Chapitre 9

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Josie

C'était une sensation si atypique, je l'à ressentait enfin au plus profond de moi même, et il n'y avait nulle comparaison avec ce que j'avais déjà pu vivre jadis. J'étais comme trainer par une force me surpassant. Cette même force qui m'avait fait haïr ma jumelle un peu plus chaque jour. Et pourtant, ce soir en voyant son visage éclairé par une semi-lune, elle était si belle, je l'aimais autant qu'une sœur peu aimé. Même la magie noire qui avait infiltré mes veines ne gâchait pas ce moment. Je voyais dans son visage qu'elle me répondait, avec la même intensité. Un retour de sentiment fraternel puissant à cet instant, comme pour accentuer la douleur de cette soirée, lorsque l'une de nous sera anéantie. La forêt, ce soir, n'était pas plongée dans un noir angoissant, des flambeau ici et là exposait nos visages d'une lumière orangée. Malgré ces touches de lumière, l'angoisse elle était belle et bien présente, grandissant dans nos tripes, nous arrachant des hurlements intérieurs. Je sentais la présence de mon père que ma gauche, je sentais sa force, et son côté rassurant. Je n'eu pas la hardiesse de le regarder. Lui, avait tout organisé. Nous étions au centre de la forêt, dans l'endroit le plus excentré de la ville. Et de ce lieu où nous nous trouvions, jusqu'au premier arbre qui délimite la forêt, était placé tous les cent mètres environs, des élèves de l'école, tous mature. Des vampires, des loups-garous, des sorcières, qui avait pour devoir de garder tout humain le plus éloigné possible de notre position. Plus subjectivement, de notre malheur. Dans ces créatures surnaturelles, les amis de Max s'étaient incrustés. Près de ma jumelle, ma mère se tenait, elle semblait prier toutes les entités possibles pour nous sortir de là, pour avoir l'opportunité de nous ramener toutes les deux ce soir. Nous border, baiser notre front et nos joues, dans nos lits encore tièdes. Comme lorsque nous étions deux petites filles ignorantes de cet avenir si tragique. Nous devions nous rencontrer, ma sœur et moi, sur une sorte de rocher plat, qui nous conférait un peu de hauteur. De là, je pouvais apercevoir tous ces visages éclairés de feu. Il y avait Sarah et Inès qui étaient prises d'une certaine fascination pour la situation. Sarah plus que sa coéquipière semblait vouloir prendre de la distance de peur d'être trop atteinte par des émotions incontrôlables. J'aperçus Vilien au loin, il me fit un hochement de visage pour me confirmer ce que j'attendais. Je pouvais presque voir le reflet bleu de sa bague promise. Je cherchai MG un instant, avant de me rappeler qu'il devait être auprès de Penelope. Je réorientai mon visage, tout en avançant lentement, vers elle, vers cette source de malheur. Lizzie, c'était arrêter, non pas par appréhension, mais pour enlacer Raphaël, qui semblait totalement effondré. Les bras de ma sœur soutenaient sa carrure impressionnante, qui semblait pourtant si chétive ce soir. Ce tableau, si émouvant leur arracha à tous des larmes, me confirmant (même si je n'en n'avais pas besoin) que je prenais la bonne décision. Pour ma part, deux ruisseaux coulaient à flux constant sur chaque côté de mon visage dévasté. Enfin, au sommet de ce menhir face contre terre, nous nous enlacions. Les larmes venaient à présent secouer ces yeux restés secs. Nos tendresses semblaient susurrer : tu es ma jumelle. Mon double, je partage tout avec toi depuis mon enfance. Tu es une part de moi-même. Jamais je ne pourrai ne serai ce qu'un seul instant vivre ma vie sans toi. Nos corps se déliaient, sur ces paroles :

"Je t'aime Jo, si tu savais."

"Je le sais Liz, je te jure, je le sais"

Nos voix étaient si tremblantes que nous peinions à maintenir un volume audible. Toute la magie noire avait quitté mon esprit pour me libérer un cours instant sur ces paroles. Nous étions la même entité à cet instant. Nos mains s'entrelaçaient si naturellement, comme si toute notre vie nous avait destiné à ce moment. Un craquement de feuille attira notre attention, c'était elle, cette fille prodigieuse, le regard félin, les cheveux de jais. Elle avait une cape sur les épaules, reliée par deux boutons argentés, ce qui lui conférait une allure splendide. Peu de personne ont l'occasion de choisir leur tenue pour mourir. Plus elle avançait vers nous, plus je me rendais compte que ce regard, était habité d'une noirceur insaisissable. Arrivé à notre hauteur il y eu comme une hésitation, un instant de flottement, ces prunelles dirigées vers le sol. Puis elle nous tendit ces paumes. Je l'a saisi, tandis que Lizzie enfonçait doucement ces doigts dans la chaire de sa propre main, comme incapable de se résoudre.

"Liz, ne rends pas cette situation plus compliquée, je t'en supplie."

One year leftOù les histoires vivent. Découvrez maintenant