Chapitre 5. L'ultimatum des Mangemorts

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Ron resta, dans la chambre 125, au chevet de Harry et de Hermione durant toute une semaine. Ginny avait insisté pour voir son époux et lui parler, mais il le lui avait déconseillé jusqu'à ce que la menace d'un sortilège de Chauves-furies le fît changer d'avis. Les enfants furent confiés à Mrs Weasley. Ce n'est que la semaine suivante que Harry se réveilla, suivi de Hermione, quelques minutes plus tard. Jeanne dormait encore. Le lendemain Ron décida de montrer le parchemin à son Directeur.

« Qu'est-ce que c'est ? demanda ce dernier.

— Je ne sais pas, je ne l'ai pas ouvert. »

Harry déplia le parchemin et se mit à le lire. Au fil de sa lecture, son visage exprimait une grimace, mélangeant anxiété et colère, de plus en plus prononcée. Lorsqu'il la finit, il se leva brutalement de son lit. Ron le rallongea de force.

« Et du calme mon vieux ! Qu'est-ce qui se passe ?

— Enfin Ron, réfléchit un peu ! Cette lettre ne peut être l'explication de l'attaque, pas vrai Harry ? répliqua Hermione.

— Oui, c'est le cas. Malheureusement.

— Qu'est-ce qu'elle dit ? »

Le Directeur du Bureau des Aurors poussa un long soupir, s'installa plus confortablement pour lire dans son lit, pris la lettre et se mit à lire.

« Cher Weasley et Potter.

« Alors notre surprise vous a plu ? Elle a demandé de longues semaines préparation et nous espérons que tout c'est bien passé. Nous revendiquons bien sûr cette attaque. Mais maintenant place à la négociation.

« Cette attaque n'était qu'un avant-goût. Nous en préparons une autre, bien plus terrible. Nous vous demandons de nous révéler le lieu où le Seigneur des Ténèbres repose et où se trouve la Baguette de Sureau ! Vous avez un mois pour nous remettre ces informations ou nous procéderont à un triple kidnapping suivi d'une tuerie de masse. Ceci est un ultimatum.

« À bon entendeur, nous vous souhaitons de souffrir de vos blessures. Les Mangemorts Nouvelle Génération. »

Harry posa la lettre sur sa table de chevet et regarda les deux autres. On lisait l'incrédulité et la peur sur leur visage.

« Un triple kidnapping, une tuerie de masse, répéta Hermione d'une voix tremblante.

Les Mangemorts Nouvelle Génération, renchérit Ron à son tour.

— Ne pensez pas à ça, conseilla Harry, ils ne peuvent rien faire. Ce sont des terroristes. Ils sont recherchés dans le monde entier. Ils ne...

— BIEN SÛR QU'ILS PEUVENT ! explosa Hermione d'une voix à briser des verres. Regarde où nous sommes ! À Saint-Mangouste ! Ma fille a failli mourir à cause d'une explosion qu'ils ont provoquée ! Je prends cela très au sérieux ! Je ne tolérerai pas qu'ils touchent encore à mes enfants !

— Du calme Hermione, temporisa Ron, la retenant de se jeter sur Harry. Nos enfants n'auront plus rien ! Je te l'assure.

La jeune femme se calma et son époux, jugeant que leur ami ne courrait plus aucun risque, la lâcha. Elle était en larmes, lança un regard noir à Harry puis se retourna dans son lit. Le Directeur du Bureau des Aurors la regarda, ébahi par ce qu'il venait de voir. Il cligna des yeux, puis souleva les couvertures, se leva de son lit, alla prendre ses affaires dans l'armoire située en face, se dirigea vers la salle de bain pour se changer. Ron, qui mit du temps à réaliser, se précipita à la porte.

« Eh, Harry ! Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il.

— Je rentre chez moi, expliqua l'intéressé en sortant de la salle de bain. J'ai plein de choses à faire, et ça ne peut attendre plus longtemps. Je vais être occupé toute l'après-midi. Ron, je veux que tu retournes au Ministère et que tu lances une enquête sur cette explosion et cette menace. Que l'on fasse une liste des cibles suspectes et qu'on les place sous surveillance.

— Bien, c'est toi qui vois. »

Harry fit une bise à Hermione, qui faisait toujours la moue, puis salua Ron. À peine eut-il mit la main sur la poigné de la porte qu'elle s'ouvrit. Il entendit et vit alors une chevelure rousse et se sentit projeté sur plusieurs mètres, et fut plaqué sur son lit. Ginny lui avait sauté dessus avec toute sa force. Il se releva.

« Ginny !

— Harry ! Ça va ? Tu n'as plus mal ? s'enquit-elle.

— Non, bougonna Hermione d'une voix glaciale. Harry va très bien, il allait sortir.

— Je n'en ai pas pour longtemps, promit son époux.

— Je m'en contrefiche ! objecta-t-elle. Tu resteras allongé toute l'année s'il le faut Harry James Potter !

— Mais Ginny...

-Il n'y a pas de mais !

— Ginny écoute, » s'exaspéra Harry en l'attrapant et l'asseyant sur son lit, « je suis pressé ! J'ai deux ou trois choses à faire et après je te le promets, je reste allongé jusqu'à ce que les garçons rentrent de Poudlard. »

Il l'embrassa sortit de la chambre. Dès qu'il fut dans le couloir, il se précipita vers le hall. Dès qu'il fut sorti de l'Hôpital, il transplana et arriva devant chez lui. Il alla directement dans son bureau, fouilla dans les tiroirs. Il y trouva une baguette qu'il prit. Aussitôt, il sortit de sa maison et transplana de nouveau jusque devant un magnifique portail. Au loin il distinguait un splendide manoir. Il s'approcha et tendit la main pour ouvrir le portail. Mais il ne l'avait pas encore touché qu'une voix lui parla.

« Identifiez-vous et donnez le motif de votre visite ! demanda-t-elle.

— Harry James Potter. Je suis venu voir Drago Malefoy, » s'annonça-t-il.

Il attendit. Le portail s'ouvrit. Il traversa le parc qui s'offrait à lui et vit un paon albinos. Il vit la demeure plus nettement et aperçut une silhouette qui se tenait devant la porte. Il vit la chevelure blonde caractéristique et entendit la voix traînante qui n'avait pas changée.

« Alors ? Qu'est-ce que tu me veux Potter ? s'enquit Drago Malefoy.

— Bonjour Malefoy. Je vois que tu as hérité de ton père.

— Je suppose que tu n'es pas venu ici me parler de mon héritage. À moins que le Bureau des Aurors y voit une quelconque façon de nous envoyer à Azkaban, moi et ma famille.

— Non, Drago, concéda Harry. Mon Bureau n'a rien contre toi, du moins pas encore. Tu t'es fait relativement discret depuis l'attentat à Poudlard. Non je ne suis pas venu te parler de ton héritage, mais du passé. Puis-je entrer ?

— Hum... Peut-être. Si tu me donnes la véritable nature de ta venue.

— C'est toi qui voit, obtempéra Harry d'un ton calme. Je suis venu te parler d'un homme, que tu connais très bien pour l'avoir accueilli ici même il y a bien longtemps. Un certain... Lord Voldemort. »

La réaction de son hôte fut immédiate. Harry vit se dessiner une vague de terreur sur le visage pale de l'ancien Serpentard et c'était comme s'il sentait le cœur de celui-ci battre à tout rompre malgré la distance les séparant.

« Comment oses-tu ? Je vous l'ai déjà dit ! Nous avons agis contre notre propre volonté !

— Je sais, Malefoy. Je sais. Mais je ne suis pas venu te parler exclusivement de ton ancien Maître, assura Harry, toujours aussi calmement. Je suis aussi venu te parler de ses partisans. Tu sais ? Les Mangemorts. Et plus particulièrement les Mangemorts Nouvelle Génération.

— Mais je n'ai rien à voir avec eux ! Et tu le sais Potter ! Tu es déjà venu m'interroger dessus il y a quatorze ans. Je t'ai sauvé les miches et depuis, je suis un mort en sursit. Tu n'es pas sans savoir que mon père a été assassiné chez lui il y a deux ans. Je t'en laisse deviner la cause !

— Je sais Malefoy, et cette piste nous a menés nulle part. Laisse-moi entrer et je pourrai en revanche t'en dire plus sur ce que j'attends de toi. »

Son hôte plissa son visage et Harry le vit réfléchir de longues minutes. En bon acteur, il amorça un demi-tour, mais le jeune blond s'exclama :

« C'est bon ! Tu peux venir Potter ! Je veux bien te parler. »

L'Auror s'arrêta net. Un sourire de triomphe passa sur son visage mais il avait disparu lorsqu'il se retourna et qu'il se dirigea vers le Manoir des Malefoy.

Harry Potter et le Retour des TénèbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant