J'ai vingt quatre ans. Je vis à New York depuis plusieurs années. Mon père et moi-même avons emménagés ici, suite à l'accident de voiture que nous avons eu. Depuis, cet accident, ma vie a complètement changé. Mon coeur s'est arrêté de battre quelque...
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JIA-LYHN :
Je reste sans voix devant cette phrase qu'il a écrite. Qu'allait-il décider ? Pourquoi son père a-t-il reprit contact avec lui depuis toutes ces années ? Je découvre que Tao avait des secrets. Je suis un peu déçue et je suppose que je ne vais pas avoir d'explications dans l'immédiat à cause de son amnésie. Je repose le carnet de note sur la table de chevet. Je poursuis mon investigation pour retrouver des indices, en vain.
Je décide de m'allonger sur le lit et de repenser à la situation. Il y a forcément quelque chose qui m'a échappé. Je suis incontestablement en état de choc. Je prends sur moi pour ne pas démotiver mes amis, au fond de mon coeur, je suis profondément éprouvée par l'amnésie de Tao. Je ferme les yeux, des larmes coulent sur mes joues. J'avoue que je supporte très mal cette situation. Et s'il m'oubliait pour toujours ? Mon estomac se tord. Je ne veux même pas l'envisager.
J'ai passé une nuit mouvementée, en repensant au guet-apens, ils nous attendaient, et enfin Shin Tae. Où est-il ? Se porte-t-il bien ? Et que se passera-t-il si le père de Tao revenait et le ramenait avec lui ? Il pourrait profiter de l'amnésie de Tao et je ne le reverrais plus jamais ! Voilà mes tourments de cette nuit.
Ce matin, je me rends à l'hôpital en compagnie de mon mentor. Nous devons vérifier certains points. Lorsque nous entrons dans la chambre, nous découvrons le père de Tao. Ils sont en grande discussion. Nous avons l'impression de déranger. Mon coeur s'arrête de battre. Est-ce que mes craintes de cette nuit vont s'avérer fondées ? Je pose des yeux inquiets sur l'homme que j'aime. Les siens sont sans expression quand il me regarde, il n'y a plus cette petite flamme qui brille. Je contrôle mes émotions, à vrai dire, je suis détruite intérieurement. J'ai du mal à croire à notre destin qui nous sépare à nouveau.
Le regard que le père de Tao pose sur nous est très suggestif. Il y a de la haine alors qu'il devrait plutôt ressentir de la colère, de la révolte. Il nous hait et nous chasse de la chambre. Il interdit même nos visites en l'ordonnant à l'infirmière. Nous n'avons aucun droit de lui rendre visite, nous ne sommes pas de la famille. Nous interrogeons le médecin sur l'état de santé de mon petit ami. Son état est stable, sans progrès. Puis, il nous tend un sachet avec une puce à l'intérieur. Il nous informe :
"- J'ai retrouvé cette puce électronique dans la bras de votre ami."
Il me la tend. Je l'observe et on dirait un mouchard. Donc, voilà d'où ils détenaient les informations nous concernant ! Je suis rassurée de constater qu'en fin de compte personne dans nos proches nous a trahi.
Je remercie le médecin, et ramasse l'indice dans ma poche de manteau. Nous passons une dernière fois devant la porte de la chambre de Tao, un garde surveille. Nous ne pourrons plus entrer, ni le voir. Nous quittons l'hôpital, il est évidemment que quelqu'un d'autre tire les ficelles. Sans mémoire, Tao reste une victime potentielle, et pour l'instant nous ne pouvons plus rien y faire. Je ne vais pas baisser les bras, nous devons agir.
Je suis à nouveau seule dans ma chambre, c'est le soir, la seconde nuit sans lui. Mon lit semble bien vide, ainsi que mon coeur. Je décide de retourner au quartier général de l'organisation gouvernementale. Je pars avec un autre adepte, Kae Hyun surnommé Hercule par nous.
Nous garons notre véhicule et explorons les lieux désertiques. Personne n'est revenu ici depuis notre attaque. Nous fouillons chaque pièce et je passe devant la carcasse effrayante du robot destiné à nous exterminer. Je m'abaisse à son niveau, et j'observe les restes de ferraille des bras. La matière est assez originale. A première vue, on pense à de l'acier, mais en fait la texture est carrément souple. Il doit s'agir d'une autre technologie. Je baisse la tête. Les prélèvements qu'ils font sur nous servent de base pour créer ce genre de robots. En fait en apparence des robots, mais au toucher une peau proche de la notre.
J'emmène un morceau avec moi. Nous poursuivons nos recherches et nous enfonçons dans les sous-sol du bâtiment. Nous ouvrons les pièces et dans certaines nous découvrons des squelettes. Il fait sombre, j'utilise la lampe de mon téléphone portable. A qui appartenait ces squelettes? Des cobayes ? J'en ai mal au coeur, à moins que ce ne soit l'odeur insupportable. Puis, il reste une pièce avec une porte cadenassée. J'appelle Kae Huyn, il ouvre en la forçant. Nous pénétrons à l'intérieur, une puanteur passe devant nos narines. Je bouche mon nez avant de vomir. Je ne suis pas très rassurée, mais je m'avance tout de même. A travers le faible rayon de lumière diffusé par mon téléphone portable, j'essaie de découvrir ce qu'il y a à l'intérieur qui nécessite d'être fermé à clé.
J'avance lentement, je tâte le sol avec mes pieds à chaque pas que je fais. Et mon pied heurte un corps. Je suis déséquilibrées, je tombe sur ce corps. J'entends un gémissement, une voix masculine. Je pointe la lumière vers le corps et je découvre Shin Tae. Son visage est recouvert de sang. Il a dû être torturé, rien d' y penser mon estomac se retourne. Je demande à Kae Hyun de m'aider à le relever, et nous sortons de la pièce parce que c'est intenable cette chaleur et odeur. Nous regagnons notre véhicule. J'allonge Shin Tae sur la baquette arrière. Nous regagnons le sanctuaire. Le trajet semble long pour mon ancien collègue. Ses gémissements d'agonie sont comme des coups de poignards dans mon coeur. Comment peut-on se conduire aussi violemment envers quelqu'un ? Nous sommes des êtres humains. Son visage porte le masque de la souffrance pas seulement une souffrance physique. Il est complètement éteint et c'est ce qui me touche le plus.
Nous escortons Shin Tae dans le sanctuaire. Maître Min le prend en charge. Shin tae est soigné et lavé. Quand je lui rends visite dans sa chambre, il a déjà meilleure mine. Il dort profondément, et parfois ses sourcils se froncent. Des larmes coulent sur ses joues, et cela me déchire le coeur............
