Josie
D'abord, des cris, des hurlements pendant 3 longs mois, sortie de mon âme. Je tentais de temps à autre de les situer, mais rien n'y faisait. Ce n'était même pas pénible, ni même dérangeant. Je commençais à croire à ma propre folie. C'était cela alors, le pris à payer pour ne pas subir de souffrance morale vis-à-vis de la fatalité, de cette fille qui m'avait abandonné. Je voyais dans le coin de mon esprit ces boucles brunes, ces yeux émeraude. De jour en jour, je les haïssais, cette vision partait et revenait me narguant, narguant mon état. Le vendredi suivant en cours de magie de défense, j'envoyais valser une camarade. À la vu des visages se braquant sur moi, je compris que mon geste n'avait pas été tendre. J'essayai de m'en vouloir, je n'y parvins pas. Toute trace de culpabilité c'était évaporé.
Quand Noël se présenta, les voix se faisaient si ténues que je pariais qu'elle s'était enfoncé profondément en moi. Ces pensées me traversèrent tout en coupant la dinde confite. À l'arrivée de la bûche de Noël, je me complaisais déjà dans cette nouvelle réalité, les regards insistant de mes proches autour, me confirmait que quelque chose avait bel et bien changé en moi. Quand janvier se présenta, du noir entourait mes yeux. Stéréotypé en effet. Mais ce crayon sombre, encerclant mes yeux ronds, semblait tellement me correspondre, et étrangement faisait écho à ma situation. Comme une métaphore posée sur ma peau, cette sorcellerie encerclait mon être, faisait suffoquer mon esprit. À table, mon père se tenait près de moi, me forçant à manger quelques bouts de carotte. Car bientôt, je n'entrais plus dans mes jeans, dans mes jupes. Mes côtes osseuses reflétaient dans le miroir, ce qui faisait pâlir Lizzie. Qui me regardait jour après jour comme une inconnue. Changeant de chambre dès qu'elle le pouvait. Je ne me rendis pas compte que le calendrier affichait février, les cours n'étaient qu'un lointain souvenir, les bougies brûlantes, le sang d'animal, animait mes journées plongées dans un noir sans fin. Hier, mon père était entré dans ma chambre, s'était approché avec une tendresse différente et m'avais soufflé la nouvelle, elles arrivaient. Mon esprit semblait parfois s'attarder sur ce détail, mais il s'effaçait rapidement pour y réinstaller un néant profond.
Penelope
"On n'a rien vu venir."
C'était la jumelle blonde. Son visage ovale, ces yeux clairs, qui n'avait pas vraiment les attribues que l'on confère à ces iris. J'avais toujours trouvé son regard éteins et dupe. Aujourd'hui se même regard reflétais une anxiété flagrante, accentué par le tremblement constant de ces longs doigts fins. La sentence approchait. Je répondis de manière sarcastique, peu être pour détendre cette atmosphère morne qui n'était pas d'une grande utilité.
"Oh, vraiment, tu crois qu'elle allait poster sur twitter une photo de rat éventré avec le hashtag #roadtoblackmagic ?"
Cette blague la revigora, comme un élan, une envie de me prouver qu'elle était plus qu'une jeune adulte affaiblie par la vie.
"Oh Penelope ! Si seulement tu avais été présente toutes ces semaines... Ah non, ça n'aurait rien changé"
Caroline, étant resté dans la voiture pour passer un coup de fil important, se présenta sur les pierres de l'entrée ou nous nous trouvions. Elles se jetèrent dans les bras l'une de l'autre, il en émanait une émotion dont il était difficile de ne pas sentir les vibrations.
J'attendis que l'étreinte entre ces deux êtres tellement semblable se finisse pour poser une question dont je redoutais l'inexorable réponse, qui était pourtant d'une évidence manifeste.
"Josie est ici ?"
"Dans sa chambre, elle t'attend patiemment. Faux !"
La vampire leva les yeux au ciel déjà ennuyé de cet enfantillage qui animait les discutions que nous entretenions avec Lizzie.
