Chapitre 8

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Penelope

Sur le parquet, mes pas résonnèrent, j'étais partie en furie. Je les détestais tous dans un espèce d'élan émotionnel, le genre de colère qui vous fait passer par la tête des idées aussi noirs qu'elles vous paraissent étrangères. À l'origine ? Leur refus de me laisser la voir. Pour qui se prenaient t'ils ? Pour des être plus surnaturels qu'ils ne l'étaient ? Je me fichais bien de cela, j'allais à sa rencontre peu importe ce qu'il m'en coûtait. Derrière moi, le vide s'animait, des ombres voulaient me rattraper :

"Penelope revient tout de suite ! Nous ne te laisserons pas rentrer quoi que tu fasses ! Ne déclenche pas une guerre maintenant, je t'en pris !"

J'avançais déterminée, les points fermé prête à en découdre même par ce moyen. J'étais quasiment à la porte menant au sous-sol quand, une main se posa sur mon épaule.

"Dégage !"

C'était MG, évidemment ! Qui d'autre pour se prendre pour "celui qui essaye (en vain soyons limpide) de régler toutes les situations". Je n'eu pas besoin d'en dire ou faire plus, il se recula, c'est à cet indice que je compris que ma haine devait clairement paraître dans mon comportement. Derrière lui, les quelques sbires du proviseur, que je ne pris même pas la peine de regarder. Je compris qu'ils s'étaient tous levés de leurs chaises. Je fus étonné. Je devais avoir dans leur imagination un pouvoir dantesque, une vision qui manquait de justesse, mais qui m'emplit d'amour-propre. Je restai alors figé quelques instants, comme pour attendre leurs arguments inutiles. Enfin, de cette petite foule, se détacha la silhouette de Monsieur Saltzman, le regard neutre. Il semblait encore calme.

"Tu dois comprendre, que ce serait risqué de te laisser aller la voir avec ce qui c'est passé cette nuit, car..."

"Parce que, quoi au juste ? Le sexe est aussi un sujet tabou ici ? Parmi les mille autres ?"

Il entrouvrait sa bouche enfoncée derrière sa barbe courte et grisonnante. Je ne lui laissai pas placer une syllabe. Je repris totalement hors de moi. Ma réaction peu être accentué par tous ces yeux qui me fixait.

"De toute manière, je vais vous dire, monsieur de directeur ! Vous êtes in-ca-pable de vous occuper dignement de vos deux filles !"

J'étais monté crescendo dans les tours, ma voix avait écrasé totalement les derniers mots hurlés. Telle une "ola" dans un stade de Football américain, tous reculèrent leur buste en rythme, comme si ma voix avait provoqué une onde portant atteinte au monde physique. Lui, eu besoin de déglutir un instant devant mes paroles atrabilaires.

"Penelope je ne te permets pas ! Que ta colère ruine une réunion importante certes ! Mais qu'elle remette en cause ma place de père, ça je ne te permets pas !"

Lui aussi avait élevé le ton, mais sans hurler. Un écart d'agissement qui prouvait peu être où se trouvait la différence de maturité entre un père de cinquante ans et une jeune adulte juste diplômé. Depuis le début de la discutions, dans le coin de mon visuel, je voyais ces yeux d'un bleu cristal me tuer littéralement du regard. C'était Caroline, elle se tenait à côté de son partenaire non-conventionnel, tel un soutiens. Elle fondit alors sur moi, m'attrapa le bras juste en dessous de l'épaule, à la manière d'une maman qui écarte de la foule sa fille capricieuse. Je sentis la pointe de mes pieds glissé au sol, et cette sensation, comme quand notre ventre se noue au départ d'un grand huit. Je fus arrivée dans le hall d'entrée plus vite que prévu.

"Lâche moi Caroline, tu veux !"

Je retirai mon bras de son emprise et fis quelques pas dans le couloir pour m'éloigner d'elle, sans pour autant évité la discutions qui s'annonçait électrique.

"Je ne te parlerai pas de ton comportement insoutenable !"

"Alors n'en parle pas !"

"Tu dois partager ce que tu sais vraiment Penelope ! Tu ne peu plus le cacher, à Josie, ni à Lizzie !"

Mes prunelles s'arrondirent à l'évocation de ces quelques mots. Je positionnai mon index sur ma bouche et fis tourbillonner ma main dans le vide pour indiquer qu'une personne sur deux présente dans ce manoir était un vampire, qui pouvait nous entendre sans faire le moindre effort. Tout le monde perdait son sang-froid ici. Je fis une brève incantation qui avait pour but de faire taire nos voix pour l'ouïe des autres. Je m'avança alors encore un peu plus vers elle, chuchotant, fermement tout de même. Comme pour prendre des précautions supplémentaires.

"J'ai cru que l'on ne devait pas en parler ici !"

"Nous avons besoin d'en parler"

Je compris son affirmation précédente avec un peu de retard.

"Attends, mais que veux tu dire au juste à Josie ?"

Je savais très bien de quoi elle parlait, c'est pour cette raison qu'elle ne releva pas ma question.

"Il le faut, je ne prendrais pas le risque que ma... Mes filles me détestent pour toujours, et je ne veux pas leur enlever leur libre-arbitre."

"Mais j'ai cru que tu étais d'accord avec ce que l'on avait dit ! C'est quel genre de revirement de situation ca ?"

"Quand j'ai réalisé cela, il y a des années je m'étais promis de ne jamais craquer sous la pression, mais quand tu t'es proposé, c'est exactement ce qui s'est passé. C'est contre mes principes, je m'en suis rendu compte en revenant ici, en parlant à Ric, à mes filles."

"De toute manière, je ne peu pas aller la voir, puisque votre conseil débile en a décidé ainsi"

One year leftOù les histoires vivent. Découvrez maintenant