8. Emprisonnement, disparition

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ZI TAO :

J'ai attendu Jia-Lyhn toute la journée de cours. Elle n'est pas venue. Je me suis rendu chez elle, son père m' a dit qu'elle était restée avec sa cousine jusqu'aux prochaines vacances. Je doute qu'il ne me dise la vérité. Elle ne veut peut-être plus me voir. Pourtant, nous nous sommes quittés en bon terme, et même très heureux. J'ai envoyé plusieurs messages qui sont restés sans réponse. Je suis déçu. Et si, elle ne voulait réellement plus me voir ? Mon coeur manque plusieurs battements à la suite. Ce serait beaucoup trop cruel.

Je deviens de plus en plus anxieux. Elle ne m'a pas abandonné ? Elle a promis qu'elle ne le ferais pas ! Je ferme les yeux, j'ai noté que son père était préoccupé. Il y a quelque chose qui cloche et personne ne semble vouloir en parler. Pourquoi serait-elle restée là-bas, et manquerait les cours ? Elle n'aurait jamais fait cela. Je serre les poings. Pourquoi elle ne me répond pas ? Je suis très malheureux, je m'écroule sur le banc où nous nous sommes embrassés la dernière fois. Ce merveilleux souvenir me revient en mémoire. Je ne peux pas accepter qu'elle soit loin de moi.

Ma détresse m'anéantit. Et si je ne la revoyais jamais ? Je panique. Je me lève du banc, et je retourne chez moi. Mon père est déjà rentré. Je suis surpris. Il a encore bu. Je m'apprête à sortir, mais il me retient par le bras. Et dans un geste violent, il me bascule contre le mur de la cuisine. Je suis à moitié assommé. Il en profite pour bombarder mon estomac de coups de poings. La douleur est lancinante et je perds un peu l'esprit. Je m'écroule au sol. Ce soir, je l'ai laissé se défouler contre moi, je ne me suis pas défendu. Je n'avais qu'à souffrir. C'est ce que je voulais.

Je déambule jusque ma chambre. Je ferme la porte à clé, et je prends une douche pour essayer de me détendre. Mon torse est douloureux. Je pose mes deux mains sur le carrelage de la douche, et je laisse libre court à ma tristesse. Mes yeux se remplissent de larmes qui finissent par couler sur mes joues

Plusieurs jours sont passés, et elle n'est toujours pas revenue. J'ai admis l'évidence, elle m'a bel et bien abandonné. Je suis très en colère contre elle, elle m'a menti. Je la perds une seconde fois. Petit à petit, je sombre dans la dépression. Je n'ai pas du tout envie de m'en sortir. Et quand mon père veut se défouler, je ne me défends pas parce que je veux mourir.

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JIA-LYHN :

J'ai entendu les pensées du médecin, ce matin. Depuis plusieurs jours que je suis ici, ma situation n'a pas évoluée. Par contre, ils ont dit qu'ils allaient me déménager, et m'emmener dans une espèce de caserne pour faire des expériences sur moi. Je suis sur mes gardes depuis. Ils ne se serviront pas de moi. Je ne veux pas être un cobaye. J'ai une longueur d'avance sur eux. J'écoute leurs pensées, et ce que je découvre est loin de me rassurer.

Plusieurs infirmiers accompagnés de mon médecin entrent dans ma chambre. Ils approchent un lit mobile pour pouvoir me transporter. Mon soigneur m'invite à prendre place. Je suis docile, et obéis à sa requête tout en restant très méfiante. Je n'ai pas envie de rester ici parce que je n'ai aucun moyen de m'échapper. Une ambulance attend en bas et je suis conduite dans cette caserne en question. Je ne résiste pas, ils doivent penser que je suis innocente et inoffensive. Du fait que je n'ai dévoilé aucune de mes autres capacités, ils sont ignorants de mes compétences.

Cette caserne est gardée par des militaires armés plus que nécessaire. J'observe tout. J'ai également remarqué une caméra au-dessus du lit où l'on vient de me déposer. Il n'y a pas grand-chose dans la pièce, le strict nécessaire. Je découvre des liens et des chaines déposés sur la table accolée au mur en face de moi. Ce constat me fait paniquer. Je suis séparée du hangar par des rideaux plastifiés épais. On dirait bien qu'il n'y a que moi dans cette caserne. Alors ce lieu est genre quoi un hangar secret pour des expériences ! Pourquoi m'ont-ils emmenée dans cet endroit ? Je suis si spéciale.

Je n'arrive pas à me débarrasser du champ électrique sur mon corps. C'est intrigant, et ils veulent comprendre pourquoi, je suis ainsi. Je ferme les yeux. Je vais attendre la nuit pour m'enfuir. J'ai déjà imaginé un plan d'évasion.

La nuit tombe, un seul garde reste à mes côtés. Il fait sombre, mais ma vue s'est adaptée. C'est le moment de tenter une évasion. Je commence par neutraliser la caméra. Je tends ma main vers l'engin et je guide ma pensée à envoyer une décharge. La caméra crame et se ratatine sous l'effet de la chaleur. Je me lève du lit. Je pousse délicatement le rideau. Le sentinelle est toujours présent. Je vais devoir le blesser. Je m'avance silencieusement vers lui, et j'enlace son cou avec mon bras. Quand ma peau rentre en contact avec son cou, il est brûlé. Il hurle et s'écroule au sol en maintenant son cou. Je ne me retourne pas et part en courant. Je sors du hangar. La voix est libre. Je poursuis ma progression dans le noir.

Une alarme se déclenche et un bataillon de militaires arrivent vers moi. Je tends ma main vers eux et je projette un jet électrique. Ils s'arrêtent tous étonnés par mon pouvoir. Je m'enfuis en courant. Je brûle le fil barbelé de la forteresse, j'arrive à réaliser un trou assez important pour passer mon corps. Et je cours le plus rapidement possible pour m'échapper d'ici.

Je cours au moins une demi-heure et je marche ensuite. Je ne peux pas me montrer à qui que ce soit. Je suis en blouse d'hôpital et n'importe qui pourrait me prendre pour une folle évadée dans asile psychiatrique. Je marche longtemps et toute la nuit. Dans quelques minutes, je serais chez mes parents. J'ai emprunté des chemins peu fréquenter, et j'ai utilisé plusieurs fois mes compétences pour éviter d'être attaquée.

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Un destin hors du commun / ZitaoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant