One year left

Chapitre 18

Penelope

Son visage sur ma poitrine nue, nous étions douillettement installées dans cet immense lit d'hôtel. Je passais ma main le long de son bras, du bout de mes doigts, il me paraissait infini. Je faisais ce geste tout en observant sa peau lisse et porcelaine.

"Un baisé... Sérieusement ?"

Elle s'étonnait encore de mon explication par apport au retour inopiné de mes souvenirs. En effet, le sort que ma mère avait jeté à mon encontre était censé faire oublier un être aimé perdu, mort. Dans un tel cas de figure un baiser de cette même personne semble impossible, mais les circonstances de notre histoire avaient permis cet acte. Ma mère avait certainement dû penser à cette éventualité, pensais-je. Ce qui radoucit mes rancœurs.

"Dingue hein ! J'aimerais savoir qui est à l'origine d'un sort si creux..."

"Si romantique, tu veux dire ?"

Je ris en croisant son regard. Puis vint lui pincer les lèvres, qui m'attiraient de manière irrésistible, avant de nous remettre dans la même position qui était d'un confort absolu en cet instant. Le temps se figea de longue minutes. Elle avait les yeux clos, mais ne dormait pas pour autant. Pour ma part, je l'observais. Elle était si jeune. Et la malédiction allait bientôt tomber sur ces épaules, et celles de sa jumelle. Ces épaules si frêles. Dans ma tête trottait l'impression qu'elle était encore plus maigre qu'auparavant. J'eu alors la subite impression qu'elle pourrai disparaître d'un moment à l'autre. Je brisai le silence.

"Je n'arrive pas à croire que tu as déjà 21 ans"

"Tu les as aussi ma chère."

Relativisait-elle sur sa condition, ou transformait elle son angoisse en humour, je n'en avais aucune idée. Questions qui me ramenèrent à mon statut d'absente ces 5 dernières années.

"Comment te sens-tu par apport à cela ?"

"J'essaye de ne pas y penser, de profiter de l'instant"

"Et Lizzie ?"

Elle mouvait enfin la tête pour me regarder.

"Lizzie, est Lizzie, s'angoissant pour des futilités, mais ne regarde pas vraiment la vérité en face. Je pensais au début que ce n'était qu'une question de temps, mais années après années elle ne semble pas comprendre l'ampleur de ce que la malédiction implique"

J'acquiesçais, lui faisant comprendre qu'elle n'avais pas à se forcer pour m'expliquer d'avantage sur ce sujet épineux. Son regard me disait que ces parents n'avaient pas trouvé de solution. Elle glissa doucement sur mon corps pour s'extirper du lit.

"Je vais faire sécher ces affaires, tu ne vas pas rentrer chez toi dans des vêtements trempés."

Elle attrapa à pleine main les tas de tissus entassés sur la moquette rouge. Puis les éparpilla, les sous-vêtements étirés dans la douche et sur le lavabo, les pantalons et hauts de corps sur les radiateurs. Lors de la manœuvre, elle avait gardé uniquement sa culotte sur son corps fin, ce qui me faisait craquer.

"Ça va prendre combien de temps à séché, trois ou quatre heures ? Viens-là j'ai encore tout le temps pour te faire des papouilles !"

Sortie du lit de moitié, j'étirais mon bras pour l'aggriper. Elle mit ces doigts fins dans ma paume, la seconde d'après elle était renversée dans le lit.

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Les deux semaines qui suivirent, je passais mon temps à réviser mes examens et aimé Josie dans cette même chambre d'hôtel. Les contrôles approchant, j'avais pris un retard qui me semblais gigantesque. Ma belle s'amusait à appuyer sur ce point pour me chatouiller. Les rires parfois trop bruyants qui suivaient ennuyait nos voisins de chambre. Il m'arrivait d'aller à l'école de magie en évitant soigneusement ma directrice et ces airs de mépris, qui habitais les longs regards qu'elle posait à présent sur moi. En sachant que ces mêmes regards changeraient à la vue de mes notes terminales, qui allaient être, j'en était persuadé, brillantes. Dire que ce mois avait été compliqué était un euphémisme ! Cependant, j'avais des années de dur labeur derrière moi, et j'avais la ferme intention de confirmer à tous ce dont j'étais capable. De plus, les migraines s'étant stoppées net, j'étais en pleine possession de mes moyens.