Égypte Antique, bientôt Midi. Il fait chaud sous le soleil de Per Bast. Le sable du désert est brûlant, la ligne d’horizon ondule sous les yeux fatigués et le front perlant de sueur de « la jeune fille aux chats », comme l’appellent les gens du village pour la titiller. Peu importe, elle aime ce sobriquet. Elle aime aussi les chats. Elle les comprend, elle leur parle, elle les protège, au nom de Bastêt. Elle enfonce ses orteils dans le sable pour être un peu plus stable, c’est agréable de sentir les petits grains s’insinuer entre ses orteils et rouler délicatement sur ses pieds. Elle en sourit, cette sensation est si particulière, si reposante.
Un vent frais fait bouger sa jupe blanche, elle se penche en avant pour éviter une première attaque.
Elle profite de cette courbette pour plonger sa main dans le sable bouillant. Extraordinaire. La chaleur agréable dégagée par ces minuscules grains irradie le long de son poignet, et remonte jusque son épaule. La vie est tellement simple pour elle : pêcher, surveiller le maigre troupeau, jouer avec son chat ou son petit frère, voire avec les deux. Se battre pour défendre le peu qu’elle a, aussi. Se battre pour affronter ceux qui s’en prennent aux chats, souvent. Se battre contre les serviteurs d’Apophis, toujours.
Un coup arrive à sa droite, un autre à sa gauche, qui ne font que brasser l’air, et qu’elle esquive sans effort.
Il y a quand même de grandes menaces dans le désert égyptien. Les vipères à cornes, ou pire, les cobras sont un sacré problème. Une seule morsure de ces créatures vous conviera en quelques minutes à déambuler sur l’Avenue Funeste d’Anubis, de Khentamentiou et d'Oupouaout, pour l’éternité. Et quand Apophis s’amuse à rendre les serpents plus gros que des taureaux, ils deviennent beaucoup, beaucoup plus dangereux.
Une attaque soudaine vient frôler son oreille. Ce combat ennuyeux commence à s’éterniser, elle a autre chose à faire. Elle fait soudainement apparaître sa fine Lame, l’attrape d’une main, et profite d’une ouverture pour trancher en deux l’imposant cobra qui cherche à l’abattre depuis plusieurs secondes maintenant. Le coup est net, rapide et précis. Le corps sans vie de l’animal s’écroule lourdement juste devant elle, et commence déjà à s’évaporer dans un nuage de cendres noires comme la suie. Un monstre d’une demi-tonne au moins, deux crocs d’une trentaine de centimètres chacun, un venin surpuissant, plus de vingt mètres de long à vue de nez… Vif et rapide vu son gabarit, mais pas suffisamment pour l’inquiéter. On n’impressionne pas comme ça la Gardienne des Chats.
— Bon. Encore une fois, on s’est bien battu, mon petit Milo. On va manger ?
Elle joint ses mains devant son torse, et les écarte lentement. Une silhouette de flammes bleues en forme de tête de chat s’échappe en flottant de la poitrine de la jeune fille, avant de se transformer en un chat bleu qui s’assoit face à elle avant de dire d’une voix caverneuse :
— Vous savez bien que je ne mange pas! Et je vous préviens, cette fois c’est vous qui cuisinez !
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Le Gardien des Chats
ParanormalLe jeune Seishin découvre que sa famille est issue d'une longue lignée désignée par la Déesse Bastet pour une mission très particulière. Initialement chargée de garder les temples de la Déesse dans l'Égypte antique, c'est une mission bien plus péril...