"Si ça ne te dérange pas Penelope, j'aimerais la voir seule un moment"Je m'inclinai évidemment devant sa demande de mère, ce qui me soulagea malgré moi. La jumelle jugea alors qu'il fallait m'inviter à la cabane au milieu des bois de la propriété, ou toute la petite troupe se trouvait. Ce geste me confirmait le fait que Caroline en avait pour des heures. En posant les pieds sur ces lattes de bois sèche, je découvris ou redécouvris Raphaël, Hope, MG, Landon et d'autre jeune adulte que je ne connaissais point, mais qui semblait totalement intégré à ce groupe. J'eu une pensée pour Kaleb, qui avait été tué par un chasseur de vampire, des années plus tôt, dans un malheureux concours de circonstance. On me laissait une place dans un fauteuil en velours. Je remercie la personne que je ne connaissais encore point. Le soleil descendait doucement sur l'horizon, les arbres cisaillaient ces rayons qui pénétraient péniblement le sol épineux de la forêt. Lizzie me tendit une bouteille de liqueur dont le nom m'était inconnu, sur la table basse, j'attrapai le seul verre encore vide, le rempli, et trempa mes lèvres dans le liquide ambré.
"Qu'est-ce que l'on fête ?" Déclarais-je.
Tous me regardèrent un peu étonner, d'autre avec un sourire en coin comprenant le quiproquo qui m'échappait encore. À côté du loup-garou, un jeune homme aux yeux sombres, à la face pale et au nez en trompette me toisait. Je compris rapidement que c'était un vampire, il paraissait si jeune et pourtant si calme, mais un calme contraint, comme une vigueur retenue. Les deux autres personnes qui m'étaient inconnues se ressemblaient beaucoup, sans pour autant me persuader qu'elles avaient un lien de parenté. Les deux étaient rousses et couvertes de tache de rousseur, l'une avait les cheveux coupés dans un carré court et lisse, l'autre avait des cheveux qui ne semblaient jamais vouloir s'arrêter de pousser, tant qu'ils se posaient presque sur ces genoux. Elle se contentait de les enrouler sans cesse entre ces doigts. Hope prit la parole, devant un calme qui devenait peu à peu embarrassant :
"Tes retours ! Nous étions tous en mission à ta première arrivée ici. Nous avons appris que tu étais partie avec Caroline"
Je compris que mon regard avait été insistant sur ces nouveaux visages, car elle s'obstina à me les présenter. Sa prise de parole constante m'agaçait déjà.
"Voilà Inès" dit-elle en tendant le bras vers la belle rousse aux cheveux angélique, celle-ci me fit un signe discret. "Et Sandra" La fille à la coupe de cheveux impeccable me fit un signe de la main plus franc. "Sandra et Inès font partie du même clan, elles sont des descendantes des sorcières de Pendle"
Mes yeux s'arrondirent à la fois d'étonnement et d'excitation. Les sorcières de Pendle étaient de véritable légende dans le monde de la magie. Des êtres magiques tué par l'état anglais du 17e siècle pour sorcellerie, avec officiellement aucune descendance.
"Je te précise évidemment que tout cela doit rester un secret absolu"
Je fis un signe de tête positif en direction des deux jeunes femmes. Ayant légèrement de la difficulté à retenir les questions qui m'arrivaient en tête.
"Le jeune gaillard que tu vois ici, c'est Max ou Maximilien, tu comprendras le raccourcis. Il a été transformé le jour de ces 14 ans, son corps a à peine supporté la transition. Il est jeune, alors évidemment ne contrôle pas de manière optimal son coté vampirique"
Je le regardais, ces mains s'accrochaient au canapé, il semblait se tendre à l'évocation des propos trop implicite de la tribide.
"Très bien"
Remerciais-je Hope, en voulant qu'elle laisse parler les 7 autres personnes présentes. Mais tous élevèrent leur coupe, à l'exception de Max. Je compris qu'ils avaient attendu mon arrivée pour s'abreuver, code que j'avais totalement bafouillé quelques minutes plus tôt. Cependant, je ne me troublais guère pour ce genre de maladresse. Nous claquions tour à tour notre verre rempli de liqueur. À la seconde ou les verres atterrirent sur la table, une silhouette, c'était dessiner dans l'encadrement de la porte. C'était elle. Enfin ce qu'il en restait. Un corps rachitique vêtu de noir de la tête au pied. Elle avait ce faciesse malin, mauvais est non reconnaissable. Des cernes noirs sous ces yeux, qui ne me quittait point. Ces joues habituellement rebondies et pleine étaient pitoyablement creuses. Je n'eu pas l'occasion de la reluquer plus longtemps, car de partout autour de ces planches de bois, des réactions naissaient.
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One year left
FanfictionJosie vient d'avoir 21ans, et après des années d'hésitations elle décide d'aller rendre visite à son premier amour. Mais qu'elle est son étonnement lorsqu'elle se rend compte que Penelope, ne se souvient en rien d'avoir un jour croisé son chemin. Il...