'en contre fiche. Mais quand même on ne sait jamais. Ainsi je m'étais résolut à attendre un quelconque signe. Devant la bibliothèque du centre-ville la ou j'essayais à tout prix de forcer le destin. 

 "Est ce qu'un jour tu vas le lâcher ce portable" 

 Bingo un point pour Josie ! Je reconnus cet air hautain, cette voix cisaillante venant de mon dos. Mon interlocutrice aussi l'avais entendu.