Chapitre 15

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Josie 

La nuit était tombée depuis quelques heures à présent. Mais de l'autre coté du globe, en Virginie il faisait encore jour. Les élèves de l'école de magie là-bas avaient laissé les classes vides. Et mon père s'était attelé à son habituel tour de la propriété pour s'assurer que tout était en ordre. Et alors il avait tenté sa chance ; il m'avait appelé. Voilà maintenant deux semaines que nous n'avons échangé aucun mot. J'attendis que mon portable sonne plusieurs fois avant de décrocher, comme prise d'une lassitude intense. À travers les vitres dénuées de rideau, je pouvais voir le bal qui battait à son plein.

"Allô ?"

"Oh Josie, ma petite fille. Je voulais savoir comment tu allais"

Nous étions tout les deux étonnés de se trouver à l'autre bout du fil. Et tous les deux gênés.

"Ça pourrai aller mieux Papa. Je rentre demain"

Oui, je l'avais décidé 10 minutes auparavant, en brisant le cœur de Penelope. Écorchant d'une même intensité le mien au passage. Ma place n'était plus ici, à la rendre malade, à lui provoquer des douleurs atroces. Ma démarche avait été motivée par un égoïsme dont je ne m'en savais pas capable. Il était vrai, à part moi, qui voudrait que ces souvenirs lui reviennent ? Personne. Les larmes sur mes joues attendaient mon oreiller pour ruisseler. Je marchais en direction de la sortie.

"Que c'est il passé ?"

"Il se passe ce qu'il devait se passer et que j'ai refusé d'écouter"

"J'ai réfléchi Josie, et je crois avoir, la réponse à ta question. Je ne voulais pas te le partager. Mais j'ai pensé, que j'étais égoïste aussi, que je voulais garder ma petite fille près de moi et..."

"Tu sais qui as jeté le sort d'amnésie à Penelope"

Je n'étais pas énervé, pas même agacé. Ce qui m'importait sur le moment était la vérité. Il me répondit par le nom de la personne en question. Mes yeux s'arrondirent, ma bouche s'entrouvrit, je me stoppai dans ma marche. Mon père continuait de parler, d'expliquer quel était l'élément qui l'avait conduit à une telle conclusion. Des paroles entre excuse et explication. Puis des cris, de plus en plus élevé se frayèrent un chemin dans cette nuit. Je me retournais et compris qu'ils n'étaient plus dus à l'ambiance électrique de cette soirée. Quelque chose se passait. Je raccrochais vivement et accouru, épris d'un mauvais sentiment viscéral. De retour à la salle des sorts, je collai quelques instants mon visage sur la vitre presque terreuse, et compris rapidement. Plusieurs personnes contrastaient dans cette foule, habillées de manière gothique ou encore punk. Sans détour, cela m'activa un concept en mémoire : le punk, le sorcier qui nous avait attaquer. Penelope avait mentionné qu'il y avait tout un groupe d'anciens élèves qui utilisaient la magie noire. Qui s'amusait à faire peur aux élèves de cette école. Et bien ils semblaient être montés un cran au-dessus, pensais-je. Certain menaçait ouvertement des élèves avec un couteau sous la gorge, tandis que d'autre s'était amusé à faire le même petit tour de magie qui m'avait amené à manger le goudron de la ruelle une semaine auparavant. Je cherchais la belle aux cheveux de jais du regard mais en vain elle ne semblait pas être dans la salle, un soupire de soulagement me traversa malgré la situation qui présentait comme étant clairement asservissante pour nous tous. Je cherchais dans une panique controlable, une quelconque solution. La vie à la Salvator School m'avait conduit en des lieux pire encore, je devrais bien trouver un moyen. Mais voilà que des mètres en amont, un cri persan et aigu s'éleva au-dessus de la centaine d'élèves. Il semblait venir du manoir. J'accourus, restant sur mes gardes, toujours tapis dans la végétation. Une ombre, soudainement, se détachait. Un homme immense tenait sans difficulté une fille, et pas n'importe laquelle, à la vue de sa grande robe bleue et de ces boucles blondes, je compris. Au fur et à mesure de mon avancement, je reconnus l'homme. C'était lui, le punk à la taille de titan. Ces cheveux sombres toujours dressés à l'iroquoise. Mais alors la lune fit luire l'objet qu'il avait entre les mains, un long couteau, peu être le même que la dernière fois. Je n'hésitais pas une seconde et sortie de ma cachette. Son regard de bambin mauvais ne semblait pas si étonné de me voir.

"Oh encore toi ! Belle robe, un peu voyante peu être"

"Laisse la partir" dis-je posément.

" Je passais des doux moments avec cette jeune fille, tu tombes mal"

"Ferme la ! Laisse la partir."

One year leftOù les histoires vivent. Découvrez maintenant